Thekchèn Tcheuling, Dharamsala, Inde – Lorsque Sa Sainteté le Dalaï-Lama vit les visages d'une série de policiers et de membres du personnel de la police métropolitaine sur les écrans devant lui ce matin, il leur fit signe et les salua chaleureusement : « Bonjour, bonjour, bonjour ». Une fois installé à sa place, il fit remarquer que s'il a l'habitude de se lever à 3 h 30 du matin et de prendre son petit déjeuner à 5 h 30, eux n'étaient probablement pas habitués à se lever si tôt avec le ventre vide.
La modératrice de la conversation, Mme Brin Deol, demanda à Sa Sainteté s'il avait eu un bon anniversaire.
« Oui, répondit-il, mais j'ai l'impression que chaque jour est comme un anniversaire. Ce qui est important, c'est votre attitude mentale. Si vous avez l'esprit tranquille, chaque matin est comme un matin d'anniversaire. »
Le Dr Kumanga Andrahennadi du Centre for the Advanced Learning of Mindfulness (CALM, Centre d’apprentissage avancé de la pleine conscience) expliqua que pour cette occasion spéciale, ils avaient rassemblé un millier de policiers, membres du personnel et invités spéciaux pour écouter ce que Sa Sainteté avait à dire sur la compassion. Elle déclara qu'ils étaient vraiment reconnaissants.
L’agent de police Brin Deol présenta l'officier le plus haut placé présent, le commissaire Simon Rose, un champion du "Shine" au sein de la police métropolitaine et qui a joué un rôle important dans l'organisation de cet événement. Il présenta ses excuses pour l'absence du prefet qui avait souhaité participer, mais qui n'a pas pu être présent pour d'autres raisons opérationnelles. Il expliqua que "Shine" consiste en un groupe de volontaires au sein de la police qui sont intéressés par les moyens d'améliorer la résilience mentale et d'atteindre la paix de l’esprit. Ce sont eux qui ont convoqué ce rassemblement d'officiers et de personnel pour s'informer sur la "Compassion en ces temps incertains" à 5 h 30 du matin. Mais, nota-t-il, ils n'auraient pas pu le faire sans le Dr Kumanga Andrahennadi du CALM.
« Nous travaillons dans une période très difficile, déclara le commissaire Rose à Sa Sainteté, alors que l'importance de développer la paix de l'esprit et le bien-être mental est plus pertinente que jamais. »
Sa Sainteté répondit : « Je me sens très heureux et honoré de pouvoir parler à un groupe de Britanniques comme vous. Nous, Tibétains et Britanniques, avons des liens historiques étroits. Lors de mes précédentes visites en Angleterre, j'ai rencontré des personnes qui étaient autrefois en poste à Lhassa.
« En 1904, un groupe de soldats britanniques a atteint Lhassa, dirigé par un homme appelé Younghusband. Ils se sont généralement bien conduits, contrairement, si je puis dire, aux soldats chinois qui ont suivi. Le Dalaï-Lama s'était enfui en Mongolie, mais le Régent agissant en son nom a offert une statue du Bouddha à Younghusband, que sa famille a gardée et m'a montrée. Il a été impressionné par la spiritualité des Tibétains et a créé sa propre organisation spirituelle en conséquence.
« Pendant leur règne en Inde, les Britanniques ont mis en place une mission à Lhassa, avec un fonctionnaire britannique toujours présent. Lorsqu'une délégation de la mission venait me voir quand j'étais jeune, ils m'apportaient des jouets en cadeau. Ainsi, chaque fois que j'entendais parler de l'arrivée des Britanniques, j'étais impatient de voir ce qu'ils avaient apporté. Et aujourd'hui, je suis très heureux d'avoir l'occasion de m'adresser à vous tous.
« En Asie, il existe une tradition de non-violence et de compassion, des idées qui ont évolué pendant plus de 3 000 ans. Dans le monde d'aujourd'hui, ces qualités semblent plus pertinentes que jamais.
« Le temps ne cesse de s’écouler. Mais la question importante est de savoir si nous l’utilisons bien ou non. Cette responsabilité repose entièrement sur nos propres épaules. En Occident, c'est le sens de la pensée matérialiste qui prévaut. En Asie, les notions de compassion et de non-violence se rapportent davantage à notre monde intérieur. En général, nous observons une hygiène physique pour protéger notre santé. Cependant, nous devons également cultiver un sens de l'hygiène émotionnelle. Nous pouvons parler de garantir la paix dans le monde, mais nous ne pourrons pas le faire sans atteindre la paix en nous-mêmes.
« Nous devons apprendre à cultiver la paix de l'esprit, non pas en termes de prières, de rituels ou de recherche de bénédictions, mais en relation avec le fonctionnement de notre esprit et la manière dont nous pouvons nettoyer nos émotions destructrices.
« Lorsqu'ils sont jeunes, les enfants aiment sourire et répondent volontiers à la compassion. Nous devons trouver des moyens de préserver ces qualités afin qu'ils conservent une attitude compatissante et apprennent à faire face à la colère en grandissant. En maternelle et à l'école, ils doivent apprendre à trouver des moyens de se rassurer et à faire face à des émotions telles que la colère et la peur.
« La physique quantique fait la distinction entre apparences et réalité. Les choses matérielles semblent exister solidement et objectivement, mais si nous les étudions plus en profondeur, cette apparence solide disparaît. Les émotions destructrices sont basées sur les apparences. La compassion et l'altruisme sont ancrés dans la raison. C'est notre attachement à des idées fausses sur les choses qui donne naissance à des émotions telles que la colère et la peur.
« Notre esprit change d'un moment à l'autre. Si vous examinez votre esprit, vous constatez qu'il n'y a rien de statique à quoi s'accrocher. Une telle méditation analytique nous aide à mieux comprendre la réalité, ce qui permet de détendre et réduire nos émotions destructrices. Le fait que nous puissions renforcer des qualités comme la compassion en exerçant la raison est, à mes yeux, un signe d’espoir. Les émotions positives peuvent être renforcées dans la méditation, tandis que les émotions destructrices peuvent être réduites. »
Sa Sainteté expliqua que jusqu'à la fin du 20e siècle, les scientifiques ne faisaient guère attention à l'esprit. Cependant, vers la fin du siècle, l'intérêt s'est accru non seulement autour du cerveau, mais aussi dans l'esprit. Avec la neuroplasticité, on a découvert que la méditation peut affecter le cerveau. Il précisa que le développement de la concentration est un moyen d'apaiser l'esprit. L'esprit se sent vide car il n'y a pas d'apport sensoriel. Au fur et à mesure que les méditants acquièrent de l'expérience, ils apprennent à se concentrer sur la conscience mentale. Sa Sainteté mentionna qu'il a des amis qui peuvent maintenir une telle concentration pendant 3 à 4 heures.
Il fit remarquer que la compassion n'est pas une conscience sensorielle. Elle appartient à la conscience mentale. Il ajouta que les scientifiques acceptent maintenant que le développement de la compassion dans la méditation apporte la paix de l'esprit et la force intérieure. La compassion peut être étendue grâce au raisonnement, alors que les émotions négatives telles que la colère et la jalousie vont et viennent et ne durent pas.
« Je suis un moine qui suit la tradition de Nalanda, poursuivi Sa Sainteté. Cette tradition consiste essentiellement à former l'esprit et il n'y a aucune raison qu'elle ne puisse pas être poursuivie dans un contexte laïque. Il s'agit d'améliorer notre vie quotidienne ici et maintenant. Je médite sur la compassion depuis 50 ans et, grâce à cela, ma tension artérielle n'est jamais trop élevée, je dors profondément et ma digestion est bonne. En ce qui me concerne, la paix de l’esprit est donc bonne pour ma santé.
« Au siècle dernier, la guerre faisait rage et l'on accordait trop d'attention au développement des armes, en particulier des armes nucléaires et autres moyens de destruction massive. De plus en plus, les gens veulent que ces armes soient éliminées. La violence continue de flamber ici et là, mais nous pouvons changer cela si nous aidons les gens à apprendre que la violence est autodestructrice et que les émotions négatives peuvent être apprivoisées. La violence ne fait qu'engendrer encore plus de violence. La seule solution durable est la non-violence. Nous devons utiliser notre sens de la raison pour comprendre que, parce que la violence ne nous apportera pas ce que nous voulons, nous devons essayer de démilitariser le monde.
« Beaucoup de gens reconnaissent maintenant que les sept milliards d'êtres humains qui vivent aujourd'hui sont les mêmes en tant qu'êtres humains. Nous vivons dans une société mondiale. Le réchauffement climatique, par exemple, n'est limité par aucune frontière nationale. Pour relever ces défis, nous devons cultiver un sens aigu de l'unité de l'humanité. En recherchant des solutions mutuellement acceptables en cas de conflit, nous devons faire de ce siècle un siècle de dialogue.
« Nous sommes des animaux sociaux. Notre survie même dépend entièrement de la communauté dans laquelle nous vivons. Si une personne s'engage à diffuser l'idée de la non-violence, cela affectera la communauté, influençant le monde entier à devenir pacifique et à ne plus être violent. C'est une chose pour laquelle je prie.
« L'éducation peut faire toute la différence. En Occident, l'éducation a tendance à avoir des objectifs matérialistes. Il faut donc la combiner avec une éducation sur notre monde intérieur et sur la façon dont nous pouvons atteindre la paix de l'esprit. C'est tout - merci. »
Brin Deol remercia Sa Sainteté et commença à présenter ceux qui avaient des questions à poser. La première concernait la manière de maintenir la paix et l'équilibre face à la criminalité et aux conflits quotidiens.
« C'est parce que nous avons négligé notre monde intérieur et une idée de la paix intérieure que nous voyons maintenant une crise dans la société. Cependant, si quelqu'un vous brandit une arme, vous ne pouvez pas vous contenter de penser "compassion, compassion". Vous devez prendre des mesures de rétorsion appropriées. À long terme, nous devons éduquer les gens en général et leur enseigner les bienfaits des valeurs intérieures. »
Un officier de police communautaire dit à Sa Sainteté qu'elle avait visité le temple près de sa résidence à Dharamsala et lui demanda de conseiller les recrues de la police sur la façon de garder leur foi en l'humanité.
« Vous devez maintenir une motivation sincère, lui dit-il. Et vous devez avoir un sentiment de compassion pour ceux qui causent des problèmes. S'il n'y a pas d'autre moyen de contenir les violents, vous devrez peut-être adopter des mesures sévères, mais sans risquer de perdre votre propre paix de l'esprit. Parfois, les gens considèrent la compassion comme un signe de faiblesse. Je la considère comme un signe de force. »
Une responsable de scène de crime chargée des enquêtes médico-légales demanda comment gérer les tristes scènes qu'elle rencontre.
« J'exprime toujours mon admiration pour l'Union européenne, fit remarquer Sa Sainteté. Dans le passé et pendant une bonne partie du 20e siècle, les Français et les Allemands se sont régulièrement battus et se sont entretués. Pendant la Seconde Guerre mondiale, Adenauer et de Gaulle étaient ennemis, mais une fois la guerre terminée, ils ont adopté une approche plus mature et ont formé ce qui est devenu l'U.E. Depuis lors, il n'y a plus eu de tueries entre les États membres. Il s'agit de faire preuve de détermination pour réduire et mettre fin à la violence, comme ils l'ont fait. C'est ainsi que nous créerons un monde plus pacifique.
« Vous ne devez pas laisser la vue de la violence vous démoraliser. Vous devez être déterminés à apporter des changements. Les émotions destructrices sont le résultat de l'ignorance, mais avec de la détermination, on peut les surmonter. »
Un autre policier londonien voulut savoir si Sa Sainteté avait déjà douté de son rôle de chef spirituel et quels conseils il donnerait aux personnes qui douteraient d'elles-mêmes.
« Je me considère toujours comme l'un des sept milliards d'êtres humains vivant aujourd'hui. Je suis mentalement, physiquement et émotionnellement le même que tout le monde. Mais je me considère chanceux d'avoir pu apprendre à connaître l'esprit et les émotions perturbatrices.
« En Inde, nous avons de nombreuses traditions spirituelles et, en général, elles cohabitent pacifiquement. Il y a des hindous, des jaïns, des bouddhistes, des sikhs, des chrétiens, des juifs, des musulmans et des zoroastriens qui vivent tous ensemble ici. En Inde, il existe de nombreuses traditions religieuses, mais toutes enseignent un message d'amour commun. L'idée qu'il n'y a qu'une seule religion et une seule vérité peut fonctionner dans des pays isolés, mais dans le monde interdépendant d'aujourd'hui, nous devons reconnaître plusieurs religions et plusieurs aspects de la vérité. Comme elles véhiculent toutes un message d'amour, nous pouvons apprendre à les apprécier toutes. »
Une femme officier de police demanda les conseils et les encouragements de Sa Sainteté pour les femmes dans une organisation dominée par les hommes. Il lui dit que les femmes sont des symboles d'amour. Les mères incarnent l'amour et la compassion.
« Je constate parfois que si les pays avaient plus de femmes dirigeantes, nous aurions un monde plus pacifique. En fait, lorsque l'actuelle Première Ministre de Finlande a récemment prêté serment et nommé des femmes à des postes clés de son cabinet, je lui ai écrit pour la féliciter.
« Les scientifiques ont trouvé des preuves que les femmes sont plus sensibles aux sentiments des autres. Historiquement, nous constatons que la majorité des guerriers sont des hommes ; même les bouchers ont tendance à être des hommes. Les femmes représentent une approche plus douce. Par conséquent, quel que soit leur lieu de travail, les femmes devraient jouer un rôle plus actif dans la promotion de l'amour et de la compassion envers les autres. »
Un policier chargé de la sécurité dans les écoles demanda à Sa Sainteté de lui donner des conseils pour les écoliers d'aujourd'hui. Il répondit que l'éducation devrait inclure des instructions sur la façon d'exercer une hygiène émotionnelle, en s'attaquant aux émotions destructrices et en apprenant comment apporter la paix intérieure.
« Le véritable destructeur de notre paix intérieure, ce qui sape notre santé et notre bien-être, c'est la colère et la peur. Nous parviendrons à un corps et un esprit plus sains si nous apprenons à cultiver la compassion et le pardon. Un maître indien a indiqué dans le passé que nos ennemis peuvent être nos plus grands professeurs parce que c'est grâce à eux que nous pouvons développer la patience. Comme je l'ai déjà mentionné, nous devons combiner l'éducation moderne et ses objectifs matériels avec la compréhension ancienne de la manière de développer la paix de l'esprit de manière laïque. »
Un sergent londonien voulut savoir comment faire face au suicide, la plus grande cause de décès chez les jeunes hommes de moins de 45 ans en Grande-Bretagne. Sa Sainteté suggéra qu'une compétition intense pour des objectifs essentiellement matériels et un manque de patience conduisent à une frustration qui s'exprime dans le suicide. Une fois de plus, il recommanda de chercher une solution au niveau de l'éducation.
« Trop de désirs insatisfaits et de frustration peuvent aboutir au suicide. Cependant, dans ma vie, j'ai fait face à beaucoup de problèmes, mais je pense que c'est l'éducation et l'apprentissage du travail avec l'esprit qui ont fait la différence pour moi. »
Invité à recommander des pratiques de méditation dont les policiers en activité pourraient bénéficier, Sa Sainteté commença par souligner la nécessité d'accorder plus d'attention à la conscience mentale.
« Les émotions font partie de la conscience mentale, ainsi que leurs antidotes. Quand vous dormez et que vous rêvez, il n'y a pas d'apport sensoriel. Si vous pouvez vous familiariser avec cela, vous pouvez l'utiliser pour la méditation. Dans votre état de veille, en méditation, vous pouvez accéder à votre conscience mentale, sans distraction sensorielle. Lorsque vous ignorez les entrées sensorielles, l'esprit se sent vide. Si vous vous concentrez sur cela, vous avez l'impression qu'il manque quelque chose. L'esprit apparaît comme un miroir dans lequel les pensées surgissent comme des reflets. Concentrez-vous sur cela, pour commencer pendant quelques secondes, puis quelques minutes, quelques heures et ainsi de suite.
« Généralement, dans notre mode de vie matérialiste, nous sommes esclaves de nos organes sensoriels, mais ils ne peuvent pas développer la sagesse et la compassion. Pour cela, il faut faire attention à la conscience mentale. Si vous développez une certaine concentration, cela apaise l'esprit et améliore sa puissance. Et vous pouvez appliquer cela efficacement en vous engageant dans une analyse dans un contexte purement séculaire. »
Sa Sainteté dit à un interrogateur qui lui demandait comment rester positif face à des critiques qu'il ne connaissait pas.
« Parfois, les médias aiment se concentrer uniquement sur le négatif parce qu'il semble être plus attrayant. Ils prennent ce qui est positif pour acquis. Vous pouvez expliquer la vérité dans n'importe quelle situation à laquelle vous êtes confronté. Même à l'époque du Bouddha, il y avait beaucoup de moines, mais certains d'entre eux étaient simplement mal informés. Dans tout groupe de personnes, il y en a toujours qui manquent de jugement.
« L'autodiscipline est importante. Si vous agissez simplement par peur des sanctions qui pourraient être prises contre vous, cela peut conduire à l'hypocrisie. Lorsque vous en avez l'occasion, exprimez ce que vous ressentez sur la base de votre propre autodiscipline. Si c’est possible, vous agirez correctement, que quelqu'un d'autre vous surveille ou non. Prenez en compte les conséquences à court et à long terme. Si quelque chose vous semble temporairement satisfaisant mais nuisible à long terme, ne le faites pas. »
La dernière question fut posée par un officier de police tibétain qui demanda comment maintenir l'espoir en ces temps difficiles. Sa Sainteté lui répondit que toutes nos actions physiques et verbales sont liées à nos actions mentales. Par conséquent, si vous avez une bonne motivation et un sentiment de préoccupation pour le bien-être des autres, toutes les mesures que vous prendrez seront bénéfiques.
Brin Deol, au nom des organisateurs, remercia Sa Sainteté pour ses réponses. Elle présenta un autre officier qui lui avait préparé un gâteau d'anniversaire. Elle lui dit qu'il contenait 85 pétales pour indiquer ses 85 ans. Il demanda à le voir et elle le souleva pour le lui montrer. Il sourit et fit le geste de le manger et de l'apprécier.
« J'apprécie vraiment les sentiments profonds que vous m’avez montrés, mes frères et sœurs. Nous avons tous le même grand potentiel et nous devrions veiller à le développer de manière positive. Merci. »
Brin Deol remercia tous ceux qui avaient rendu l'événement possible. Enfin, elle demanda si Sa Sainteté pourrait revenir parmi eux. Il lui dit qu'il garderait cela à l'esprit. Il expliqua qu'en raison de son âge, il trouvait les longs vols difficiles, mais convint qu'il serait heureux de les revoir et de rendre visite à d'autres vieux amis, peut-être en se rendant d'abord dans un pays comme la Suisse, puis en Grande-Bretagne. Ses derniers mots furent les suivants :
« Nous sommes peut-être physiquement distants, mais mentalement, nous sommes ensemble. Merci. »