Dalai Lama https://fr.dalailama.com/ en-us Sat, 27 Apr 2024 07:22:32 +0000 Sat, 27 Apr 2024 07:22:32 +0000 Rencontre avec les participants du festival d’Opéra de Sho-teun https://fr.dalailama.com/news/2024/rencontre-avec-les-participants-du-festival-dopéra-de-sho-teun Sun, 21 Apr 2024 23:00:00 +0000 hhdloffice https://fr.dalailama.com/news/2024/rencontre-avec-les-participants-du-festival-dopéra-de-sho-teun Thekchèn Tcheuling, Dharamsala, Inde – Ce matin, Sa Sainteté le Dalaï-Lama passa la porte de sa résidence pour aller s'asseoir dans la véranda située sous le Tsouglagkhang, le temple tibétain principal. 353 artistes, membres de groupes d'opéra de plusieurs villages de réfugiés tibétains, qui avaient participé au récent festival d'Opéra de Sho-teun s’étaient rassemblés dans la cour du temple pour le rencontrer.

Un leader de chant de chaque groupe s'approcha du micro pour chanter en l’honneur de Sa Sainteté et les membres du groupe se joignirent à lui depuis leur place. Le premier d’entre eux, représentant le groupe d'opéra du village tibétain de Bhandra commença par chanter les deux premières lignes de la prière de longue vie en un seul vers pour Sa Sainteté :

Dans ce paradis entouré de montagnes enneigées
Vous êtes la source de tout bienfait et de tout bonheur…

Un interprète de l'école Chauntra TCV prit la suite en chantant les deux dernières lignes du même verset :

…O tout puissant Tchènrézi, Tènzin Gyatso,
Veuillez demeurer jusqu’à la fin du samsara.

Un chanteur du groupe de Mainpat dirigea une prière de bon augure pour le Tibet, puis un autre venu de Bylakuppé chanta une prière de bonne fortune qui fait référence aux genévriers dont on brûle les feuilles comme encens. Vint ensuite un chanteur de Mundgod. Un groupe d'Odisha chanta sur le thème des « offrandes aux Trois Joyaux ».

Le groupe du Upper TCV [Village supérieur des enfants tibétains] chanta : « Puisse Sa Sainteté avoir une longue vie ». Des interprètes venus de Kollegal chantèrent : « Vous éclairez la voie unifiant la vacuité et la compassion... » qui est un extrait d'une prière exprimée par Sa Sainteté à la demande de Dilgo Khyentsé Rinpoché. Des chanteurs d'opéra venus du Népal chantèrent pour Sa Sainteté. Une troupe de Kalimpong chanta :

Puisse l'omniscient s’asseoir sur le trône d'or
Et la paix régner sur Terre.

Pour finir, des artistes du TIPA chantèrent des versets de l'opéra connu sous le nom de Prince de la foi ferme. Les artistes sont ensuite passés devant Sa Sainteté pour recevoir ses bénédictions.

S'adressant à la foule, Sa Sainteté rappela que le festival d'opéra Sho-teun était l'une de ses fêtes préférées lorsqu'il vivait à Lhassa.

« J'étais toujours enthousiaste à l'idée de participer à ce festival, déclara-t-il. Le festival se déroulait sur quatre jours et j'étais ravi. Quatre groupes différents se produisaient. Je me souviens que les membres du Gyang-kar-wa chantaient avec beaucoup de douceur. Je ne sais pas chanter mais j'avais l'habitude de hocher la tête en rythme avec la musique. C'est pourquoi j'ai été heureux de vous entendre tous chanter ici ce matin.

« Depuis que nous sommes arrivés en exil en tant que réfugiés, nous avons fait des efforts pour préserver notre héritage culturel. Au Tibet, il y a tellement de restrictions qu'il est difficile pour nos compatriotes tibétains de le faire. Cependant, depuis plus de mille ans, nous avons gardé nos traditions vivantes.

« Je voudrais que les Tibétains du Tibet sachent qu'à long terme, la vérité prévaudra. En attendant, ceux d'entre nous qui vivent dans des pays libres font de leur mieux pour préserver et promouvoir notre culture sous ses nombreux aspects.

« Je suis heureux de savoir que ce Sho-teun a été organisé ici à Dharamshala et je vous remercie pour vos performances pleines d'entrain.

« J'ai presque 90 ans aujourd'hui mais, comme le dit la prière : puissiez-vous vivre cent ans..., je ressens une grande confiance à l’idée que je puisse vivre jusqu'à 110 ans. Les Tibétains à l’intérieur du Tibet et d'ailleurs m’accordent leur confiance ; je ressens par conséquent la nécessité de vivre jusqu'à environ 110 ans.

« Les Tibétains à l’intérieur du Tibet, ainsi que ceux d'entre nous en exil, y compris beaucoup d'entre nous en Inde, doivent demeurer imperturbables devant les problèmes auxquels nous sommes confrontés. Nous devons rester fermes et faire preuve de résilience. Nous avons le soutien du peuple de toute la région himalayenne. Je suis moi-même déterminé à servir au mieux de mes possibilités. »

S'adressant aux 175 femmes qui avaient participé à la rencontre de l'Association des femmes tibétaines (TWA), Sa Sainteté évoqua le fait que les femmes semblaient être parfois sous-estimées.

« Pourtant, déclara-il, les femmes sont la source de notre survie. Les femmes tibétaines en exil ont été fortes. En effet, lorsqu'il s'est agi de préserver notre culture d'amour et de compassion, les femmes en particulier ont joué un rôle puissant et courageux.

« Les Chinois communistes ont essayé d'éliminer notre culture et nos traditions mais ils ont échoué. Nous avons gardé nos traditions vivantes, y compris nos traditions lyriques. Comme je l'ai dit, un changement va s’opérer en Chine mais notre courage et notre détermination ne faibliront pas. J'ai fait de mon mieux jusqu'à présent et je continuerai à le faire dans les décennies à venir. C'est tout ce que j'ai à dire. Je vous remercie. »

Les membres de l'Association des femmes tibétaines posèrent pour une photo avec Sa Sainteté, suivis par chacun des différents groupes d'opéra. Puis, alors que Sa Sainteté reprenait le chemin vers sa résidence en voiturette de golf, les artistes célébrèrent joyeusement leur audience avec lui en chantant et en dansant dans la cour du temple.

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Enseignements pour les Mongols, deuxième jour https://fr.dalailama.com/news/2024/enseignements-pour-les-mongols-deuxième-jour Fri, 19 Apr 2024 23:00:00 +0000 hhdloffice https://fr.dalailama.com/news/2024/enseignements-pour-les-mongols-deuxième-jour Thekchèn Tcheuling, Dharamsala, Inde – Aujourd'hui, les nuages s'étaient levés et la lumière du soleil jouait dans la cour tandis que Sa Sainteté le Dalaï Lama se dirigeait vers le temple. Des gens s’étaient assis de part et d'autre de l'allée pour le saluer, des écharpes de soie blanche dans leurs mains croisées.

Six laïcs mongols s’assirent devant le trône de Sa Sainteté et récitèrent le Soutra du cœur en mongol, tandis que de nombreux compatriotes assis dans le corps du temple se joignirent à eux.

Sa Sainteté s'adressa à l'assemblée : « Aujourd'hui, nous accueillons des bouddhistes tibétains et mongols, ainsi que des personnes venues d'ailleurs qui souhaitent découvrir les enseignements bouddhistes. Ils sont attirés par la découverte que le bouddhisme est fondé sur la raison et qu'il a une incidence sur la paix de l'esprit ainsi que sur la paix dans le monde.

« En ce qui me concerne, j'ai réfléchi au développement de l'esprit d'éveil de la bodhicitta et à la compréhension de la vacuité depuis mon enfance. Je les ai trouvés utiles et je suis heureux de partager ce que j'ai appris avec d'autres personnes.

« Nous, les Tibétains, vivons en exil parce que nous avons perdu notre pays. Mais l'endroit où nous nous trouvons n'a pas beaucoup d'importance, car nous nous appuyons sur la tradition de Nalanda que le grand maître indien Shantarakshita a établie au Tibet à l'invitation du roi Trisong Détsèn. Cette tradition s'est répandue dans tout le Tibet et la région de l'Himalaya. Les conditions peuvent changer, mais nous avons l'habitude de dialoguer chaleureusement entre nous. Cela vaut la peine d'être préservé.

« Les Tibétains au Tibet continuent à vouloir suivre la tradition introduite par Shantarakshita, et ils me font confiance. Non seulement au Tibet, mais aussi en Chine continentale, un nombre croissant de personnes s'intéressent au bouddhisme tibétain et à son essence, la bonté du cœur. Le bouddhisme tibétain inclut une compréhension approfondie du fonctionnement de l'esprit et des émotions, ce qui intéresse les scientifiques. D'autres personnes souhaitent en savoir plus sur l'entraînement de l'esprit et la gestion des émotions.

« Parce que je médite chaque jour sur l'esprit d'éveil et la vacuité, j'ai l'esprit tranquille et je dors bien la nuit. La véritable paix se trouve dans notre monde intérieur. »

Sa Sainteté nota que les principaux disciples de l'enseignement étaient mongols. Il rappela qu'il existe depuis longtemps une affinité particulière entre les Tibétains et les Mongols. De nombreux Mongols sont devenus des érudits au Tibet. Dans son propre cas, dit-il, son principal professeur de philosophie et de dialectique était un Mongol du nom de Ngodroup Tsognyi. Il reste très reconnaissant de la gentillesse de ce professeur et est heureux de lui rendre la pareille dans une certaine mesure en enseignant à d'autres, en particulier à des Mongols.

Il observa que la spiritualité n'est pas qu'une question de mots. Elle implique la pratique et le développement des qualités intérieures. Il ne suffit pas aux moines et aux moniales bouddhistes de porter la robe ; ils doivent étudier ce que le Bouddha a enseigné et l'intégrer en eux-mêmes.

« Mes amis du Dharma, fit remarquer Sa Sainteté, il est bon de se rappeler que nous pouvons étudier et pratiquer aujourd'hui grâce aux traditions transmises par les anciens maîtres. Les communistes chinois ont essayé de détruire le bouddhisme, mais beaucoup d'autres personnes en Chine s'intéressent au bouddhisme. Nous, Tibétains, devons réfléchir attentivement à l'importance de partager ce que nous savons des enseignements du Bouddha avec les Chinois intéressés.

Sa Sainteté annonça qu'il souhaitait discuter de l'esprit d'éveil de la bodhicitta. Il déclara : « La bodhicitta est très précieuse. Elle apporte la paix de l'esprit. C'est un moyen puissant de servir les autres. Il y a la méthode des sept causes et effets et l'approche plus puissante de l'égalisation et de l'échange de soi et des autres.

« Tenir compte de tous les êtres et cultiver l'esprit qui chérit les autres plus que soi-même est un puissant facteur de transformation. Cela apporte confiance et paix. »

Il conseilla à l'assemblée de méditer brièvement sur ce point. Il souligna ensuite que nous possédons tous un esprit caractérisé par la clarté et la conscience et qu'il est puissant de l'utiliser pour aider les autres.

« En tant qu'êtres humains, fit-il remarquer, nous avons été nourris par notre mère dès le début de notre vie. Elle a planté en nous une graine de bonté. Pensez à tous les êtres, en particulier aux êtres humains de ce monde, et imaginez que vous puissiez étendre ce sentiment de bonté à chacun d'entre eux. Nous pouvons construire des temples et des institutions en vue de préserver l'enseignement, mais le plus important, en fin de compte, est de cultiver l'idée de chérir les autres plus que nous-mêmes. C'est ainsi que nous obtiendrons une vie agréable.

« Comme nous, tous les êtres humains souhaitent être heureux. Nous sommes les mêmes. C'est pourquoi nous devons être chaleureux avec tout le monde. Chérir les autres est la source de toutes les qualités. Ne chérir que soi-même est source de malheur. Nous survivons grâce à la gentillesse des autres, c'est pourquoi faire preuve de gentillesse et de bonté d'âme est la simple clé du bonheur.

Sa Sainteté conseilla à ses auditeurs de réfléchir aux défauts du chérissement de soi et aux avantages du chérissement des autres. Pensez, dit-il, combien il serait bon que tous les êtres humains soient heureux. Souhaiter le bonheur des autres apporte la paix de l'esprit. Considérez les autres êtres comme des amis. La meilleure offrande que vous puissiez me faire, suggéra-t-il, serait de cultiver le désir de faire du bien aux autres.

« Mes amis mongols du Dharma, leur dit Sa Sainteté, la pratique ne se limite pas aux prières que vous prononcez, il s'agit de transformer votre esprit et de cultiver un bon cœur. Réciter des mantras n'est pas aussi efficace que de cultiver un bon cœur. Lorsque j'étais enfant, j'ai rencontré une perruche qui pouvait réciter Om mani padmé houng, mais sans en comprendre le sens. Nous ne voulons pas être comme cet oiseau. La véritable façon d'aider les autres est de générer l'esprit d'éveil. Ce que vous pouvez faire, c'est visualiser Avalokitéshvara au sommet de votre tête et, lorsque vous récitez vos "manis", demandez sa bénédiction afin de développer un bon cœur.

« Nous, Tibétains, avons l'habitude de réciter des "manis" chaque fois que nous le pouvons, mais si, pendant que nous le faisons, notre esprit s'égare dans des pensées jalouses, ce n'est pas du tout utile. »

Sa Sainteté transmit les mantras des trois déités de longue vie :

Amitayus – Om amarani djivantayé svaha

Tara blanche – Om taré touttaré touré mama ayouh pounyé djnana poushtim kourou svaha

Oushnishavijaya – Om droum svaha om amrita ayou dadai svaha

Des représentations du corps, de la parole et de l'esprit de l'éveil, sous la forme d'une statue de Djé Tsongkhapa, d'un tcheurtèn en argent et d'un texte précieux, furent offerts à Sa Sainteté par le Lamaiin Gegeen.

Lors de l'offrande d'un mandala de gratitude, il adressa à Sa Sainteté l'appel suivant :

La nature de la bonté dont a bénéficié le peuple fidèle de Mongolie en général, et les membres successifs de la lignée Lamaiin Gegeen, de vos incarnations précédentes, et en particulier de Votre Sainteté vous-même, qui êtes le Bouddha pour nous, et qui nous a été apportée par la force de nos prières, est telle que même si l'Univers entier était rempli des sept sortes d'objets précieux et offert, il serait difficile de la rembourser. Puisque le bien-être des êtres et le Dharma du Bouddha dépendent de Votre Sainteté, le Grand Trésor de Compassion ; et puisque pour nous, vos disciples, autrement dépourvus, vous êtes notre refuge impeccable, comme les yeux dans nos sourcils et les cœurs dans nos poitrines ; et puisque nous n'aurons pas de refuge plus élevé que vous dans toutes nos vies futures, nous vous adressons cette fervente requête :

Encore une fois, à l'avenir, par vos émanations incessantes et successives, puissiez-vous ne jamais nous libérer de l'emprise de votre compassion. C'est la seule supplication qui nous est restée à l'esprit.

Vos grandes activités de compassion sont incessantes comme le roulement des vagues de l'océan, et bien qu'il soit difficile de faire cette demande, nous vous offrons cette supplication fervente et inébranlable :

Tout comme lorsqu'un morceau de pierre est traité comme de l'or, vous avez répandu votre compassion sur nous. Dans vos futures incarnations, puissiez-vous continuer à être notre seul refuge, notre champ suprême d'accumulation de mérites. Puissions-nous ne jamais être séparés de vous, qui vous manifestez sous la forme d'un moine, portant la robe et respectant les trois vœux, de pratimoksha, de bodhisattva et tantriques. Depuis la sphère de votre sagesse primordiale, puissiez-vous, vous l'Omniscient, veiller à ce que nous ne soyons pas séparés du suprême Avalokitéshvara, mais que nous soyons guidés par lui avec bienveillance.

De notre côté, en tant que vos disciples, sous votre direction inégalée, avec le soutien du Gadèn Phodrang, nous restons déterminés à respecter notre engagement pur et inébranlable. Nous vous ferons plaisir en exécutant docilement vos instructions. Nous avons été sincères jusqu'à présent et il n'y aura pas de changement à l'avenir. Nous persévérerons par tous les moyens possibles pour vous plaire docilement.

Puissiez-vous vivre longtemps, inébranlable, comme un diamant indestructible.

Sa Sainteté sourit en signe d'acquiescement et, tandis que l'assemblée récitait la prière Migtséma, il quitta le temple en saluant les sympathisants sur son passage et regagna sa résidence.

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Les Cent déités de la Terre de Félicité https://fr.dalailama.com/news/2024/les-cent-déités-de-la-terre-de-félicité Thu, 18 Apr 2024 23:00:00 +0000 hhdloffice https://fr.dalailama.com/news/2024/les-cent-déités-de-la-terre-de-félicité Thekchèn Tcheuling, Dharamsala, Inde – Le ciel était couvert mais le sourire de Sa Sainteté le Dalaï Lama était radieux lorsqu'il est entré dans la cour du Tsuglagkhang ce matin. Deux Mongols, un homme et une femme, représentants des 300 compatriotes venus écouter Sa Sainteté enseigner, s’avancèrent pour lui offrir du fromage et du lait caillé. Il en prit une pincée, puis encouragea le couple à goûter à son tour.

Alors qu'il remontait l'allée au milieu de la cour jusqu'au temple, Sa Sainteté se tourna vers la droite puis vers la gauche pour saluer les sympathisants rassemblés de part et d'autre. Il s'arrêta pour regarder leurs visages souriants et les salua. Il continua à discuter avec d'autres membres de la foule, estimée à 6 100 personnes originaires de 72 pays, tout en faisant le tour du temple.

Une fois Sa Sainteté installé sur le trône, un groupe de laïcs chanta le Soutra du cœur en mongol. Ensuite, un mandala et des représentations du corps, de la parole et de l'esprit du Bouddha lui furent offerts.

« Aujourd'hui, commença Sa Sainteté, puisque nous sommes des exilés dans le noble pays de l'Inde, nous avons l'occasion de tenir un discours sur le Dharma. Djé Tsongkhapa et moi-même sommes originaires de la même région du Tibet. Mon lieu de naissance se trouve à proximité du sien. Quand je regarde en arrière, j'ai essayé de préserver les traditions du Dharma qui se sont épanouies au Tibet. J'ai pris la parole pour protéger l'environnement, pour garantir la paix dans le monde et pour encourager l'harmonie interreligieuse. Je peux donc dire qu'une personne originaire des environs du lieu de naissance de Djé Rinpoché a contribué au bien du monde.

« Comme je l'ai dit, je suis né près de Xining, à proximité du lieu de naissance de Djé Tsongkhapa. À l'époque, la région était gouvernée par un seigneur de guerre chinois appelé Ma Bufang. Lorsque j'ai été amené à le voir, pendant la recherche de la réincarnation du 13e dalaï lama, il a regardé mon visage et a dit : "Ce garçon a quelque chose de spécial".

« Ceux d'entre nous qui sont réunis ici sont tous des disciples du même bouddha. Nous défendons la tradition de Nalanda, l'enseignement complet du Bouddha que nous avons préservé au Tibet, en Mongolie et dans les régions himalayennes. J'ai fait des rêves qui m'indiquent clairement que je suis une incarnation du roi Trisong Détsèn et j'ai fait de mon mieux pour préserver la tradition établie sous sa direction. Je tiens à vous remercier tous pour la confiance que vous m'avez accordée.

« Le bouddhisme tibétain dérive des instructions que le grand abbé Shantarakshita a apportées au Tibet. Il inclut celles qui nous ont été transmises par Nagarjouna et Asanga. La compréhension du fonctionnement de l'esprit et des émotions que l'on trouve dans cette tradition est à la fois scientifique et d'une grande valeur pratique. Cette compréhension de l'esprit et des émotions a le potentiel de fournir une solution à de nombreux problèmes dans le monde.

« Je suis déterminé, aussi longtemps que je vivrai, à réaliser les aspirations des rois du Dharma du Tibet. Comme je l'ai déjà mentionné, j'ai reçu des indications claires que ma conscience appartient au même continuum que celle de Trisong Détsèn. C'est pourquoi je suis déterminé à maintenir son héritage. Et en ce moment, j'ai le sentiment qu'il existe une opportunité pour la sagesse de la tradition de Nalanda de contribuer au bien-être de l'humanité.

« Aujourd'hui, je vais lire les Cent déités de la Terre de félicité, qui est une pratique du yoga du maître. Comme d'autres traditions religieuses, hindoues et chrétiennes par exemple, le bouddhisme de la tradition de Nalanda met l'accent sur l'importance des lignées de transmission. »

Sa Sainteté lut les versets du texte où il est écrit : « Bien qu'il s'agisse d'une période de dégénérescence, vous avez élevé cette naissance favorable en abandonnant les huit préoccupations mondaines.

« Nous devrions étudier ce que le Bouddha a enseigné, conseilla Sa Sainteté, et après avoir fait cela, nous devrions intégrer l'enseignement en nous-mêmes par la pratique, comme Tsongkhapa l'aurait souhaité.

« Lorsque le verset dit : "Que l'essence de la doctrine du très vénéré Soumati Kirti (Tsongkhapa) soit illuminée à jamais", il n'est ni exagéré ni partial, car la clarté et l'exhaustivité de l'analyse de Djé Rinpoché sont uniques. Ses explications vastes et détaillées peuvent toutes être incluses dans les trois entraînements que sont l'éthique, la concentration et la sagesse. »

Sa Sainteté récita le verset de louange connu en tibétain sous le nom de migtséma.

Vous êtes Avalokitéshvara, grand trésor de compassion qui ne vise pas l'existence véritable
Et Manjoushri, maître de la sagesse sans faille,
Ainsi que Vajrapani, destructeur des hordes de démons sans exception,
Ô Tsongkhapa, joyau de la couronne des sages du Pays des Neiges,
Lobsang Drakpa, à vos pieds je fais des requêtes.

Dans toutes mes vies, que le Vainqueur Tsongkhapa
Soit mon maître spirituel direct du grand véhicule,
Et qu'ainsi je ne m'écarte pas, même un instant
De l'excellente voie louée par le Vainqueur.

« Le protecteur du Dharma de Djé Rinpoché était Damtchèn Tcheugyel et je sens qu'il est toujours là pour m'aider aussi.

« Nous préservons l'enseignement du Bouddha par l'étude et la pratique. De nos jours, des scientifiques et d'autres personnes dont la religion traditionnelle n'est peut-être pas le bouddhisme s'intéressent à l'enseignement du Bouddha. Ils apprécient ces instructions qui peuvent nous aider à gérer nos émotions. »

Sa Sainteté fit remarquer que lorsque nous faisons cette méditation sur Djé Tsongkhapa, nous le visualisons avec une épée posée sur une fleur de lotus à sa droite et un texte reposant sur un lotus à sa gauche. L'épée indique sa sagesse qui tranche l'ignorance et le texte révèle la plénitude et la profondeur de son savoir.

« Nous avons perdu notre pays et nous sommes exilés, mais cette période a eu un sens. Je vous invite tous à faire de votre mieux pour mettre en pratique les enseignements. Tashi délèk. »

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Discussion avec des groupes de Harvard, deuxième jour https://fr.dalailama.com/news/2024/discussion-avec-des-groupes-de-harvard-deuxième-jour Mon, 08 Apr 2024 23:00:00 +0000 hhdloffice https://fr.dalailama.com/news/2024/discussion-avec-des-groupes-de-harvard-deuxième-jour Thekchèn Tcheuling, Dharamsala, Inde – Sa Sainteté le Dalaï-Lama entama la réunion du deuxième jour avec les invités de Harvard par la récitation du verset suivant, qui est une aspiration à une longue vie et à l'épanouissement du Dharma :

Puissiez-vous rester cent ans et voir cent bouddhas,
Vivre longtemps, ne pas être malade, ressentir la joie et le bien-être,
Et atteindre l'apogée de la voie sublime [de la bodhicitta].
De toutes ces façons, que tout soit propice pour vous ici et maintenant.

Arthur Brooks souhaita le bonjour à Sa Sainteté et lui annonça qu'aujourd'hui le thème de discussion serait la spiritualité et la foi.

« Hier, vous nous avez dit combien il était important de nous souvenir de l'amour de notre mère et de l’interdépendance qui nous relie aux autres. On a indiqué que les personnes les plus heureuses se concentraient principalement sur le travail, la famille, l'amitié et la foi. Cependant, nous avons rencontré un ermite tibétain qui vit seul dans la forêt et qui nous a dit qu'il était là parce qu'il voulait être à l'abri des distractions en se concentrant sur l'amour. Ce qui est clair, c'est que la foi nous apporte la paix.

« Il y a plusieurs décennies, Votre Sainteté, vous aviez fait remarquer qu'en voyant une photographie de la Terre vue de l'espace, vous aviez réalisé à quel point nous étions petits. Il semble que vous pensiez qu'être petit était libérateur. En quoi devons-nous être petits ?

Sa Sainteté répondit : « Nous en avons déjà parlé hier. Nous devons comprendre que l'amour est notre réalité fondamentale. Notre mère nous y a initiés dès notre naissance. Aimer fait partie de notre nature élémentaire. L'amour précède toute connaissance de religion. Un enfant qui n'a pas connu l'amour et les soins de sa mère ne peut survivre. C'est vrai non seulement pour les êtres humains, mais aussi pour les autres mammifères. »

Brooks indiqua que de moins en moins de personnes avaient foi ou pratiquaient une religion et il se demandait quelle en était la raison.

« Lorsque nous naissons et que nous sommes bercés par les bons soins et l'affection de notre mère, nous n'avons pas accès à la religion. La force de notre expérience initiale provient de l'amour de notre mère et de son étreinte physique. Il se trouve que j'ai eu la chance d'être chèrement aimé par ma propre mère. Cependant, il arrive que des enfants, pour toutes sortes de raisons, n'aient pas cette expérience et que cela affecte leur développement ultérieur.

« On peut argumenter que la religion a parfois pour effet de nous éloigner de la réalité fondamentale de l'amour, mais dans l'ensemble, la pratique religieuse peut nous aider à renforcer l'impact de l'amour de notre mère. Nous pouvons apprendre à étendre notre sens de l'amour au-delà de notre famille immédiate pour inclure plus largement l’humanité et le monde des autres êtres vivants. Le facteur clé est l'amour et nous en faisons l'expérience en tout premier lieu dans les bras de notre mère lorsque nous buvons son lait. »

Puis, Brooks voulut savoir si le monde serait plus heureux si plus de gens pratiquaient la religion. Sa Sainteté lui répondit qu'il s'appuyait moins sur la religion que sur une approche laïque, fondée sur l’éthique universelle. Il reconnut cependant la possibilité d’utiliser la pratique religieuse pour renforcer et améliorer ce que nous avons reçu de notre mère.

« Je suis bouddhiste, déclara Sa Sainteté, je pratique le Dharma du Bouddha et, dans le Dharma, on distingue deux pratiques puissantes : générer un esprit altruiste en se préoccupant des autres et analyser la perception de la réalité. Cela signifie devoir aller au-delà des simples apparences pour reconnaître que toutes les choses se produisent de manière dépendante.

« Lorsque je me réveille le matin, je réfléchis à ce que nous sommes en tant qu'êtres humains et je pense à notre expérience commune du début de notre vie dans la réalité de l'amour de notre mère, une expérience qui contribue à mon sens de l'unité de l'humanité. Ce sentiment est fortement soutenu par la pratique bouddhiste qui consiste à reconnaître tous les êtres comme ayant été nos mères bienveillantes.

« Le bouddhisme est une tradition non théiste qui met l'accent sur la réalité et le lien entre les autres et soi-même. Les traditions théistes qui considèrent tous les êtres comme créés par Dieu atteignent le même objectif. Nos sentiments d'amour pour les autres se renforcent et s’améliorent. »

Brooks demanda si la science et la foi étaient compatibles. « La science est le reflet du cerveau humain, répondit Sa Sainteté. Les êtres humains n'ont peut-être pas le plus gros cerveau, mais ils ont la capacité de différencier et d'analyser. Si nous considérons la science comme un mode d'investigation, ce n'est pas en contradiction avec la foi.

« Si nous nous engageons dans une analyse objective, en adoptant une approche impartiale de ce que nous examinons, la science et la foi peuvent parvenir à une compréhension commune. Mais si nous définissons la religion en termes de croyance dogmatique, elle entrera en conflit avec la science, qui consiste à poser des questions difficiles. Nous pouvons comprendre la valeur de la compassion d'un point de vue scientifique, par exemple, parce qu'elle fait partie de la réalité. »

Interrogé sur le genre de questions que la science pourrait poser pour améliorer la vie, Sa Sainteté indiqua clairement que l'une des questions les plus importantes était de savoir comment promouvoir la paix dans le monde. Il admit qu'il était naturel de voir les autres en termes de "nous" et "eux". Mais si nous laissons cette attitude créer de graves divisions entre nous, cela génère des conflits et autres problèmes.

Lisa Miller, qui étudie la psychologie de la religion à l'université de Columbia voulut savoir si l'amour était une force constitutive de l'univers. Sa Sainteté répondit que le pouvoir de l'amour n'est pas une fonction de la religion, mais que les religions reconnaissent généralement son importance.

« La réalité fondamentale de l'amour qui n'a rien à voir avec la religion. C’est une qualité innée avec laquelle les êtres humains ont une relation particulière. Certaines pratiques religieuses peuvent nous aider à nourrir et à renforcer nos sentiments intuitifs d'amour. Si nous maintenons notre expérience de l'amour à son état naturel, notre bienveillance à l’égard des autres dépendra de la façon dont ils nous répondent. Mais nous pouvons nous entraîner à la renforcer et à l'étendre à ceux avec lesquels nous n'avons pas de lien direct. Pour un Bouddhiste, la phrase : "Puissent tous les êtres vivants être heureux" est très puissante.

« Le fait d’admettre que le créateur a formé tous les êtres est également une base puissante pour reconnaître l'unité de l'humanité.

« Une approche pratique consiste à nous rappeler que chacun d'entre nous a été nourri des bons soins et de l'affection de notre mère. Nous pouvons apprendre à étendre cette réalité aux autres. D'un point de vue bouddhiste, le fait de reconnaître que chaque être doté de conscience a été notre mère enlève quasiment toute possibilité de leur faire du mal. Nous souhaitons qu'ils soient tous libérés de la souffrance.

« Cependant, lorsque nous nous autorisons à nous éloigner de cette réalité et à oublier le pouvoir de l'amour de notre mère, d'autres comportements comme la compétitivité viennent combler le vide. Nous nous accrochons à l'idée :  "je suis... ma famille, mon peuple, mon pays", et cela peut être problématique.

« Reconnaître que tous les êtres ont été notre mère fait partie d'un exercice d'entraînement de l'esprit connu sous le nom de Cause à effet en sept points. Il y a six causes et un résultat. La première est de reconnaître que tous les êtres ont été notre mère ; la deuxième est de se souvenir de sa gentillesse et de sa gratitude ; la troisième est le souhait de rendre cette gentillesse ; la quatrième est de développer l'empathie, l'amour pour tous les êtres ; la cinquième est de générer une grande compassion, le souhait de libérer tous les êtres de la souffrance. Le sixième est l'intention de mettre cela en œuvre : la résolution spéciale. Et le résultat final est de générer l'esprit d'éveil, le souhait d'atteindre l’éveil pour le bien de tous les êtres.

« Il s'agit d'une méthode d'entraînement de l'esprit issue de la tradition tibétaine qui repose sur la croyance en la renaissance. Une autre approche repose sur l'engagement à échanger la préoccupation pour soi-même avec la préoccupation à l’égard d’autrui. Un verset bien connu place cette démarche dans son contexte :

L'égoïsme étant la porte de toute chute,
Et l'amour de mes mères, la base de toute qualité,
Inspirez-moi pour que le yoga de l’échange de moi et autrui
Devienne le cœur de ma pratique.

« Nous sommes tous semblables en tant qu'êtres humains par notre désir d'être heureux et libres de toute souffrance. Se préoccuper des autres plutôt que de soi-même a un effet libérateur. Cela crée de l'espace dans notre cœur. Nous pourrions également cultiver notre préoccupation à l’égard des autres en nous basant sur le fait que nous avons tous été formés par le créateur. Le verset que je viens de citer pourrait être un résumé succinct de ce dont nous venons de parler. »

Arthur Brooks fit remarquer que ses compagnons et lui-même avaient passé du temps avec Sa Sainteté pendant deux jours et qu'ils partaient le lendemain. Il demanda ce que Sa Sainteté aimerait qu'ils fassent pour rendre le monde meilleur.

« Trouver un moyen d'éduquer les autres, de leur faire comprendre que se focaliser uniquement sur soi-même, c'est faire preuve d’une vision très étroite, tandis qu'une préoccupation plus large pour les autres crée un sentiment libérateur d'espace dans le cœur. Même d'un point de vue historique, la plupart des problèmes dans le monde sont enracinés dans l'égoïsme. L'intérêt porté à autrui peut compenser cela.

« En étant trop centrés sur nous-mêmes, nous nous éloignons des autres. Mettre davantage l'accent sur les préoccupations des autres en les considérant comme étant semblables à nous-mêmes, voilà la voie à suivre. Le maître bouddhiste indien du 8e siècle, Shantidéva, l'exprima ainsi :

Pour ceux qui ne parviennent pas à échanger leur propre bonheur contre la souffrance d’autrui, la bouddhéité est certainement impossible. Comment pourrait-il même y avoir du bonheur dans l'existence cyclique ? 8/131

« Je suis très heureux d'avoir eu l'occasion de vous rencontrer tous. Le véritable but de notre rassemblement ici était d'apprendre comment développer un cœur chaleureux. Ce n'est pas quelque chose de compliqué. L'essentiel est d'être une personne heureuse qui contribue à construire un monde heureux. En oubliant notre tendance à voir les autres en termes de "nous" et "eux", nous devrions reconnaître qu'en réalité, ils sont exactement comme nous.

« Les huit milliards d'individus que nous sommes doivent vivre ensemble en s'entraidant du mieux qu'ils peuvent. Cherchez donc à être heureux ici et maintenant et pensez à vos semblables comme s'ils étaient vos frères et sœurs. »

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Discussion avec des groupes de Harvard https://fr.dalailama.com/news/2024/discussion-avec-des-groupes-de-harvard Sun, 07 Apr 2024 23:00:00 +0000 hhdloffice https://fr.dalailama.com/news/2024/discussion-avec-des-groupes-de-harvard Thekchen Tcheuling, Dharamsala, Inde – Le professeur Arthur Brooks salua Sa Sainteté le Dalaï Lama lorsqu'il entra dans la salle de réunion ce matin. Brooks lui dit que leur amitié et leur collaboration, vieilles de 11 ans, avaient changé sa vie. Il assura à Sa Sainteté que lui et ses amis de Harvard voulaient contribuer à diffuser son message.

« Nous voulons élever la conscience des gens et les rassembler par la science, les idées et la spiritualité. C'est un message du cœur que nous essayons de transmettre au reste du monde.

« Le bouddhisme enseigne qu'il y a de la souffrance dans le monde, que la vie est une souffrance. L'insatisfaction est généralisée. Nous sommes insatisfaits de nous-mêmes, de nos vies et de nos biens. Lorsque je demande conseil à Votre Sainteté, vous me dites : "Souvenez-vous que vous êtes l'un des huit milliards d'êtres humains. Lorsque vous ressentez de la douleur, cultivez la compassion pour les autres. Lorsque vous ressentez de la haine, faites preuve de chaleur humaine. Préoccupez-vous des questions spirituelles plutôt que des choses physiques."

« Nous devons nous transcender pour nous trouver nous-mêmes, c'est pourquoi notre thème est de nous concentrer sur des choses plus élevées, sur d'autres personnes. Aujourd'hui, nous allons parler des relations avec les autres. Demain, nous parlerons de l'Univers. »

« L'une des principales choses que j'essaie de faire comprendre aux gens, répondit Sa Sainteté, c'est que nous sommes tous nés d'une mère et que, pendant notre enfance, nous avons été nourris par elle. Nous devons nous en souvenir. Lorsque nous sommes tout petits, le côté intellectuel de notre cerveau n'est pas encore développé, mais nous sommes capables d'apprécier les soins qui nous ont été prodigués. C'est également le cas pour d'autres mammifères, et même pour des prédateurs agressifs comme les lions et les tigres.

« Nous pouvons constater que les personnes qui ont élevées avec attention lorsqu'elles étaient jeunes grandissent en sécurité et en paix. Ceux qui ont été séparés très tôt de leur mère manifestent un sentiment d'insécurité et de malaise plus tard dans leur vie. En ce qui me concerne, j'ai eu une mère très aimante.

« Dans la tradition bouddhiste, et en particulier dans la tradition bouddhiste tibétaine, nous cultivons la reconnaissance du fait que tous les êtres ont été, à un moment ou à un autre, notre mère. C'est une étape de notre formation à la compassion universelle, une façon d'établir un lien avec tous les êtres.

« Notre capacité à aimer les autres est enracinée dans notre expérience de nourrisson. De nombreuses personnes n'apprécient tout simplement pas le pouvoir de l'amour. Ils sont compétitifs dans la poursuite de leurs propres intérêts, alors qu'il est en fait plus efficace de reconnaître et d'apprécier la gentillesse que nous recevons des autres.

« Si vous développez ainsi une vision plus positive, vous serez plus en paix avec vous-même et vos relations avec les autres seront plus naturelles. Si je me compare à mon prédécesseur, je me connecte assez facilement avec les autres, mais le 13e Dalaï Lama était différent. Cela est peut-être lié à notre expérience différente. J'ai perdu mon pays quand j'étais jeune et, en tant que réfugié, j'ai eu davantage l'occasion d'interagir avec des personnes de tous horizons, avec beaucoup moins de formalités.

« Ce qui est important, c'est d'apprécier la bonté, l'amour et la compassion que l'on reçoit. Presque tous les problèmes que nous créons en tant qu'êtres humains proviennent d'un manque de considération pour les autres.

« Dans la pratique bouddhiste qui consiste à cultiver la compassion, nous nous appuyons sur la capacité naturelle que nous recevons de notre mère au début de notre vie. Nous établissons un lien avec les autres et générons un sentiment de gratitude à leur égard. Lorsque nous pensons aux autres en termes de "tous les êtres nos mères ", il n'y a pas de place pour la colère ou la haine.

Brooks demanda : « Que faites-vous quand vous trouvez qu'il est difficile d'aimer quelqu'un ? »

Sa Sainteté répondit : « Parfois, il faut d'abord cultiver un sentiment d'équanimité et, à partir de là, développer l'affection et la considération.

« Lorsque j'ai rencontré le président Mao Zedong, il a parlé de ma vision scientifique, mais a également fait remarquer qu'il n'était pas important de cultiver l'amour des autres. Mais comment aurait-il pu être heureux sans aucun sentiment de confiance ou d'affection pour ceux avec qui il travaillait, les membres de son cercle intime ? Le pouvoir seul ne suffit pas à nous rendre heureux. Je crois que s'il était vivant aujourd'hui, il changerait d'avis. L'essentiel dans nos relations de personne à personne, c'est d'établir un lien. »

Brooks voulut savoir si l'on pouvait décider d'aimer quelqu'un alors qu'on ne le ressentait pas. Sa Sainteté répondit que nous devons utiliser notre intelligence pour comprendre la valeur de la chaleur humaine envers les autres.

La psychologue californienne Sonja Lyubomirsky, qui mène des recherches sur les effets de la générosité envers les autres, demanda comment nous pouvons nous concentrer sur les autres dans la vie quotidienne. Sa Sainteté suggéra que si nous observons les animaux, nous pouvons voir qu'ils ont une cohésion de groupe qui dépend de l'attention et de l'affection qui existent entre eux. Cela est vrai même chez les prédateurs qui se nourrissent d'autres créatures.

« Notre intelligence nous confère un avantage en tant qu'êtres humains. Nous pouvons comprendre le pouvoir et la valeur des liens et de la bonté. Lorsque j'étais enfant, dans le nord-est du Tibet, la majorité de la population locale était musulmane et il y avait donc des différences sociales entre nous, mais l'affection au sein de la communauté était forte et nous avions de bonnes relations les uns avec les autres. Nous, les enfants, jouions les uns avec les autres de manière tout à fait inconsciente. Nous devons nous rappeler que la gentillesse et l'affection font partie de la nature humaine. »

Un étudiant, Tènzin Lodeu, demanda ce que le système éducatif pouvait faire pour aider les jeunes souffrant de problèmes émotionnels et mentaux. Sa Sainteté s'inquiéta du fait que l'éducation moderne semble se concentrer sur la satisfaction de l'intérêt personnel sans encourager une attention correspondante aux liens sociaux. En réalité, dit-il, l'important dans le monde d'aujourd'hui est la façon dont nous nous connectons les uns aux autres en tant qu'êtres humains. Nous voulons tous vivre dans un monde plus pacifique, mais si nous ne sommes pas en contact les uns avec les autres, il n'y a pas de base pour la paix.

« De mon point de vue, lorsque je pense à la situation au Tibet, je me rends compte que nous devons accorder une attention particulière à ceux qui ont causé tant de problèmes dans ce pays. Je réfléchis à ce que nous appelons les quatre illimitées :

Je cultiverai [l'amour souhaitant] que les êtres soient heureux,
[La compassion souhaitant] qu'ils soient libérés de la souffrance
La joie de les voir demeurer à jamais dans la félicité,
Et l'équanimité dépourvue d'attachement ou d'aversion.

« Penser "Que tous les êtres trouvent le bonheur et sa cause" est très puissant. Ainsi, lorsque je pense à la souffrance et à la destruction causées par les communistes chinois, je réalise que leurs actions sont fondées sur l'ignorance. La culture tibétaine, en revanche, est ancrée dans la bonté, l'amour et la compassion.

Brooks demanda des conseils sur la manière d'enseigner aux autres l'importance de l'amour.

« L'essentiel est de reconnaître que plus vous vous souciez des autres, plus votre propre sentiment de paix sera grand, répondit Sa Sainteté. Il est évident que là où il y a moins de bonté dans le monde, il y a plus de problèmes. Lorsque nous parlons d'amour, de bonté et de compassion, il ne s'agit pas d'une question religieuse. Cela fait partie de la réalité fondamentale des relations entre les créatures sociales. Les problèmes surviennent lorsque nous ne faisons pas preuve de bonté. C'est pourquoi nous avons besoin de plus de bonté dans le monde.

« Vous, les jeunes, êtes en train de vous former pour devenir des leaders. Il est important que vous reconnaissiez que l'amour et la compassion ont un rôle à jouer dans ce que nous sommes en tant qu'êtres humains. Nous voulons tous être heureux et non tristes. C'est un souhait que nous avons en commun. Nous survivons grâce à l'attention des autres.

« De nombreuses idéologies politiques sont fondées sur l'accentuation des différences entre "nous" et "eux". Cela va à l'encontre de notre nature fondamentalement bonne et affectueuse. Après être venu en Inde en tant que réfugié et avoir beaucoup voyagé dans le monde, j'ai compris que nous, les êtres humains, sommes tous les mêmes ; nous partageons une expérience commune. Reconnaître cela m'apporte paix et joie. Lorsque nous voyons que d'autres êtres humains sont comme nous, l'amour et la compassion à leur égard viennent facilement.

« Si nous nous concentrons plutôt sur les différences religieuses ou politiques qui nous séparent, nous ne faisons qu'accroître nos sentiments d'aliénation et de division. L'essentiel est de voir que nous sommes les mêmes en tant qu'êtres humains. »

Arthur Brooks résuma les débats de la matinée en six leçons. La première est que, même si nous pensons que l'amour est notre but, c'est en fait le début. Deuxièmement, il s'agit d'aimer les autres. Troisièmement, oublier d'aimer les autres est une erreur facile à commettre, surtout lorsque l'égoïsme semble être efficace. Cependant, lorsque Sa Sainteté dit : "Que tous les êtres soient heureux", il s'agit de se rappeler qu'ils ont été aussi gentils avec nous que notre mère et d'en être reconnaissant.

Quatrièmement, la réponse appropriée pour comprendre le fait que les gens font du mal par ignorance est de prendre la résolution de leur témoigner de l'amour. Cinquièmement, pour être des leaders efficaces dans l'enseignement de l'amour, nous devons établir un lien authentique avec les autres. Enfin, la sixième leçon est que le plus grand problème dans le monde est l'illusion du "nous" et du "eux", l'incapacité à reconnaître à quel point nous sommes interdépendants.

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Offrande de reliques du Bouddha https://fr.dalailama.com/news/2024/offrande-de-reliques-du-bouddha Wed, 03 Apr 2024 23:00:00 +0000 hhdloffice https://fr.dalailama.com/news/2024/offrande-de-reliques-du-bouddha Thekchèn Tcheuling, Dharamsala, Inde – Aujourd'hui a pu se réaliser une ambition nourrie de longue date par un groupe de bouddhistes sri-lankais dirigé par le Très Vénérable Dr. Waskaduwe Mahindawansa Maha Nayaka Thero, chef de l'Amarapura Sambuddha Sasanodaya Maha Nikaya, et coordonné par le Dr. Damenda Porage, président fondateur de la Fraternité bouddhiste sri lankaise-tibétaine au Sri Lanka. Accompagné de moines et de sympathisants laïcs, le Très Vénérable est venu à Dharamsala pour présenter des reliques du Bouddha à Sa Sainteté le Dalaï-Lama.

Après le décès du Bouddha et la crémation de sa dépouille mortelle, les reliques restantes, des fragments d'os et de dents, furent réparties entre huit royaumes et on érigea des stoupas sur ces reliques à Allakappa, Kapilavastu, Kushinagar, Pava, Rajagriha, Ramagrama, Vaishali et Vethapida. Lors de fouilles à Piprahwa, identifié comme étant Kapilavastu, on découvrit des reliques du Bouddha qui avaient été conservées par des parents shakya à Kapilavastu. En 1898, un fonctionnaire britannique, William Peppé, fit don de ces reliques au moine sri-lankais érudit, le Très Vénérable Waskaduwe Sri Subhuthi Mahanayake Thera, qui les apporta au Sri Lanka.

Le Très Vénérable et son groupe sont arrivés ce matin à l'aéroport de Kangra, d'où ils se sont rendus en voiture à la résidence de Sa Sainteté. Des groupes de Tibétains, dont beaucoup tenaient des écharpes de soie, des fleurs et de l'encens, s’étaient rassemblés sur le bord de la route depuis le bas de la ville de Dharamsala jusqu'à Mcleod Ganj pour lui rendre hommage. Un grand nombre de personnes s’étaient rassemblées près de la porte qui mène au Gangchèn Kyishong et à l'administration centrale tibétaine, ainsi qu'en contrebas du Tsouglagkhang, le principal temple tibétain. Les deux côtés de l'allée menant à la résidence de Sa Sainteté étaient décorés de guirlandes de drapeaux bouddhistes et tibétains.

Tandis que des artistes de l'Institut tibétain des Arts du spectacle chantaient et dansaient pour célébrer l'événement, Sa Sainteté s'assit sur une chaise devant la porte de sa résidence pour accueillir les reliques, le Très Vénérable et son groupe à leur arrivée. Des moines du monastère de Namgyal avaient organisé un accueil officiel en jouant du cor, en parsemant le chemin de pétales de fleurs et en tenant un parasol de soie jaune au-dessus du reliquaire portatif. Sa Sainteté se leva pour accueillir ses invités et présenta ses premiers respects aux reliques. Il accompagna ensuite le Maha Nayaka Thero jusqu'à sa salle de réunion où ils s’assirent ensemble avec la délégation.

Les Vénérables Samdhong Rinpoché, Ling Rinpoché, Kirti Rinpoché et Sikyong Pemba Tsering rejoignirent à la réunion.

« Nous, membres du Mahasangha sri-lankais, apprécions votre service à l’égard du monde, déclara le Très Vénérable Dr Waskaduwe Mahindawansa Maha Nayaka Thero à Sa Sainteté. Enseigner l'amour bienveillant au monde est l'une des réalisations du Bouddha. Vous faites vous-même ce que le Bouddha a fait. Nous avons metta pour tous. Cultiver la chaleur humaine est l'essence même du Dharma. Nous sommes tous des êtres humains, c'est pourquoi nous aimons tous les êtres humains.

« Nous prions pour votre bonne santé et votre longue vie et nous vous offrons ces reliques. »

Sa Sainteté toucha respectueusement le reliquaire portatif de sa tête inclinée, tandis que le groupe sri-lankais chantait des versets de bon augure.

« Il semble que depuis l'époque du Bouddha, l'intérêt pour son enseignement se soit accru dans le monde entier, déclara Sa Sainteté. La tradition de Nalanda utilise l'intelligence humaine. J'ai rencontré des scientifiques qui s'intéressent à l'enseignement du Bouddha, non par foi, mais sur la base de la raison. Ils portent également un intérêt certain à ce que l'enseignement du Bouddha révèle de la psychologie humaine.

« Il y a de nombreuses années, lorsque j'ai rencontré le président Mao Tsé Toung, il loua ma tournure d'esprit scientifique mais m'avertit que la religion était un poison. Je pense que s'il voyait l'intérêt que les scientifiques portent aujourd'hui au bouddhisme, il envisagerait de devenir lui-même bouddhiste. C’est parce que l'enseignement du Bouddha adopte une approche scientifique.

« Je respecte toutes les traditions religieuses, mais c'est surtout le bouddhisme qui fait appel à la raison. C'est pourquoi je pense que nous avons notre place dans les discussions avec les scientifiques. J'ai rencontré des scientifiques qui étaient initialement sceptiques à l'égard de la religion en général et qui sont finalement devenus bouddhistes.

« Maintenant, d'un point de vue pratique, le monde a besoin de paix et c'est le cœur du message du Bouddha. Cependant, je suis prêt à ne pas mentionner le bouddhisme en tant que tel, mais à mettre l'accent sur l'éthique laïque et les valeurs universelles, parmi lesquelles la compassion est cruciale. L'important est d'avoir un cœur chaleureux. Par conséquent, je voudrais encourager les gens à cultiver l'amour bienveillant. Ce que je veux dire, c'est que je me suis pleinement engagé à promouvoir le message du Bouddha d'un point de vue laïque. Qu'en pensez-vous ? »

« C'est une bonne façon d'aborder l'avenir », répondit Maha Nayaka Thero.

« Le monde a besoin de paix, poursuivit Sa Sainteté. Notre expérience de la paix commence lorsque nous naissons et que nous nous laissons bercer par la bonté et l'affection de notre mère. C'est notre introduction à la paix de l'esprit. C'est ce qui sème en nous une graine naturelle de compassion. Nous recevons une leçon claire d'amour et de compassion dès le début de notre vie. L'expérience de l'amour et de la compassion de notre mère exerce une profonde influence sur nous tous. Ayant été nourris de cette manière, il est important de garder ces sentiments vivants et d'agir en conséquence tout au long de notre vie. »

Alors que la réunion tirait à sa fin, les visiteurs s’approchèrent un par un de Sa Sainteté pour lui rendre personnellement hommage. En réponse, Sa Sainteté offrit d'abord une statue du Bouddha et une roue du Dharma au Très Vénérable Dr. Waskaduwe Mahindawansa Maha Nayaka Thero afin qu'elles soient installées dans son monastère, puis lui donna une autre statue plus petite pour son usage personnel. Il offrit ensuite une statue du Bouddha à chacun des autres moines et laïcs du groupe. On prit des photos pour témoigner de cet événement historique.

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Prières de longue vie https://fr.dalailama.com/news/2024/prières-de-longue-vie Tue, 02 Apr 2024 23:00:00 +0000 hhdloffice https://fr.dalailama.com/news/2024/prières-de-longue-vie Thekchèn Tcheuling, Dharamsala, Inde – Ce matin, lorsque Sa Sainteté le Dalaï-Lama franchit la porte de sa résidence, la température était douce, le soleil brillait et quelques nuages ornaient le ciel. Il se rendait à une cérémonie de prières pour sa longue vie au Tsuglagkhang, le principal temple tibétain. Le rituel était organisé par des membres de l'association Toepa et des habitants de Purang, une région du Tibet voisine de l'État indien de l'Uttarakhand et du Népal, où se situent le mont Kailash et le lac Manasarovar.

On lui offrit les traditionnels Tchéma Tchangphou d’accueil ; il prit une pincée de l'un et goûta à l'autre. Des chanteurs et des danseurs en costumes traditionnels chantaient et dansaient. Laissant son regard parcourir la foule, Sa Sainteté souriait et saluait les gens sur son passage.

La cérémonie, qui débuta par la récitation d'une louange au Bouddha, était présidée par Ling Rinpoché. Le rejoignirent au premier rang, les deux réincarnations de Trulshik Rinpoché et, à sa droite, l'abbé de Séra-mé, le lobpeun du monastère de Namgyal et Bodong Rinpoché ; à sa gauche, l'abbé de Drépoung Loseling et l'abbé de Tawang.

S’en suivit une récitation des Nuages de bénédictions d’ambroisie, invocation de Trulshik Rinpoché, de la lignée d'incarnations d'Avalokitéshvara en Inde et au Tibet, comprenant la lignée des Dalaï-Lamas. Le rituel d'aujourd'hui suivit la Cérémonie de longue vie de Tara blanche, la roue exauçant les souhaits, créée par le grand cinquième Dalaï-Lama. Ce fut le point culminant de plusieurs jours de préparation au cours desquels les moines, dirigés par Ling Rinpoché, ont récité des prières et répété des mantras pour bénir les substances symboliques qui allaient être offertes. Le texte qu'ils ont suivi comprend des offrandes répétées et des requêtes pour que la « vie de notre glorieux lama sacré » soit prolongée.

Alors que l’on entonnait les prières, des représentants de l'association Toepa et des habitants de Purang commencèrent à s'aligner dans la cour en contrebas, portant une grande variété d’offrandes, dont plusieurs centaines de statues sacrées.

À un moment donné, Ling Rinpoché s'avança avec une flèche enrobée de tissu qu'il offrit à Sa Sainteté. Ensuite, on présenta à Sa Sainteté un petit vajra qu’il plaça à l'intérieur de sa robe, près de son cœur. Un fil de cinq couleurs y était attaché et fut distribué aux lamas qui dirigeaient les prières, chacun d'entre eux le tenant dans sa main ou le glissant à l'intérieur de sa robe. Ce lien physique symbolise le transfert à Sa Sainteté de l'énergie positive que les lamas ont recueillie pendant leur récitation des mantras de longévité.

Puis, on offrit un gros gâteau rituel à Sa Sainteté, qui en prit une portion symbolique et la mangea.

On récita une prière invoquant les déités protectrices du Tibet, composée par Sa Sainteté dans les années 1970, suivie par une offrande du mandala avec la requête adressée à Sa Sainteté de vivre pendant 100 ères cosmiques pour le bienfait du Dharma et des êtres vivants.

Ling Rinpoché s'approcha à nouveau du trône, fit des prosternations et une offrande du mandala à Sa Sainteté. Il fit ensuite une série d'offrandes, en commençant par une statue d'Amitayus, un texte et un stoupa ; un vase ; un plateau portant les symboles des cinq familles de Bouddha, du nectar de longue vie, des pilules de longue vie, un plateau portant les sept emblèmes de la royauté (la précieuse roue, le joyau exauçant les souhaits, la précieuse reine, le précieux ministre, le précieux éléphant, le précieux cheval et le précieux général), un autre plateau portant les huit symboles de bon augure (le précieux parasol, la conque blanche, les poissons d'or, le nœud éternel, le vase aux trésors, la bannière de victoire, la fleur de lotus et la roue à huit rayons), et enfin, les huit substances de bon augure (la conque dextre, le yaourt, l’herbe durva, le vermillon, le fruit bilva, le miroir, le remède giwang et une graine de moutarde blanche).

Pendant ce temps, un Ngagpa, un yogi tantrique au sein de l'assistance sembla entrer dans une transe oraculaire spontanée. Sa Sainteté lui fit signe d'avancer et le bénit en lançant quelques grains.

La procession portant les offrandes traversa le temple à vive allure jusque devant le trône. Les lamas assis au premier rang et les représentants des mécènes de la cérémonie s’approchèrent pour saluer Sa Sainteté, recevant chacun un ruban rouge de protection. En dernier dans la file d'attente, arrivèrent deux vieillards aux cheveux blancs vêtus de blanc.

Un groupe de femmes chanta :

Une bonne étoile est apparue dans le ciel,
Le soleil brille sur cette terre,
Comme c'est merveilleux de recevoir les bénédictions de notre maître spirituel.
Puisse-t-il vivre longtemps.

On chanta ensuite une prière pour la longue vie de Sa Sainteté, composée par ses deux tuteurs, suivie d'une prière de longévité similaire par Djamyang Khyèntsé Tcheukyi Lodreu.

La cérémonie s'acheva par l'offrande d'un mandala de remerciement et la récitation de la prière pour l'épanouissement du Dharma, de la prière des Paroles de vérité, ainsi que des versets de dédicace extraits de la prière de Samantabhadra.

Sa Sainteté conclut :

« Cette cérémonie de longue vie offerte avec des cœurs sincères a été couronnée de succès du début à la fin. Je prie pour et je suis déterminé à vivre plus de 100 ans.

« Nous vivons une époque où le Dharma du Bouddha est en déclin et pourtant, il y a eu de nombreuses causes et conditions qui m'ont permis de servir l'enseignement du Bouddha. Aujourd'hui, dans des endroits où le Dharma ne s'était pas répandu auparavant, les gens s'intéressent à ce que le Bouddha avait à dire sur le fonctionnement de l'esprit et des émotions, les scientifiques en particulier.

« Qu'ils soient religieux ou non, de plus en plus de gens comprennent que nous pouvons apporter la paix au monde en commençant par réaliser la paix intérieure. Dans ce contexte, voici ma prière :

Partout où l'enseignement du Bouddha ne s'est pas répandu
Et partout où il s'est répandu mais a décliné
Puissé-je, animé d'une grande compassion, élucider clairement
Ce trésor d'excellents bienfaits et de bonheur pour tous.

« En même temps, je voudrais encourager les gens à avoir un sens plus aigu de l'éthique, à servir l'humanité et, par la compréhension du fonctionnement de leur esprit et de leurs émotions, à cultiver la paix de l'esprit. Les conditions intérieures et extérieures sont réunies pour que j'y parvienne et les protecteurs du Dharma, qui assument la responsabilité de défendre et de préserver le Dharma, m'aident dans mes efforts.

« C'est tout ce que je voulais dire, merci. »

Sa Sainteté se leva du trône, se dirigea vers la sortie du temple jusqu’à l'ascenseur et, au niveau de la cour en contrebas, monta à bord de la voiturette de golf qui le ramena chez lui. Il souriait joyeusement en saluant les sympathisants qui s'étaient pressés le long du chemin pour le voir.

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Expression d'inquiétude suite au tremblement de terre à Taiwan https://fr.dalailama.com/news/2024/expression-dinquiétude-suite-au-tremblement-de-terre-à-taiwan Tue, 02 Apr 2024 23:00:00 +0000 hhdloffice https://fr.dalailama.com/news/2024/expression-dinquiétude-suite-au-tremblement-de-terre-à-taiwan Thekchèn Tcheuling, Dharamsala, Inde – Sa Sainteté le Dalaï-Lama a écrit aujourd'hui à Mme Tsai Ing-wen, Présidente de Taiwan, République de Chine, pour lui exprimer sa tristesse en apprenant qu'un puissant tremblement de terre s'était produit ce matin au large de la côte-est de Taïwan, entraînant la perte de vies humaines et la dévastation massive de biens et d'infrastructures.

« Je prie pour ceux qui ont perdu la vie, écrit-il, ainsi que pour les nombreux blessés de cette catastrophe naturelle. Je présente mes condoléances à votre Excellence et aux familles de tous ceux qui ont été touchés par cette tragédie.

 « Je félicite votre gouvernement et les agences concernées pour la rapidité de votre réaction pour secourir les blessés et apporter de l'aide à ceux qui en ont besoin. »

Sa Sainteté termina sa lettre en disant : « Avec mes prières. »

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Condoléances pour Swami Smarananda Maharaj https://fr.dalailama.com/news/2024/condoléances-pour-swami-smarananda-maharaj Wed, 27 Mar 2024 00:00:00 +0000 hhdloffice https://fr.dalailama.com/news/2024/condoléances-pour-swami-smarananda-maharaj Thekchèn Tcheuling, Dharamsala, Inde – Sa Sainteté le Dalaï Lama a écrit ce matin au Rama Krishna Math et à la Mission Ramakrishna pour exprimer sa tristesse suite au décès de son frère spirituel aîné, Swami Smarananda Maharaj.

« Je prie pour lui, écrit-il, et j'offre mes condoléances aux membres de la Mission Rama Krishna et à ses nombreux disciples.

« Il est merveilleux que le défunt maître spirituel ait mené une vie pleine de sens en se consacrant au service d'autrui.

« Je me joins aux nombreux disciples et amis de feu Swami Ji pour rendre hommage à notre frère spirituel aîné ».

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La compassion en action : conversation sur le leadership, deuxième jour https://fr.dalailama.com/news/2024/la-compassion-en-action-conversation-sur-le-leadership-deuxième-jour Thu, 21 Mar 2024 00:00:00 +0000 hhdloffice https://fr.dalailama.com/news/2024/la-compassion-en-action-conversation-sur-le-leadership-deuxième-jour Thekchèn Tcheuling, Dharamsala, Inde – Sa Sainteté le Dalaï Lama ouvrit la deuxième journée de conversation sur le leadership avec un groupe de Dalaï Lama Fellows en leur disant : « C'est une joie de vous rencontrer aujourd'hui ».

Sona Dimidjian répondit : « Nous sommes honorés d'être à nouveau en votre présence. Merci pour la conversation d'hier qui a suscité de longues discussions entre nous sur l'unité de l'humanité, nos valeurs humaines partagées, le dévouement à une vie de service, la manière de gérer la colère et de travailler avec ceux qui font du mal. Cette conversation a été très enrichissante. Nous avons senti que la conversation d'hier nous avait ouvert le cœur. »

Les boursiers se remirent à chanter en scandant « Ouvrez mon cœur, qu'il déborde d'amour », comme ils l'avaient fait hier.

Flavia Neves Maia (Brésil), Vuyo Henda (Afrique du Sud) et Stephen Ogwena (Kenya) interrogèrent Sa Sainteté sur le rôle de l'amour et de la compassion dans la pratique du leadership.

« Autrefois, pour devenir un leader, il fallait du pouvoir et de la ruse, répondit Sa Sainteté, mais cette époque est révolue. Aujourd'hui, le leadership dépend de la chaleur humaine, de la prise en compte du public, en particulier des groupes les plus pauvres de la communauté. Aujourd'hui, poursuivre uniquement des objectifs égoïstes est très étroit d'esprit.

« À mesure que la démocratie se répand dans le monde, les gens sont mieux informés de ce qui se passe. Auparavant, ils n'y prêtaient guère attention ou n'avaient pas une vision globale de la situation. Aujourd'hui, le public se préoccupe sérieusement du bien-être général de la société.

« Dans les pays démocratiques, nous voyons un gouvernement du peuple par le peuple, et pas seulement un leadership étroit et partial. C'est beaucoup plus sain. Le pouvoir n'est plus entre les mains d'un petit nombre. »

« Hier, lorsque vous avez parlé de l'unité de l'humanité, remarqua Sona Dimidjian, cela m'a rappelé votre amitié avec l'archevêque Desmond Tutu ».

« Quand je parle de l'humanité, répondit Sa Sainteté, je pense aux expériences que nous avons en commun. Nous sommes tous nés d'une mère. Dans le passé, certains pensaient que certaines personnes avaient des pouvoirs mystiques ou des capacités de guérison. Aujourd'hui, nous sommes tous pareils. Certains pensaient que le Dalaï Lama avait des pouvoirs mystiques, mais je ne suis qu'un être humain, pas différent de vous tous. Nous ressentons tous des émotions, certaines positives, d'autres négatives.

« Ce qui fait la différence, c'est l'éducation, qui peut nous aider à élargir notre esprit. Sans cela, plus la position d'une personne est élevée, plus elle devient étroite d'esprit. L'une des caractéristiques de l'éducation est qu'elle aide les gens à acquérir une perspective plus large.

« Dans mon cas personnel, j'ai été reconnu comme le Dalaï Lama au Tibet et placé sur un trône élevé, ce qui a créé une distance entre moi et les autres. En tant que réfugié, j'ai pu entrer en contact avec toutes sortes de personnes de tous horizons. Cela m'a appris à reconnaître l'unité de l'humanité, le fait que tous les êtres humains sont essentiellement les mêmes.

« Se considérer comme quelqu'un de spécial et de différent des autres est une vieille façon de penser. En ce qui me concerne, je pense que la vie de réfugié m'a été utile. Elle m'a ramené sur terre. »

Ruchi Varma, qui travaille à Delhi, et Addi Mavengere, au Zimbabwe, qui tentent tous deux d'apporter l'éducation aux plus démunis, posèrent la question suivante.

Sa Sainteté ajouta que l'éducation est un domaine où il y a clairement un fossé, à cause duquel les pauvres ont un accès beaucoup plus limité. L'important, déclara-t-il, est que tout le monde ait les mêmes chances.

Ruchi et Addi demandèrent si pouvions, les autres et nous-mêmes, apprendre des jeunes enfants à reconnaître l'unité de l'humanité.

« Généralement, dans la plupart des sociétés, fit remarquer Sa Sainteté, les gens se tournent vers les aînés, comme s'ils savaient mieux que les autres, et ne se soucient guère de ce que vivent les enfants. Cependant, je crois que nous pouvons apprendre en observant la façon dont les enfants pensent et comment ils entrent en relation les uns avec les autres. De plus, le fait de traiter les enfants avec respect renforce leur confiance en eux. »

Shubham Sapkot, des États-Unis, qui travaille au Népal, et Tim Huang, du Bhoutan, voulurent savoir comment les écoles pouvaient contribuer à former des dirigeants plus compatissants.

« Les bouddhistes prient pour le bien-être de tous les êtres, leur dit Sa Sainteté. Cela inclut tous les êtres humains. De ce point de vue, reconnaître que tous les êtres humains sont identiques est un élément crucial de l'éducation. Une simple considération qui pourrait être utile ici est de reconnaître que tous les êtres humains sont identiques dans leur désir d'être heureux. Nous sommes tous nés dans le ventre de notre mère et sommes nourris par son lait. Bien sûr, c'était vrai pour moi aussi, même si j'ai été reconnu plus tard comme le Dalaï Lama.

« Si vous pouvez garder à l'esprit que tous les êtres humains sont identiques, vous serez heureux. Lorsque vous commencez à vous considérer comme exceptionnel, vous devez faire des efforts pour protéger cette image. Lorsque je rencontre d'autres personnes, je me dis : "Voilà un autre être humain comme moi".

« Lorsque j'étais au Tibet, la formalité me tenait à l'écart des autres, mais de toute façon, cette idée que quelqu'un a le statut élevé de Dalaï Lama est une construction purement humaine. Aujourd'hui, je suis beaucoup plus heureux d'être en contact avec des gens ordinaires.

« Que je sois confiné au Potala, le palais d'hiver, ou au Norboulingka, le palais d'été, les formalités impliquaient beaucoup de faux-semblants. De ce point de vue, l'exil en Inde m'a apporté la paix de l'esprit. En tant que réfugié, je me suis senti plus libre. Le message que j'aimerais faire passer plus largement est que nous sommes tous pareils en tant qu'êtres humains et qu'il est beaucoup plus sain d'avoir des relations d'égal à égal avec les autres.

Sona Dimidjian fit remarquer que l'une des difficultés rencontrées lorsqu'on essaie de transmettre des valeurs humaines fondamentales aux enfants est le manque de soutien apporté aux enseignants. Il en va souvent de même pour les parents qui s'épuisent à gagner leur vie. « Comment ces personnes peuvent-elles maintenir leur motivation dans des circonstances aussi difficiles ? Comment peut-on maintenir sa motivation face à tant de souffrance dans le monde ? »

« L'un des problèmes, répondit Sa Sainteté, est que de nombreuses sociétés ont une structure hiérarchique. Plus les gens intériorisent l'idée qu'ils sont les mêmes que les autres, plus ils deviennent confiants et courageux. Au Tibet, nous avons élevé les lamas et les avons traités comme des êtres spéciaux, ce qui n'a fait que les isoler des autres. Les structures hiérarchiques rigides sont dépassées.

« Il est très important de promouvoir l'idée que tous les êtres humains sont essentiellement les mêmes. Non seulement nous avons besoin d'attention et d'affection, mais nous avons aussi la capacité de prendre soin des autres. »

Ian H. Solomon, doyen de la Frank Batten School of Leadership, prononça quelques mots de conclusion. Il remercia Sa Sainteté pour ses paroles et sa bénédiction, ainsi que pour le travail de son bureau pour permettre cette réunion. Il transmit les salutations de Charlottesville et de l'université de Virginie où, dit-il, Sa Sainteté a de nombreux amis. Il souligna que les universités de Virginie et du Colorado, ainsi que l'université de Stanford, sont fières d'accueillir le Dalai Lama Fellows Leadership Program.

« Partout dans le monde, les peuples ont un besoin urgent de leadership pour surmonter le fossé qui les sépare. Nous devons renforcer notre humanité commune par la coopération. Merci d'être l'ambassadeur mondial de la paix et de la compassion. Vous êtes un exemple à suivre pour nous tous. Le leadership peut améliorer la société et tout le monde peut faire preuve de leadership. Les individus, les groupes comme les Dalai Lama Fellows, les institutions et même les nations peuvent exercer un leadership. Le choix qui s'offre à nous est de prendre la responsabilité pour nous-mêmes et pour les autres de gérer le changement dans le monde et d'instaurer la justice.

« Vous avez été un modèle de leadership pour nous tous, en aidant chaleureusement ceux qui ont besoin d'aide. Les boursiers du Dalaï Lama font également le choix d'aider les autres. Le programme auquel ils participent est axé sur l'action et le service, moins sur la compétition et plus sur la compassion, moins sur l'étroitesse d'esprit et plus sur la chaleur humaine. Nous l'avons constaté ces derniers jours à travers leurs questions et leur curiosité.

« Bien que nous voulions tous être heureux et éviter la souffrance, nous nous percevons les uns les autres en termes de "nous" et "eux". Les boursiers du Dalaï Lama peuvent contribuer à combler ce fossé en s'appuyant sur la similitude de tous les êtres humains. J'aimerais les inviter à chanter à nouveau. »

Les Fellows clôturèrent la réunion en chantant et en se balançant en harmonie :

Au-delà des idées
De mauvaises et de bonnes actions,
Il y a un champ :
Je vous y retrouverai.

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La compassion en action : une conversation sur le leadership https://fr.dalailama.com/news/2024/la-compassion-en-action-une-conversation-sur-le-leadership Wed, 20 Mar 2024 00:00:00 +0000 hhdloffice https://fr.dalailama.com/news/2024/la-compassion-en-action-une-conversation-sur-le-leadership Thekchèn Tcheuling, Dharamsala, Inde – Ce matin, Sa Sainteté le Dalaï-Lama rencontrait quatorze jeunes leaders participant au programme du Dalaï-Lama Fellows (boursiers du Dalaï-Lama), ainsi qu'un groupe d'invités qui les accompagnaient. Le Dalaï-Lama Fellows est un programme de leadership unique qui se déroule sur une année, destiné aux acteurs émergents du changement social. Il est conçu pour qu’ils intègrent le travail contemplatif et la transformation personnelle avec la ferme intention d’apporter un changement positif dans leurs communautés respectives.

Dès que Sa Sainteté prit place dans la salle de réunion, le président de l'université du Colorado, Philip P. Distefano, ouvrit les débats. Il exprima à Sa Sainteté qu'il était venu avec des amis et des collègues pour partager une conversation sur le leadership compatissant. Il rappela à Sa Sainteté que l'Université du Colorado l'avait accueilli à Boulder en 2016 et qu’ensuite, ils avaient eu une conversation virtuelle en octobre 2021.

« C'est une joie d'être avec vous et avec les Dalaï-Lama Fellows de l'université du Colorado, de l'université de Stanford et de l'université de Virginie, exprima-t-il. C'est une occasion pour former les dirigeants de demain. »

Dans son introduction, l’animatrice Sona Dimidjian déclara à Sa Sainteté que ses conseils avaient guidé son travail en psychologie et en neurosciences, ainsi que sa famille.

« Nous sollicitons à nouveau vos conseils, lui dit-elle, pour ces jeunes qui, en regardant le monde, voient la compétition et le conflit, la guerre et la souffrance. Et lorsqu'ils portent leur regard vers l'intérieur, ils voient la souffrance, le chagrin et le désespoir.

« Depuis le lancement du programme des Dalaï-Lama Fellows en 2004, plus de 200 boursiers de 50 pays y ont participé. Ils souhaitent mettre en pratique vos enseignements, en combinant une attention intérieure et extérieure, dans l’intention de créer un changement dans le monde. Leurs cœurs sont ouverts. »

Mme Dimidjian indiqua qu'en arrivant à la porte de la résidence de Sa Sainteté ce matin, elle trouva le groupe des Dalaï-Lama Fellows en train de chanter ensemble alors qu'ils attendaient pour entrer. Cela les incita à chanter une fois encore en scandant : « Ouvrez mon cœur, ouvrez mon cœur, qu'il déborde d'amour ». M. Dimidjian demanda ensuite à Sa Sainteté s'il avait quelques mots à leur dire sur la manière dont ils pouvaient mettre la compassion en action.

« Tout d'abord, répondit-il, je veux vous dire combien je suis heureux de vous rencontrer ici. À la base, nous sommes tous nés d'une mère et avons reçu tellement d'affection de sa part, ce qui est une réaction naturelle ; nous voyons d'autres animaux le faire aussi. C'est une expérience que nous partageons tous et qui signifie que nous sommes tous fondamentalement les mêmes. Nous survivons grâce à la gentillesse de notre mère. Il est très important de grader cela en mémoire.

« Tant que nous sommes jeunes, le sentiment que procure l'affection de notre mère reste vif en nous mais, à mesure que nous grandissons et que nous allons à l'école, il commence à décliner. Il serait tellement plus agréable de pouvoir maintenir fraîche et vivante l’appréciation de sa bienveillance jusqu'à notre mort. L'un des moyens d'y parvenir est de s'efforcer d'entretenir un sentiment de compassion et de chaleur humaine.

« Où que j'aille et quelles que soient les personnes que je rencontre, je leur souris et les salue chaleureusement. C'est de cette façon que je deviens ami avec tout le monde. L'essentiel est d'être chaleureux envers les autres. Je crois que la cordialité fait partie de notre nature profonde. Elle apporte la paix de l'esprit et attire les amis. Le vrai cadeau de notre mère, c'est son sourire et son affection chaleureuse. »

Sona Dimidjian indiqua qu'elle était ravie de présenter sept boursiers du Dalaï-Lama qui, deux par deux, allaient poser des questions à Sa Sainteté. Il s'agissait de Khang Nguyen (Vietnam), Damilola Fasoranti (Nigeria/Rwanda), Mansi Kotak (Kenya), Serene Singh (Royaume-Uni), Brittanie Richardson (Kenya/États-Unis) et Shrutika Silswal (Inde), ainsi que d’Anthony Demauro (États-Unis). Ils lui demandèrent ce qu'ils pouvaient faire pour promouvoir la reconnaissance des valeurs humaines, partagées et universelles. Ils sollicitèrent ses conseils pour savoir comment inspirer les autres à choisir le service et le soin apportés aux autres comme mode de vie. Ils voulaient savoir comment faire preuve de compassion en tant que leaders quand ils ressentent colère et frustration ; ils demandèrent également comment résister à l'injustice tout en préservant la compassion, même à l’égard des oppresseurs.

« Si nous pouvions garder vivant le sens élémentaire de l'affection que nous avons reçue de notre mère, répondit Sa Sainteté, il n'y aurait aucune raison de se quereller avec qui que ce soit. Cependant, au lieu de penser à ce que nous avons en commun avec les autres, nous avons tendance à nous focaliser sur les différences qui nous séparent.

« Où que j'aille, je me considère comme un être humain comme les autres et je souris. Je ne me dis pas que je suis le Dalaï-Lama et donc, d’une certaine façon, séparé des autres. Et toutes les fois où je rencontre quelqu'un de nouveau, j'ai l'impression que cette personne est juste comme moi. Nous pouvons avoir des noms différents et notre peau ou nos cheveux peuvent être d'une autre couleur, mais ce ne sont que des différences secondaires.

« Je considère les personnes que je rencontre comme des êtres humains, comme des frères et des sœurs. Je ne m'attarde pas sur les différences qui existent entre nous, mais je pense à ce qui nous rend semblables. Lorsque j'étais très jeune, au nord-est du Tibet, je jouais avec les enfants du voisinage. Je leur répondais et les considérais comme semblables à moi. Ce n'est que plus tard que j'ai réalisé que beaucoup d'entre eux venaient de familles musulmanes et que ma famille était bouddhiste.

« La chose essentielle dont nous devons nous souvenir est que nous sommes finalement tous les mêmes en tant qu'êtres humains. Parfois, nous oublions nos valeurs humaines fondamentales, notre générosité et notre sens de la gentillesse car nous laissons les préjugés ou la discrimination négative prendre le dessus. Quelles que soient notre religion, notre culture ou notre appartenance ethnique, nous sommes fondamentalement les mêmes en tant qu'êtres humains. Le fait de trop penser au titre de "Dalaï-Lama" me différencie des autres, alors que je suis bien plus concerné par le commun de notre humanité.

« Comme je l'ai déjà dit, les jeunes enfants sont ouverts et amicaux. Ils ne font pas de distinction entre eux et les autres. Ce n'est qu'en grandissant qu'ils prennent conscience des éléments qui les différencient d’autrui. De cette façon, le risque est grand de créer des conflits. Le moyen de faire la part des choses est de réfléchir en quoi nous sommes tous semblables. C'est ce qu’il nous faut garder à l’esprit. À un niveau fondamental, nous devons reconnaître l'unité de l'humanité, le fait qu'en tant qu'êtres humains, nous nous ressemblons tous. Nos visages ont deux yeux, un nez et une bouche.

« Le fait que des personnes de couleur, de nationalité, etc., différentes puissent procréer et donner naissance à des enfants viables, fertiles et en bonne santé confirme qu'en tant qu'êtres humains, nous sommes fondamentalement les mêmes.

« Nous avons des identités différentes et complémentaires, par exemple, je suis tibétain, je suis moine et je porte le nom de Dalaï-Lama, mais le point clef est que je suis un être humain.

« Nous sommes des êtres sociaux, nous tissons des liens les uns avec les autres, mais cela ne semble pas suffire pour nous permettre d’empêcher le développement des conflits. Cependant, l'un des avantages que nous avons à intérioriser le sens de l'unité de l'humanité et la conviction qu'en tant qu'êtres humains, nous sommes tous semblables, c’est que cela nous amène à être plus détendus. »

Sona Dimidjian remercia Sa Sainteté d'avoir accueilli le groupe et de leur avoir transmis sa sagesse. Elle invita Vijay Khatri à faire quelques remarques finales.

« Cette semaine a été transformatrice, commença-t-il. Comme le dit le proverbe : "l'esprit n'est pas seulement un récipient à remplir, c’est également un feu à allumer". Nous nous sommes engagés avec vous et avons étudié auprès de vous ce que sont la compassion et la chaleur humaine, et nous vous remercions pour ce cadeau bienveillant. »

« Comme je l'ai mentionné plus tôt, répondit Sa Sainteté, lorsque nous sommes très jeunes, nous jouons avec d'autres enfants sans aucun préjugé ni aucune suspicion entre nous. C'est ce genre d'attitude ouverte et impartiale que nous devons préserver. Nous nous voyons les uns les autres en distinguant le "nous" du "eux" et cela peut créer des conflits. C'est pourquoi il est utile de nous rappeler régulièrement tout ce que nous avons en commun, nous rappeler également que ceux que nous considérons comme "eux" et non comme "nous" sont, eux aussi, des êtres humains. »

Sona Dimidjian souhaita à Sa Sainteté une journée paisible et joyeuse et lui exprima que le groupe était impatient de le revoir le lendemain.

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Discours du Jour des Offrandes https://fr.dalailama.com/news/2024/discours-du-jour-des-offrandes Sat, 24 Feb 2024 00:00:00 +0000 hhdloffice https://fr.dalailama.com/news/2024/discours-du-jour-des-offrandes Thekchèn Tcheuling, Dharamsala, Inde – Ce matin, le Tsouglagkhang (temple tibétain principal) et sa cour d’entrée étaient remplis d'environ 8 000 personnes, des Tibétains, des habitants de la région de l'Himalaya et d'autres venus de plus loin. Tous s'étaient rassemblés pour écouter Sa Sainteté le Dalaï-Lama prononcer son discours habituel à l'occasion du « Jour des Offrandes », jour de la pleine lune du premier mois du nouvel an tibétain, point culminant du grand Festival de prières.

Précédé par un moine qui jouait de la corne tibétaine (appelée gyaling) tandis qu’un autre balançait un encensoir, Sa Sainteté marcha depuis la porte de sa résidence jusqu'au trône situé au fond de la cour, en contrebas du temple. Un autre moine marchait derrière lui en portant une grande ombrelle de cérémonie jaune. À gauche du trône, lorsque Sa Sainteté prit place, une assemblée d'éminents moines se trouvait là et, à droite, des membres de l'Administration Centrale Tibétaine. Sur la table à côté de lui une orchidée blanche offrait sa pleine floraison.

Un maître de chant dirigea la récitation du Soutra du cœur, suivie de versets d'hommage au Bouddha, à Manjoushri, à Maitréya et à Nagarjouna, tirés des Trois principaux aspects de la voie de Tsongkhapa. Pendant ce temps, on servait du thé et du riz sucré. Kalon Tharlam Deulma Tchangra du ministère de l’Éducation fit l’offrande du mandala ainsi que la requête pour l’enseignement de Sa Sainteté et fut suivie par les abbés des monastères de Gyouteu et Namgyal. Toute l'assemblée se joignit au chant du verset de la prise de refuge et de la génération de l'esprit d'éveil.

« Aujourd'hui, nous voici tous réunis dans cette cour pour un discours sur le Dharma, déclara Sa Sainteté. Dans le monde aujourd'hui, un nombre croissant de personnes s'intéressent au développement intérieur, en particulier celles dont la vie fut jusque-là centrée sur des préoccupations matérialistes. Elles s'intéressent à l’entraînement de l’esprit.

« Les traditions religieuses théistes sont valables, mais ce qui distingue le bouddhisme, c'est sa compréhension approfondie du fonctionnement de l'esprit. Voilà qui suscite l'intérêt des scientifiques. Notre approche pour trouver la paix intérieure en entraînant notre esprit est tout autant réaliste que scientifique. C'est une tradition que l’on a maintenue au Tibet et dans les régions avoisinantes.

« J'ai des amis avec une foi religieuse fervente, qui recherchent la paix de l'esprit dans leur croyance en un dieu créateur. Cependant, nous croyons que pour trouver la paix intérieure, nous devons nous servir de notre esprit, autrement dit l'entraîner. En Occident, des personnes sans engagement religieux prêtent attention à ce que le Bouddha enseigne pour réduire l'attachement et la colère. Le principal antidote à la colère est effectivement la compassion.

« Au début de son œuvre, l'Entrée dans la voie médiane, le maître indien Chandrakirti rend hommage à la grande compassion, au commencement de la voie vers l'éveil, en son milieu, et même à son aboutissement. La compassion apporte une moisson de bienfaits.

« La compassion est cruciale dans notre vie quotidienne ordinaire. Et dans le monde d'aujourd'hui, quand les gens ont recours à la violence et causent aux autres un tort considérable, la compassion joue un rôle prépondérant de médiateur.

« Je fais de la compassion ma pratique principale et l'associe à la compréhension de la vacuité. Cela m’apporte la paix de l'esprit, un état d'esprit non perturbé par des émotions afflictives, qui procure une bonne santé et conduit à une longue vie. »

Sa Sainteté expliqua que l'enseignement du Bouddha, qui est parvenu au Tibet depuis l'université de Nalanda, ne repose pas sur la foi mais sur la logique et la raison. Il s'agit notamment de comprendre le fonctionnement de l'esprit. Il souligna à quel point il était important de comprendre les problèmes que les émotions peuvent causer.

Sa Sainteté mentionna que Songtsèn Gampo, le roi religieux tibétain, avait dû être très déterminé. Bien qu'il eût épousé une princesse chinoise, lorsqu'il s'est agi de choisir un modèle d'écriture tibétaine, il opta pour l'alphabet indien Devanagari. Puis, à l'époque du roi Trisong Détsèn, Shantarakshita fut invité au Tibet. Il introduisit l'étude rigoureuse des œuvres des maîtres de Nalanda comme Nagarjouna, dont la clé est l'usage de la logique et de la raison.

Sa Sainteté souligna : « Plus vous utiliserez la raison et la logique, plus profonde sera votre compréhension de l'enseignement du Bouddha ». Il répéta que le fait de revenir encore et encore sur ce que l'on a appris avait un effet très puissant. « La combinaison de l'étude et de l'analyse qui sous-tend la tradition de Nalanda, déclara-t-il, est l'un des trésors du monde ».

« Dans un monde confronté à de grands bouleversements, il est important de comprendre que la colère, l'orgueil et l'arrogance sont des perturbations mentales. Dans de nombreuses régions du monde, il y a des gens qui font du mal et qui blessent les autres. Ils pourraient vraiment bénéficier des   enseignements sur la compassion qui sont au cœur de la tradition que nous avons préservée. Et nous avons maintenu cette tradition vivante en mettant ces enseignements en pratique. Nos amis chinois reconnaissent que les Tibétains ont fondamentalement bon cœur. Les circonstances dans le monde peuvent changer, mais la paix de l'esprit demeure intacte.

« Nous devrions essayer d'expliquer notre comportement et nos valeurs à chaque fois que c’est possible. Nous avons une tradition qui mène à la paix de l'esprit, qui est un facteur essentiel s’il doit y avoir la paix dans le monde. Il est important de reconnaître que lorsque vous êtes submergé par la colère, vous n’avez pas de paix intérieure, alors qu’animé par l'amour et la compassion, cette paix est présente.

« Je fais de l'esprit d'éveil de la bodhicitta et de la compréhension de la vacuité, le cœur même de ma pratique. Et, comme je l'ai dit, cela me procure la paix de l'esprit. Je vous encourage tous à cultiver la compassion et la sagesse et à fonder votre propre pratique sur la chaleur du cœur.

« J'aimerais maintenant vous guider à travers le yoga de l'esprit d’éveil universel, une pratique que je fais tous les jours et qui vous sera utile à vous aussi, je pense. En tant qu'êtres humains, nous sommes tous semblables. Nous voulons tous être heureux, et non être tristes. Nous préférons entendre de bonnes nouvelles plutôt que des mauvaises. Si vous avez un bon cœur, vous serez populaire, alors que si vous êtes fier et arrogant, les gens hésiteront à vous faire des compliments.

« Dans l’Entrée dans la voie médiane, dès le début, Chandrakirti rend hommage à la compassion parce qu'elle n'est pas seulement la graine de l'éveil, elle est également l'eau et la terre qui lui permettent de croître. Je fais de la compassion ma pratique principale parce qu'elle m'apporte la paix de l'esprit et une santé robuste. Même les animaux apprécient la compassion.

« Dès que je me réveille le matin, je réfléchis à la bodhicitta. Puis, je considère de quelle manière les choses semblent exister objectivement ; mais quand j'y réfléchis, je vois qu'elles n'existent pas réellement de cette façon. Je réfléchis à ces principes tous les jours.

« Méditons sur l'esprit d'éveil, le souhait d'être réellement utile à autrui. À court et à long terme, la bodhicitta est un facteur utile aux autres et à soi-même. Imaginez maintenant que cet esprit altruiste, ce bon cœur se transforme en un disque de lune blanc au niveau de votre cœur.

« Ensuite, rappelez-vous comment vous pensez à vous-même, comme étant ceci ou cela, et la manière dont vous apparaissez à votre esprit comme ayant une existence solide et indépendante. Lorsque vous cherchez et que vous ne trouvez rien qui existe de cette façon, vous reconnaissez que votre existence n’est qu’une désignation, dépendante du langage et des concepts. Maintenant, imaginez que cette compréhension de la vacuité d'une existence solide et indépendante se transforme en un vajra blanc se tenant debout sur le disque de lune à votre cœur.

« La réalisation ne se produit pas immédiatement mais elle apparaîtra en pratiquant régulièrement. »

Sa Sainteté guida l'assemblée pour la récitation du mantra du yoga de l'esprit d’éveil universel : Om sarva yogatchitta outpatayami. Puis, pour stabiliser l'esprit des disciples et donner de la force au yoga de l'esprit d’éveil universel, il leur demanda de réciter après lui :  Om souraté samaya satvam ho siddhi vajra yatha soukham.

Puis, Sa Sainteté récita un verset de louanges à Avalokitéshvara-Tchènrézi, et le mantra des six syllabes Om mani padmé houng :

Excellemment loué par tous les bouddhas,
Vous avez acquis toutes les nobles qualités,
Et êtes surnommé la déité au regard imperturbable,
Je vous rends hommage, à vous, l'éternel compatissant !

Il récita ensuite une louange à Manjoushri et son mantra Om ara pa tsa na dhih.

Je rends hommage à Shri Manjougosha
Qui, manifestant une forme juvénile,
Est orné de la lampe de la sagesse
Qui dissipe les ténèbres du triple monde.

Enfin, comme il est d'usage en ce jour d'offrandes, Sa Sainteté lut l'un des contes de Jataka qui évoquent les vies antérieures du Bouddha Shakyamouni. Cette histoire se déroule à l'époque où le bodhisattva était le roi des Shibis. Il encourageait ses sujets à se détourner du mal et à embrasser la droiture.

Il se trouvait dans le royaume, une jeune femme exceptionnellement séduisante. Elle s'appelait Ounmadayanti, « celle qui rend les hommes fous ». Son père lui proposa de la marier au roi mais, suivant les recommandations de ses conseillers, celui-ci refusa. Elle fut alors mariée à un membre de la cour du roi. Cependant, alors qu'il traversait la ville, le roi la rencontra et tomba éperdument amoureux d'elle.

Le mari d'Ounmadayanti tenta de persuader le roi de l'accepter en cadeau. Mais le roi répondit : « Non, ce n'est pas possible, et pour quelles raisons ? Premièrement, tous mes mérites seraient perdus, et je ne suis pas immortel. Ensuite, ma mauvaise action serait inévitablement connue du public. Enfin, séparé de votre femme, vous brûleriez du feu du chagrin, un feu qui vous consumerait aussi sûrement que les flammes consomment l'herbe sèche. »

Sa Sainteté choisit de s'arrêter là pour la journée. On offrit un mandala de gratitude et des prières pour l'épanouissement du Dharma. Puis, souriant et saluant la foule sur son passage, Sa Sainteté s’en retourna en marchant d'un pas ferme, sans se presser pour autant, jusqu'à la porte du palais où il fut raccompagné à sa résidence dans une voiturette de golf.

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Félicitations à Alexander Stubb, président élu de la Finlande https://fr.dalailama.com/news/2024/félicitations-à-alexander-stubb-président-élu-de-la-finlande Tue, 13 Feb 2024 00:00:00 +0000 hhdloffice https://fr.dalailama.com/news/2024/félicitations-à-alexander-stubb-président-élu-de-la-finlande Thekchèn Tcheuling, Dharamsala, Inde – Sa Sainteté le Dalaï Lama a écrit à Alexander Stubb pour le féliciter d'avoir été élu prochain président de la Finlande.

« J'ai eu l'honneur de visiter votre beau pays à plusieurs reprises au fil des ans, écrit-il. J'apprécie profondément qu'à ces occasions, des Finlandais de tous horizons aient manifesté un vif intérêt pour mes opinions sur le développement de l'amour et de la compassion, l'appréciation de l'unité de l'humanité et la reconnaissance de l'importance de l'harmonie interreligieuse.

« Il est très triste de constater qu'aujourd'hui, dans diverses parties du monde, de nombreuses personnes souffrent de conflits violents. En tant que militant pour un monde sans violence et sans armes, j'espère sincèrement que la communauté internationale fera des efforts concertés pour résoudre les conflits par le dialogue et la diplomatie et contribuera ainsi à la création d'un monde plus pacifique et plus compatissant. »

Sa Sainteté a conclu en disant : « Je vous souhaite de relever avec succès les défis et de saisir les opportunités qui s'offrent à vous pour répondre aux espoirs et aux aspirations du peuple finlandais. »

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Félicitations à Lai Ching-te, président élu de Taïwan https://fr.dalailama.com/news/2024/félicitations-à-lai-ching-te-président-élu-de-taïwan Sun, 14 Jan 2024 00:00:00 +0000 hhdloffice https://fr.dalailama.com/news/2024/félicitations-à-lai-ching-te-président-élu-de-taïwan Bodhgaya, Inde – À la suite des élections présidentielles qui se sont déroulées hier à Taïwan, Sa Sainteté le Dalaï Lama a écrit à M. Lai Ching-te, le président élu, pour lui présenter ses chaleureuses félicitations.

« En effet, a-t-il écrit, respecter l'exercice de la démocratie, comme cela vient de se produire à Taïwan, est une source d'encouragement pour tous ceux d'entre nous qui aspirent à vivre dans la liberté et la dignité.

« Je garde un souvenir ému de l'hospitalité que m'a témoignée le peuple taïwanais lors de mes visites, au cours desquelles j'ai également pu constater l'enracinement de la démocratie. Le peuple taïwanais a non seulement développé une démocratie florissante et solide, mais il a également accompli beaucoup en termes d'économie et d'éducation, tout en préservant sa riche culture traditionnelle.

« J'admire la forte dévotion des bouddhistes taïwanais à l'égard du Dharma de Bouddha. En tant que moine bouddhiste, je fais de mon mieux pour répondre à leurs demandes d'enseignements et de conseils spirituels de temps à autre.

« Les bonnes relations entre Taïwan et la République populaire de Chine sont de la plus haute importance. Je suis convaincu depuis longtemps que le dialogue est le meilleur moyen de résoudre les problèmes difficiles, que ce soit au niveau local, national ou international. »

Sa Sainteté a conclu en souhaitant à M. Lai de relever avec succès les défis qui l'attendent pour répondre aux espoirs et aux aspirations du peuple taïwanais.

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Félicitations au Premier ministre élu du Bhoutan https://fr.dalailama.com/news/2024/félicitations-au-premier-ministre-élu-du-bhoutan Fri, 12 Jan 2024 00:00:00 +0000 hhdloffice https://fr.dalailama.com/news/2024/félicitations-au-premier-ministre-élu-du-bhoutan Bodhgaya, Inde – Suite aux récentes élections générales au Bhoutan, Sa Sainteté le Dalaï Lama a écrit à Tshering Tobgay, le Premier ministre élu, pour lui offrir un chaleureux Tashi Délèk.

« En tant que Tibétains, a-t-il écrit, nous partageons une relation historique avec le peuple bhoutanais, et en tant que personne fortement attachée aux valeurs démocratiques, j'ai suivi l'évolution louable de votre pays en matière de gouvernance démocratique, sous la direction clairvoyante du Druk Gyalpo, au cours de ces dernières années. »

« Le Bhoutan se développe aujourd'hui sur des bases modernes, tout en préservant sa religion et sa culture traditionnelles. Je suis certain que, sous votre mandat, vous veillerez à ce qu'elles se renforcent davantage. Nos deux peuples ont en commun une forme distincte de bouddhisme. Notre tradition religieuse n'est pas simplement basée sur la foi, mais peut également être utile à l'humanité dans son ensemble.

« Nos kangyour et tèngyour, qui sont des recueils de traductions des paroles du Bouddha et de traités rédigés par des maîtres indiens ultérieurs, contiennent une mine de connaissances sur le fonctionnement de l'esprit et des émotions qui peuvent être d'une importance cruciale pour l'avènement d'un monde plus pacifique. »

La lettre de Sa Sainteté se termine ainsi : « Je vous souhaite beaucoup de succès dans vos efforts pour le bien-être de votre pays et de votre peuple ».

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