Thekchèn Tcheuling, Dharamsala, Inde – Ce matin, jour de pleine lune du Saka Dawa, également connu sous le nom de Bouddha Pournima, le jour qui commémore la naissance, l'éveil et le mahaparinirvana du Bouddha, Khamba Lama Gabjou, chef de file des bouddhistes mongols ouvrit les débats par l’offrande du mandala au monastère de Gandantegchenlin, à Oulan-Bator, en Mongolie.
« Avec un profond respect pour le Bouddha Shakyamouni, Sa Sainteté le Dalaï-Lama commença en disant, Je vais faire un bref discours à mes frères et sœurs mongols. La Mongolie et le Tibet ont un lien unique et la plupart des Mongols sont des disciples de Djé Tsongkhapa.
« Le Bouddha dit : "Vous êtes votre propre maître. L'avenir est entre vos mains". D'autres traditions religieuses suggèrent que l'avenir est entre les mains de Dieu, mais le Bouddha nous dit qu’en faisant le bien, nous récolterons de bons fruits, mais que si nous ne le faisons pas, il n’y a rien qu’il puisse y faire. Ainsi, c'est à nous qu'il appartient de faire l'expérience du bonheur ou de la souffrance.
« Les êtres humains sont intelligents et peuvent prendre leur esprit en considération. Si notre esprit est indiscipliné, nous avons tendance à causer du tort aux autres et à en subir les conséquences. Si nous domptons notre esprit, nous serons heureux. Toutes les traditions spirituelles nous enseignent la discipline de l’esprit, mais le bouddhisme recommande pour cela non pas de prier, mais de travailler avec l'esprit et de bien réfléchir aux choses pour réaliser cela.
« Parce qu'ils ne connaissent pas la nature vide, paisible et non née des choses, les êtres errent dans le cycle de l'existence. Le Bouddha, celui qui est guidé par la compassion, emploie des centaines de raisonnements différents pour conduire les êtres errants à la liberté.
« Les scientifiques constatent que nous sommes des animaux sociaux. Nous dépendons de nos communautés, d’où l’importance de l'amour et de la compassion pour autrui. Au début de notre vie, nous sommes nourris par nos mères avec soin et affection, mais plus tard, nous oublions que nous dépendons des autres et essayons d’avoir le dessus sur eux. Nous menons des vies bien remplies et accordons moins d'attention que nous le devrions à l'amour et à l'affection élémentaires pour autrui.
« D'un point de vue bouddhiste, le principal obstacle à la manifestation de l’amour et de l'affection envers notre prochain est notre prédisposition à l'égoïsme. Celle-ci repose à son tour sur notre forte inclinaison à considérer les gens et les choses comme existant intrinsèquement de leur propre côté.
« La physique quantique observe que les choses semblent exister objectivement, alors qu’en réalité ce n'est pas le cas. S’ajoute à cela le fait de considérer certaines personnes comme chères et d'autres comme hostiles. Nous manifestons de l’attachement à ceux qui nous sont chers et de l'aversion aux autres. Or, ces étiquettes et catégories n'existent objectivement pas comme elles semblent le faire.
« Ce que je veux transmettre à mes amis mongols, c'est que nous voulons tous créer de la joie et du bonheur pour nous-mêmes et pour autrui - et pour ce faire, nous devons cultiver la paix de l'esprit. La plupart d'entre vous sont des disciples de Djé Tsongkhapa, au sujet de qui il est écrit dans les Centaines de déités de Terre Joyeuse :
En ces temps de dégénérescence, vous avez œuvré pour un apprentissage et un accomplissement étendus,
Abandonnant les huit préoccupations mondaines pour réaliser la grande valeur
De la liberté et du destin ; sincèrement, Ô Protecteur,
Je me réjouis de vos grandes actions.
« Nous aussi, nous devons étudier et mettre en pratique ce que nous lisons et entendons. En enseignant que les choses sont vides, paisibles et non nées, le Bouddha mena les êtres vivants vers la liberté. »
Sa Sainteté cita un verset de Paroles de vérité : une aspiration à la diffusion de la noble tradition Gèndènpa de Goungthang Tènpé Dreunmé :
Extérieurement paisible et maîtrisé par la conduite des Shravakas ;
Tout en possédant intérieurement l'assurance du yoga des deux stades ;
Tu as parfaitement réconcilié les excellentes voies du soutra et du mantra -
Que les enseignements du victorieux Lobsang Drakpa s'épanouissent et se répandent !
« Nous aussi, nous devrions nous engager dans l'étude des enseignements », exprima-t-il. « Lorsque j'étais en Mongolie, je vous ai encouragés à ne pas vous contenter de faire des rituels, mais à étudier et à apprendre. Ceux d'entre vous qui suivent actuellement une formation dans nos centres d'apprentissage monastiques en Inde du Sud devraient également encourager les autres à étudier dès leur retour en Mongolie.
« Beaucoup d'entre nous ont, depuis leur enfance, appris les Collections de Sujets, l'esprit et la conscience, ainsi que la logique. Dans la tradition de Nalanda que nous préservons, l’accent est mis sur l'utilisation de la logique. Le moment venu, Tchapa Tcheukyi Sèngué formalisa les méthodes de débat tibétaines en s'appuyant sur les syllogismes et les conséquences logiques.
« Dans le passé, de nombreux grands érudits mongols ont étudié dans nos monastères. Parmi eux, se trouvait l'un de mes propres assistants de débat, Ngodoup Tsognyi.
« Aujourd'hui, devenir des bouddhistes du 21ème siècle est pour nous une nécessité, non seulement en étudiant la philosophie, la raison et la logique, mais aussi en étant capables d'intégrer ce que nous apprenons en nous-mêmes, plutôt que de juste suivre une foi aveugle. Le point important est que la compréhension de l'enseignement du Bouddha ne dépend pas d'une foi aveugle, mais de la raison. »
Sa Sainteté rappela que l'une des premières choses que les Tibétains ont faites à leur arrivée en exil fut de créer des écoles afin de permettre aux enfants tibétains d’étudier dans leur propre langue et de s’immerger dans leurs propres valeurs. Plus tard, Sa Sainteté suggéra d'ajouter les aptitudes au débat au programme scolaire. Dans les centres d'apprentissage monastiques, il recommanda également que les laïcs soient formés au débat.
Il parla de ses échanges avec les scientifiques. Bien qu'ils ne soient pas vraiment intéressés par les questions religieuses, ils ont fait preuve d’intérêt pour la psychologie bouddhiste et les moyens de cultiver la paix de l'esprit.
« J'ai de grands espoirs dans ce que vous pouvez accomplir », exprima Sa Sainteté à son auditoire mongol. « Et je crois que les enseignements du Bouddha prospéreront au 21ème siècle et dans le futur. Le monde change - étudiez le Dharma tant que vous le pouvez. »
Les caméras se tournèrent vers les grands monastères du sud de l'Inde, où l'on pouvait voir et entendre le détenteur du trône de Gandèn faire l’offrande du mandala.
« Aujourd'hui, c'est le jour auspicieux de la pleine lune du Saka Dawa et les trois grands monastères représentés par la Fondation internationale guélouk, ainsi que par l'Association Drépoung Loseling Toulkou, m'ont fait la requête d'expliquer les Trois principaux aspects de la voie et de diriger une cérémonie pour générer l'esprit d'éveil.
« Les Trois principaux aspects de la voie représentent l'essence des étapes de la voie - la détermination à être libre, l'esprit d'éveil de la bodhicitta et la vue juste de la vacuité. Les versets 7 et 8 montrent comment générer l'esprit d'éveil :
Emportés par le cours violent des quatre rivières,
Étroitement enchaînés par les liens, difficiles à briser, des actions
Piégés dans le filet d’acier de la saisie d’un soi,
Obscurcis par les épaisses ténèbres de l'ignorance,
D’une naissance à une autre, en un cycle sans fin,
Les êtres, nos mères sont sans cesse tourmentés par les trois souffrances.
En pensant à leur condition,
Développe le suprême esprit d'éveil.
« Cependant, je trouve également utile d'appliquer ces pensées à moi-même, de voir que je suis pris dans le filet d’acier de la saisie d’un soi et que je suis sans cesse tourmenté par les trois souffrances, de façon à générer une ferme détermination à être libre.
« Nous sommes enveloppés par un épais brouillard d'ignorance dans lequel les choses apparaissent comme si elles existaient intrinsèquement de leur propre côté. Ce que nous devons donc comprendre, c'est que les choses n'ont pas d'existence réelle ou inhérente.
« Le Bouddha enseigna en premier lieu les quatre vérités. Plus tard, il expliqua la perfection de la sagesse. Dans le Soutra du Cœur, nous trouvons la description de la quadruple vacuité. Nagarjouna clarifia ces idées avec une telle précision que Djé Tsongkhapa exprime son admiration dans l’Hymne à la production dépendante :
Lorsque, grâce à la gentillesse de mes lamas, je vis
Ce véhicule insurpassable qu’est le vôtre, abandonnant les extrêmes de l'existence et de la non-existence, élucidés par Nagarjouna le prophétisé,
Son bosquet de lotus illuminé par le clair de lune des enseignements du glorieux Chandrakirti,
Dont la sphère de sagesse non souillée virevoltait librement au-travers des nuées de vos paroles,
Dissipant l'obscurité qui soutient les extrêmes,
Éclipsant les étoiles des faux orateurs
C'est ainsi que mon esprit trouva la paix.
« Nagarjuna se réfère à nos conceptions erronées inappropriées au sujet du soi dans ses Stances fondamentales de la voie médiane :
Par l'élimination du karma et des perturbations mentales, il y a libération.
Le karma et les perturbations mentales proviennent de pensées conceptuelles.
Ces dernières, de la fabrication mentale.
La fabrication cesse par la vacuité. »
Sa Sainteté fit allusion à quatre erreurs logiques qui, selon l'explication de Chandrakirti dans son Entrée dans la voie médiane, se produiraient si les choses avaient une existence objective. Les voici :
1) En suivant sa propre analyse sur l’existence ou inexistence de caractéristiques intrinsèques des choses, l'esprit d'un arya s’absorbe dans la vacuité. Si elles avaient de telles caractéristiques, l'esprit de l'arya les auraient trouvées. Si les choses avaient une quelconque existence intrinsèque, l'équilibre méditatif de l'arya sur la vacuité serait un destructeur de cette entité (ce qui est logiquement absurde).
Si les caractéristiques intrinsèques des choses devaient apparaître de manière dépendante,
Les choses en viendraient à être détruites en les réfutant ;
La vacuité serait alors une cause de destruction des choses.
Mais ceci est illogique, donc aucune entité réelle n'existe. 6.34
2) Si les choses avaient une identité inhérente, sans dépendre d'autres facteurs, la réalité conventionnelle devrait résister à l'analyse ultime (ce qui est logiquement absurde). Si nous pouvions mettre en évidence une identité, elle devrait résister à l'analyse ultime. Or, le yogi ne trouve rien, ni ceci ni cela, à montrer du doigt. D'autres écoles disent que l'objet d'une cognition valide doit être quelque chose de visible objectivement, mais une cognition valide est une cognition selon laquelle l'objet existe en étant perçu.
Ainsi, lorsque de tels phénomènes sont analysés,
On ne trouve rien comme nature en dehors de l'ainsité.
Ainsi, la vérité conventionnelle du monde de tous les jours
Ne devrait pas être soumise à une analyse approfondie. 6.35
Si les choses avaient une essence existant en soi, cela conduirait à cette erreur logique où la réalité conventionnelle résisterait à l’analyse ultime
3) Si les choses dotées d’une essence en soi provenaient d'une cause, on ne pourrait pas nier la production ultime.
4) L'enseignement du Bouddha selon lequel les phénomènes sont vides de nature propre ne serait pas vrai. Lorsque nous disons que quelque chose est vide, la chose même que nous analysons est considérée comme vide d'existence inhérente ou de nature propre.
Dans le contexte de l'ainsité, un raisonnement indiscutable rejette la production
A partir de soi ou de quelque chose d'autre, et ce même raisonnement
Les rejette également au niveau conventionnel.
Par conséquent, de quelle façon établit-on votre production ? 6.36
Les choses vides dépendant de convergences,
Telles que les reflets et ainsi de suite, ne sont pas inconnues. 6.37
« L'ignorance qui saisit une existence véritable ou qui se méprend à son sujet, poursuit Sa Sainteté, est réfutée lorsque l’on comprend que les choses sont en fait simplement désignées. À la fin du 6e chapitre de l’Entrée dans la voie médiane, Chandrakirti déclare :
Ainsi, illuminé par les rayons de lumière de la sagesse,
Le bodhisattva voit aussi clairement qu'une groseille à maquereau sur sa paume ouverte
Que les trois royaumes dans leur totalité sont non-nés depuis leur origine,
Et par la force de la vérité conventionnelle, il voyage vers la cessation. 6.224
Bien que son esprit puisse se maintenir continuellement au repos dans la cessation,
Il génère également de la compassion pour les êtres dépourvus de protection.
En progressant davantage, il surpassera aussi par sa sagesse
Tous les êtres nés de la parole du Bouddha et des bouddhas du milieu. 6.225
Et comme un roi des cygnes qui s'envole au-devant des autres cygnes accomplis,
En déployant les ailes blanches des vérités conventionnelles et ultimes,
Propulsé par les vents puissants de la vertu, le bodhisattva naviguera
Vers l'excellent rivage lointain, les qualités océaniques des conquérants. 6.226
Reprenant les pages des Trois principaux aspects de la voie, Sa Sainteté fit remarquer que le disciple de Djé Tsongkhapa, Ngawang Drakpa était rentré chez lui au Tibet oriental. De là, il lui écrivit pour demander un enseignement concis. Djé Rinpoché lui répondit :
Ô intelligent Ngawang Drakpa,
Suis mes instructions
Et pratique comme je l'ai fait durant toutes tes vies
En actes et en prières. Alors, lorsque j’atteindrai l’éveil,
Je partagerai en tout premier lieu le nectar de (mon enseignement) avec toi.
La référence à "mon fils" dans le dernier verset peut également s'appliquer à chacun d'entre nous si nous étudions et pratiquons comme il est conseillé.
Tout en lisant le texte, Sa Sainteté fit quelques éclaircissements sur différents points. Il déclara que la première ligne "Je m'incline devant les vénérables Lamas" reconnaît non seulement l'importance du maître, mais indique également les trois capacités des pratiquants spirituels. Les paroles de Tsongkhapa dans le premier verset : "Je vais expliquer du mieux que je peux", sont une expression d'humilité.
Les versets suivants indiquent les raisons de développer la détermination à être libre, la méthode pour développer une telle détermination, et la mesure d’avoir atteint cet objectif. Le verset 6 souligne qu'une simple détermination à être libre n'est pas une cause pour réaliser l'état omniscient d'un bouddha. La moralité, la concentration et la sagesse peuvent apporter la libération, mais pour atteindre la bouddhéité, nous devons cultiver l'esprit d'éveil. Tous les êtres vivants sont semblables par le fait de ne pas vouloir souffrir, mais ils ne peuvent même pas imaginer être libérés de la souffrance. Le texte nous recommande de penser à leur détresse et de générer l'esprit d'éveil.
Tsongkhapa écrit : "Bien que vous pratiquiez la détermination à être libre et à cultiver l'esprit d'éveil, sans la sagesse, la réalisation de la vacuité, vous ne pouvez pas couper la racine de l'existence cyclique, par conséquent aspirez à la compréhension de la production en dépendance". La compréhension de la production en dépendance engendre la compréhension de la vacuité.
Sa Sainteté traita de la tentative d'identifier et de localiser le soi. Il décrivit son incapacité à le trouver dans le corps, dans les parties du corps, comme les mains et les doigts, ou même dans l'esprit. Il mentionna le premier verset du chapitre 22 des Stances fondamentales de la voie médiane de Nagarjouna, qui révèle que le Tathagata ne possède pas les agrégats, pas plus qu’il ne soit possible de le trouver dans les agrégats. Sa Sainteté aime reprendre l'argument en l'appliquant à lui-même :
Je ne suis ni un avec les agrégats, ni différent des agrégats,
Les agrégats ne sont pas (dépendants) de moi, tout comme je ne suis pas (dépendant) des agrégats.
Je ne possède pas les agrégats.
Que suis-je d'autre ?
Il fit remarquer que dans la pratique tantrique, il y a une description des trois visions menant à l'esprit de claire lumière. Mais aucune d'entre elles n'est le soi non plus. Il mentionna que dans le Dzogtchèn, la vacuité et l'esprit de claire lumière sont enseignés en même temps, et qu'il y réfléchit tous les jours. Il révéla qu’il reçut de Trulshik Rinpoché les Sept Trésors de Longtchèn Rabjam et que Rinpoché lui a donné un engagement consistant à lire au moins un verset par jour du Trésor du Dharmadhatou.
Comme mentionné plus haut, Djé Rinpoché écrivit : "Efforcez-vous de comprendre la production en dépendance". Choné Lama Rinpoché, dans son commentaire versifié de l'Hymne à la production dépendante mentionne que "la dépendance ne nie pas l’ainsité ; la production ne nie pas les conventions mondaines". De la même manière, Dromteunpa fait observer que le feu et une main n'ont pas d'existence inhérente, mais si vous mettez votre main dans le feu, elle brûle. Donc, malgré le fait qu'il n'y a pas d'existence inhérente, il y a une fonction.
Les choses sont vides, puisqu’il est impossible de les trouver en analysant leur identité, parce qu'elles sont le fruit d’une production dépendante.
Le texte conclut : "Ô fils, quand tu auras réalisé les clés des trois principaux aspects de la voie, mise sur la solitude et l'effort intense, et tu atteindras rapidement l’objectif final". Sa Sainteté déclara que nous pouvons tous nous sentir concernés par ce conseil, ajoutant qu'il a une raison supplémentaire de se sentir proche de Tsongkhapa car ils viennent tous deux de la même région du Tibet.
Sa Sainteté lut un dernier verset se trouvant dans le colophon :
Moi, qui aspire également à la libération, je mettrai ce que Gourou Mandjounath (Tsongkhapa),
Dont la bonté dépasse tous les Victorieux, a enseigné comme pratique.
Moi, votre fils, puissé-je recevoir la bénédiction de vous rejoindre (dans l'expérience).
Cette conclusion est en accord avec les traditions des êtres saints du passé.
Sa Sainteté réitéra l'importance de l'étude dans la tradition tibétaine, faisant remonter cette approche au 8e siècle, à l’époque où Shantarakshita introduisit la tradition de Nalanda. Il cita la déclaration de Djé Rinpoché dans Destinée accomplie :
Au début, je recherchais l’étude à tout prix.
Au milieu, tous les enseignements me sont apparus comme des instructions spirituelles.
A la fin, je pratiquais nuit et jour.
J'ai consacré toute cette vertu à l’épanouissement du Dharma.
En y repensant maintenant, ma destinée fut si bien accomplie !
Merci, Noble Seigneur, Trésor de Sagesse !
« L'étude et la pratique, souligna une fois de plus Sa Sainteté, représentent la meilleure façon de commémorer le Bouddha ainsi que les dix-sept maîtres de Nalanda et autres grands maîtres. »
Annonçant qu'il allait conduire une cérémonie pour générer l'esprit d'éveil, Sa Sainteté cita la salutation dans l’Entrée dans la voie médiane pour illustrer l'importance de la grande compassion :
Les shravakas et les bouddhas de niveau intermédiaire sont issus des sages souverains.
Les bouddhas naissent de bodhisattvas.
L'esprit de compassion et la cognition non duelle
Ainsi que l'esprit d'éveil : voilà ce qui engendre les bodhisattvas. 1.1
Comme la compassion à elle seule est reconnue comme étant
La graine de la récolte parfaite de la bouddhéité,
L'eau qui la nourrit, et le fruit qui est une source de satisfaction durable,
Je ferai l'éloge de la compassion au début de tout. 1.2
Sa Sainteté commenta que le Bouddha Shakyamouni naquit en tant que prince du clan des Shakyas dans l'Inde ancienne, il y a environ 2600 ans. Les traditions pali et sanskrite déclarent sa réalisation du plein éveil à l'aube du jour de pleine lune que nous appelons Bouddha Pournima. Il n'a pas atteint l’éveil dès le début, mais en réunissant les bonnes conditions et en s'efforçant, pendant de nombreuses ères cosmiques, d'accumuler mérite et sagesse, il devint un bouddha. Selon la tradition sanskrite, cela impliqua qu'il manifesta les quatre corps d'un bouddha - le corps de vérité naturelle, le corps de vérité de sagesse, le corps de jouissance complète et le corps d'émanation.
L'absorption complète d'un bouddha en méditation sur la vacuité constitue le corps de vérité de sagesse, à partir duquel il se manifeste sous différentes formes. Le corps de jouissance complète apparaît aux aryas bodhisattvas, tandis que le corps d'émanation est visible par tous. Le Bouddha Shakyamouni était un corps d'émanation suprême, la source d'un flux continu d'activités au bénéfice des êtres vivants.
Sa Sainteté décrivit comment visualiser le Bouddha entouré de bodhisattvas et de maîtres des différentes traditions. Puis il amena l'audience virtuelle à répéter les versets pour la prise de refuge et pour la génération de l'esprit d'éveil de la bodhicitta.
Shakor Khèntul Rinpoché offrit ses remerciements à Sa Sainteté. « Nous vous avons fait la requête d'enseigner, dit-il, et, au nom de toutes les personnes impliquées, je voudrais vous remercier. Nous prions pour que votre vie soit longue et que vous continuiez à nous donner des enseignements et à prendre soin de nous dans cette vie et dans les vies futures. »
En référence à la pandémie du covid qui s'est propagée en Inde, bien que la situation montre quelques signes d'amélioration, Sa Sainteté exprima son inquiétude pour les populations du Meun, du Ladakh et du Népal.
« Afin d'aider à pacifier les effets de cette pandémie, demanda-t-il, veuillez réciter le mantra de dix syllabes d'Arya Tara. Cela sera bénéficiera aux personnes malades ainsi qu’aux nations touchées par cette maladie. Je récite plusieurs centaines de mantras de Tara chaque jour dans cette intention et je fais aussi un mala avec la prière de ne pas contracter moi-même le covid. Vous pouvez tous le faire également. »
En conclusion, un mandala de gratitude fut offert ainsi qu'une prière pour la longue vie de Sa Sainteté.