Sa Sainteté le 14e Dalaï-Lama https://fr.dalailama.com/ en-us Félicitations à la lauréate du prix Nobel de la paix 2025 https://fr.dalailama.com/news/félicitations-à-la-lauréate-du-prix-nobel-de-la-paix-2025 Don Eisenberg https://fr.dalailama.com/news/félicitations-à-la-lauréate-du-prix-nobel-de-la-paix-2025 Thekchen Tcheuling, Inde, le 11 octobre 2025

Sa Sainteté le Dalaï-Lama a écrit aujourd'hui à Maria Corina Machado pour la féliciter d'avoir reçu le prix Nobel de la paix cette année récompensant ses efforts résolus en faveur des droits démocratiques du peuple vénézuélien et sa détermination à instaurer une société pacifique et équitable.

« En vous consacrant au développement démocratique, a-t-il écrit, vous avez fait preuve d'un courage inébranlable au service des autres.

Par votre propre exemple, vous nous avez rappelé la nécessité de nous exprimer pour défendre la démocratie et la liberté.

Dans votre travail visant à rassembler les gens autour d'une cause commune, vous incarnez l'espoir que la paix et l'harmonie peuvent être réalisées. »

En conclusion, Sa Sainteté lui a adressé ses prières et ses meilleurs vœux.


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Prières pour la longue vie de Sa Sainteté le Dalaï-Lama https://fr.dalailama.com/news/prières-pour-la-longue-vie-de-sa-sainteté-le-dalaï-lama-3 Don Eisenberg https://fr.dalailama.com/news/prières-pour-la-longue-vie-de-sa-sainteté-le-dalaï-lama-3 Thekchèn Tcheuling, Dharamsala, Inde 

Après plusieurs jours de pluie incessante, les montagnes enneigées derrière Dharamsala scintillaient ce matin sous les rayons du soleil. Des représentants de diverses organisations offrant des prières pour la longue vie de Sa Sainteté le Dalaï-Lama - l'Association nationale tibétaine d’Australie, les communautés tibétaines d'Europe et le Congrès de la jeunesse tibétaine - l'escortèrent depuis la porte de sa résidence jusqu'au Tsuglagkhang, le Temple tibétain principal. Des danseurs costumés jouant du tambour et des moines jouant de la corne ouvrirent la voie.

Alors que la voiturette de golf dans laquelle se trouvait Sa Sainteté roulait tranquillement dans le couloir traversant la cour, et qu'il marchait de l'ascenseur au temple, Sa Sainteté souriait et faisait signe de la main, échangeant des salutations avec les membres de la foule.

Dans le temple, Sa Sainteté prit place face à Samdhong Rinpoché, le maître de cérémonie, et à la gauche de Rinpoché, Thomtog Rinpoché, abbé du monastère de Namgyal et abbé du monastère de Gyouteu, tandis qu'à la droite de Rinpoché étaient assis Jonang Gyaltsab Rinpoché, le Lobpeun du monastère de Namgyal, Losang Dhargyey et des guéshés du monastère de Namgyal.

Aujourd'hui, le rituel de longévité était basé sur Amitayus et consistait à invoquer les cinq groupes de dakinis et à leur faire des offrandes. Pendant ce temps, on servait du thé et du riz sucré cérémoniel à toutes les personnes présentes.

Samdhong Rinpoché offrit la flèche de longue vie à Sa Sainteté, qu’il accepta. Après la récitation de la prière en sept branches en un seul verset, on présenta un tsog à Sa Sainteté, qui en prit une petite portion. Ensuite, on récita la prière de longue vie en un seul verset composée par Sa Sainteté à la demande de Dilgo Khyenté Rinpoché :

Sauveur des enseignements du Pays des Neiges et des êtres transmigrants,
Qui rend extrêmement claire la voie qui est l’unification de la vacuité
Et de la compassion,
À Celui qui tient le Lotus, Seigneur Tènzin Gyatso, je fais cette requête :
Puissent tous vos souhaits sacrés s’accomplir spontanément !

Samdhong Rinpoché et les représentants des mécènes et des organisateurs des prières d'aujourd'hui offrirent un mandala et des représentations du corps, de la parole et de l'esprit du Bouddha, avec la requête sincère que Sa Sainteté vive pendant cent ères cosmiques. Du vase de longue vie, Sa Sainteté prit une goutte de nectar dans sa main et en plaça une autre dans la main de Samdhong Rinpoché. On offrit des pilules de longévité ainsi que des plateaux portant des représentations des sept emblèmes royaux, des huit symboles auspicieux et des huit substances de bon augure.

Une procession de membres des groupes organisateurs défila dans le temple. Ils présentèrent les offrandes qu'ils portaient, telles que des statues du Bouddha, des robes de moine, etc., et reçurent les bénédictions de Sa Sainteté.

Il y eut la récitation de la Mélodie du nectar de l'immortalité - une prière pour la longue vie de Sa Sainteté le XIVème Dalaï-Lama, vainqueur suprême et omniscient par Jamyang Khyentsé Tcheukyi Lodreu, se terminant par les vers suivants :

Tant que cette Terre, le mont Mérou, le soleil et la lune perdureront,
Puissiez-vous être protégé, invincible, sur votre trône de vajra,
Dans la demeure céleste du Potala, joie d'Avalokitésvara,
Que votre corps, votre parole et votre esprit secrets demeurent à jamais inchangés !

Par la grâce des trois déités suprêmes de longue vie,
Et par le pouvoir de la vérité des maîtres,
Des yidams, des bouddhas et des bodhisattvas,
Que toutes nos prières soient bénies
Et ainsi s’accomplir sans aucun obstacle !

Puis s’éleva le Chant de l'immortalité - La prière extensive pour la longue vie de Sa Sainteté le Dalaï-Lama composée par ses deux tuteurs, qui reprend le verset suivant comme un refrain :

À vous, nous offrons nos prières avec une fervente dévotion :
Que Tènzin Gyatso, protecteur du Pays des Neiges, vive pendant cent ères cosmiques.
Répandez sur lui vos bénédictions
Afin que ses aspirations se réalisent sans entrave.

S'ensuivit une performance émouvante où trois chanteurs laïcs, à l'arrière du temple, entonnèrent une chanson tibétaine rendue populaire par Tséring Gyourmey - Tsawai Lama, mon bien-aimé maître racine. Tout autour du temple et dans la cour en contrebas, l'assemblée se joignit avec enthousiasme :

Ô mon maître racine,
Votre Sainteté, le Victorieux Tènzin Gyatso,
Pour le bien-être du peuple tibétain et de tous les êtres,
Vous avez gracieusement assumé à la fois des responsabilités spirituelles et temporelles.

Dans un an ou deux,
Puisse le soleil radieux du bonheur se lever de nouveau.
Lorsque cette lumière de joie se lèvera,
Puissions-nous retourner dans notre patrie bien-aimée.

À notre retour,
Au palais sacré du Potala,
Nous prierons humblement,
Accordez-nous la bénédiction d'une audience avec vous pour longtemps encore.

La chanson se termina par l'exclamation Beud Gyalo - Victoire pour le Tibet.

On prononça une invocation à Gourou Padmasambhava afin de lui demander son aide pour surmonter le malheur et les forces obscures. On offrit un mandala d'action de grâce en signe de gratitude envers Sa Sainteté qui a accepté de vivre longtemps.

Pour conclure la cérémonie de manière appropriée, l'assemblée récita Le chant harmonieux de la vérité du Sage - une prière pour l'épanouissement des enseignements non sectaires du Bouddha. Cette prière, écrite par Sa Sainteté, se termine par les deux versets suivants :

Que tous ceux qui me voient, entendent ma voix, pensent à moi, ou me font confiance
Connaissent le bonheur et la vertu des plus glorieux !
Et que même ceux qui m'insultent, me punissent, me frappent ou me dénigrent,
Aient la chance de s'engager sur la voie de l'éveil !

En bref, tant que l'espace durera,
Et tant qu'il y aura de la souffrance parmi les êtres,
Puis-je moi aussi demeurer pour leur apporter bienfaits et bonheur,
De toutes les manières possibles, directement et indirectement !

Il y eut la récitation de la Prière des paroles de vérité et de la prière pour l'épanouissement de l'esprit d’éveil :

Puisse le joyau suprême de la bodhicitta
Naître là où il n’est pas né,
Ne pas dégénérer là où il est déjà né,
Mais s’accroître de plus en plus.

Sa Sainteté quitta le temple, se dirigea vers la cour et monta à bord d'une voiturette de golf. Alors que les moines ouvraient la voie en jouant des cornes traditionnelles, Sa Sainteté traversa la cour en souriant et salua la foule qui se mit spontanément et joyeusement à chanter une fois de plus Tsawai Lama.

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Félicitations pour la nomination de l'archevêque de Cantorbéry https://fr.dalailama.com/news/félicitations-pour-la-nomination-de-larchevêque-de-cantorbéry Don Eisenberg https://fr.dalailama.com/news/félicitations-pour-la-nomination-de-larchevêque-de-cantorbéry Thekchen Tcheuling, Dharamsala, Inde, le 5 octobre 2025 

Dans une lettre écrite le 4 octobre, Sa Sainteté le Dalaï-Lama a adressé ses sincères félicitations à Dame Sarah Mullally, actuellement évêque de Londres, pour sa nomination au poste d'archevêque de Cantorbéry.

« Aujourd'hui, le monde est confronté à de nombreuses difficultés », a-t-il écrit. « Nous vivons une époque où les valeurs humaines fondamentales sont remises en question. Je crois qu'en tant que chefs religieux, nous avons la responsabilité particulière de les ramener à l'attention du public. Toutes les religions prônent le pardon, la patience et la compassion, ainsi que les moyens de les cultiver. Ce sont là des qualités pratiques que nous pouvons partager de manière fructueuse avec les autres.

« Je suis très heureux de constater que vous serez la première femme à diriger l'Église anglicane. Comme vous le savez peut-être, il existe des preuves scientifiques démontrant que les femmes sont plus sensibles aux sentiments des autres en matière de compassion. Je suis donc fermement convaincu que si davantage de nos dirigeants étaient des femmes, le monde serait plus compréhensif et plus pacifique. Votre nomination est un signe d'espoir. »

Sa Sainteté a conclu sa lettre en offrant ses prières et ses meilleurs vœux.

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Enseignement à Dharamsala https://fr.dalailama.com/news/enseignement-à-dharamsala Don Eisenberg https://fr.dalailama.com/news/enseignement-à-dharamsala

Thekchèn Tcheuling, Dharamsala, Inde

Les montagnes Dhauladhar se détachaient nettement sur le ciel bleu clair ce matin, alors que Sa Sainteté le Dalaï-Lama se rendait en voiture à la porte inférieure de l'ascenseur du Tsuglagkhang, le Temple tibétain principal. Il prit le temps d'observer les visages des personnes présentes dans la foule, estimée à 5 800 personnes, dont 1 300 venues de Taïwan. Beaucoup lui rendirent son sourire tandis que d'autres avaient les yeux humides, alors qu'il leur souriait et leur faisait signe.

Dès que Sa Sainteté prit place, deux moines taïwanais entonnèrent une récitation du Soutra du cœur en chinois. Ensuite, on fit une offrande du mandala, accompagné de représentations du corps, de la parole et de l'esprit du Bouddha.

« Nous sommes tous égaux, déclara Sa Sainteté, dans la mesure où nous voulons tous être heureux et où aucun d'entre nous ne veut souffrir. Et nous sommes réunis ici pour écouter comment nous pouvons atteindre cet objectif. Il existe de nombreuses voies religieuses dans le monde, mais au Tibet, nous suivons la tradition de Nalanda et étudions les œuvres de maîtres tels que Nagarjuna et Asanga, ainsi que celles de leurs disciples.

« Pour ma part, je suis né dans la région de Kumbum, dans le Dhomé, et après avoir été reconnu comme la réincarnation du Dalaï-Lama, je suis venu à Lhassa où j'ai étudié avec mes tuteurs Ling Rinpoché et Trijang Rinpoché. J'ai mémorisé les textes fondamentaux des cinq grands thèmes, puis j'ai lu et écouté les grands commentaires qui les expliquaient. La tradition du bouddhisme que nous défendons est unique en ce sens qu'elle s’appuie sur la raison et la logique. Elle comprend également des explications complexes sur le fonctionnement de notre esprit et de nos émotions. C'est cette tradition que nous avons préservée dans sa pure authenticité.

« Aujourd'hui, des Occidentaux qui n'ont aucun lien historique avec le Dharma s'intéressent à notre tradition. Parmi eux, il y a même des scientifiques qui souhaitent en particulier en savoir plus sur l'esprit et les émotions. Nous tous ici présents aujourd'hui sommes des disciples du Bouddha et de ses 84 000 enseignements, que je considère comme un trésor.

« Depuis que j'ai commencé mon éducation bouddhique dans mon enfance, j'ai étudié la Perfection de la Sagesse, la philosophie de la Voie médiane, la logique et la théorie de la Connaissance, la connaissance supérieure et la discipline monastique. Dès le début, je me suis engagé dans des débats basés sur ce que j'avais appris dans l'Introduction à la logique. Cette approche, qui fait appel à l'examen minutieux et à l'analyse, est très efficace pour nous permettre de comprendre véritablement ce que le Bouddha enseignait.

« En plus d'une description détaillée du fonctionnement de l'esprit et des émotions, le tantra présente une explication plus approfondie de la conscience, y compris la subtilité variable des différents états d'esprit.

Dans le contexte bouddhiste, nous parlons de préoccupation pour tous les êtres dotés de conscience mais le peuple tibétain est celui avec lequel j'ai un lien particulier. J'ai l'intention de continuer à le servir du mieux de mes capacités. Bien que les communistes chinois continuent de régner au Tibet, un nombre croissant de Chinois s'intéressent au bouddhisme et à la tradition de Nalanda. Historiquement, la Chine était une terre bouddhiste et il semble que le bouddhisme pourrait encore y être rétabli. J'ai fait tout ce que j'ai pu pour encourager cette possibilité et je continuerai à le faire jusqu'à la fin de ma vie. »

Sa Sainteté annonça qu'il allait diriger la cérémonie visant à développer l'esprit d’éveil de la bodhicitta et à prendre les vœux de bodhisattva. Il conseilla à ses auditeurs d'imaginer devant eux le Bouddha, ses sept successeurs, Manjoushri, Maitréya et les grands maîtres de l'Inde et du Tibet. Puis il y eut une récitation de la prière en sept branches, suivie des versets de la prise refuge et de l’aspiration à atteindre l'éveil, qu'il demanda aux disciples de réciter trois fois après lui :

Je prends refuge en les Trois Rares et Sublimes ;
Je confesse, une à une, toutes mes actions négatives ;
Je me réjouis des vertus de tous les êtres ;
Je prends à cœur l'état de la bouddhéité.

Je prends refuge jusqu'à l’éveil
En le Bouddha, le Dharma et la noble Assemblée,
Dans le but d'atteindre mes objectifs et ceux d’autrui,
Je développe l'esprit d'éveil.

Ayant cultivé l'aspiration à l’éveil suprême,
J'invite tous les êtres comme mes hôtes ;
Je mettrai en œuvre les pratiques enchanteresses de l'éveil suprême.
Puissé-je devenir Bouddha afin d’être bénéfique à tous les êtres.

Sa Sainteté déclara à l'auditoire qu'il n'était pas particulièrement enthousiaste à l'égard des enseignements du Bouddha lorsqu'il était très jeune. Cependant, en vieillissant, il apprit à apprécier la valeur des pratiques visant à transformer l'esprit. Il mentionna que pour les bouddhistes du Tibet et de Chine, c'était le refuge en le Bouddha, le Dharma et la Sangha qui était le plus important tandis que les adeptes des traditions théistes plaçaient leur foi en Dieu. Lors de ses visites dans des monastères au Tibet, il se souvint avoir rencontré des pratiquants très dévoués dont la foi, selon lui, était plus forte que la sienne.

Sa Sainteté fit remarquer qu'un autre aspect de la tradition bouddhique était lié au karma, à toutes sortes de karma que nous créons, positif et négatif, ainsi qu'aux différents degrés de subtilité de notre esprit. Il déclara que la tradition bouddhiste maintenue au Tibet était vaste et profonde, une excellente tradition.

« Nous savons tous, poursuivit Sa Sainteté, que nous faisons des distinctions entre les autres et nous-mêmes. Nous considérons notre tradition comme quelque peu différente de la leur. Ce qu’il convient de faire, c'est d’apprécier toutes les traditions religieuses. Il est possible que lorsque nous analysons d'autres traditions, certains aspects ne semblent pas à la hauteur de nos attentes mais ce n'est pas une raison pour les remettre en question.

« La pratique sincère de la religion implique de discipliner l'esprit et de dompter ses émotions. En tant que disciples du Bouddha Shakyamouni, nous devrions respecter toutes les traditions religieuses, car elles ont toutes le potentiel d'apaiser l'esprit de leurs adeptes. C'est pourquoi il est important d’en comprendre la valeur.

« Lorsque je vivais sous le contrôle communiste chinois, de nombreuses situations auraient pu me mettre en colère mais en 1959, j'ai fui le Tibet. J'ai une admiration et une foi sincère dans la tradition bouddhiste qui nous permet de maîtriser nos émotions et de transformer notre esprit.

« Si vous pouvez cultiver un cœur chaleureux, ainsi que la bodhichitta, et partager cette attitude avec vos proches, vous sentirez que vous êtes détendus et à l'aise et les personnes qui vous entourent seront également heureuses.

« Lorsque j'étais à Pékin, j'ai rencontré Mao Tsé Toung à plusieurs reprises et, à une occasion, il m'a dit très sérieusement que la religion était un poison. Je n'ai rien dit, mais j'ai eu de la peine pour lui car il n'avait aucune idée des bienfaits que peut apporter la pratique spirituelle. »

Sa Sainteté suggéra qu'en plus de répéter le verset de la prise de refuge en les Trois Rares et Sublimes, le Bouddha, le Dharma et le Sangha, la récitation de mantras pouvait être une source d'inspiration. Il demanda donc à son auditoire de répéter après lui certains mantras courants, ceux du Bouddha Shakyamouni, d'Arya Tara, d'Avalokitéshvara et de Manjoushri. Concernant le mantra de Manjoushri Om ara patsa na dhi, Sa Sainteté révéla être convaincu que le fait d’avoir récité ce mantra et prié Manjoushri l'avait aidé à améliorer son intelligence et sa sagesse. Il réitéra que réciter les mantras de Manjoushri et d'Avalokitéshvara pouvait vraiment faire la différence.

Après avoir transmis le mantra du Bouddha de la Médecine, il fit remarquer que les gens s'inquiétaient parfois des obstacles qu'ils rencontrent dans la réalisation de leurs projets et recommanda la récitation du mantra de Hayagriva. Il récita ensuite le mantra de Gourou Padmasambhava. Enfin, il nota que la plupart des personnes présentes à la rencontre d'aujourd'hui se considéraient comme des guéloukpas et transmit le verset du Miktséma en l'honneur de Djé Tsongkhapa :

Avalokitéshvara, grand trésor de compassion sans objet,
Manjoushri, tout puissant à la sagesse immaculée,
Vajrapani, destructeur de toutes les hordes de maras,
Tsongkhapa, fleuron des sages du pays des neiges,
À vos pieds, Lobsang Drakpa, j’adresse mes requêtes.

Puis le chantre clôtura la séance en dirigeant une interprétation du Chant d’immortalité - La vaste prière pour la longue vie de Sa Sainteté le Dalaï-Lama écrite par ses deux tuteurs - Ling Rinpoché et Trijang Rinpoché. Sa Sainteté quitta le temple et, tout en se dirigeant vers l'ascenseur, sourit à tous les sympathisants qui se pressaient le long du chemin pour attirer son attention. Arrivé dans la cour du temple, il monta dans une voiturette de golf et s’en retourna à sa résidence.


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Prières pour une longue vie et spectacles culturels https://fr.dalailama.com/news/prières-pour-une-longue-vie-et-performances-culturelles Don Eisenberg https://fr.dalailama.com/news/prières-pour-une-longue-vie-et-performances-culturelles Thekchèn Tcheuling, Dharamsala, Inde

Les fortes pluies qui se sont abattues ces derniers jours sur le nord de l'Inde cessèrent ce matin et le soleil brilla. Plus d'un millier de personnes venues de Corée et de dix pays d'Asie du Sud-Est s'étaient rassemblées dans la cour du temple tibétain principal pour offrir des prières et des spectacles culturels pour la longue vie de Sa Sainteté le Dalaï-Lama.

On avait décoré la cour de tissus colorés, de guirlandes de fleurs, soucis et orchidées. Le sol était recouvert d'un tapis. Lorsque Sa Sainteté arriva à la porte de sa résidence, elle fut accueillie par les représentants des organisateurs de l'événement. L'allée menant à son trône dans la véranda sous le temple était bordée de danseurs déguisés en lions et de certains des artistes qui allaient danser pour lui plus tard. Comme à son habitude, Sa Sainteté rayonnait de joie en saluant les personnes rassemblées à sa gauche et à sa droite. Il s’arrêta pour saluer les moines de la tradition pali qui s’étaient assis en tête de l'allée.

La présidente du Centre bouddhiste tibétain (Singapour), Sœur Winni rendit hommage à Sa Sainteté, aux membres de la sangha monastique et à tous les autres invités. Elle annonça que les personnes présentes offraient leurs prières pour que Sa Sainteté vive longtemps, en bonne santé, et qu’il puisse continuer à faire tourner la roue du Dharma. Elle lui offrit un médaillon représentant cette Année de la Compassion en reconnaissance du bien qu'il a apporté au monde.

Une trentaine de moines théravada chantèrent des prières en pali pour la longue vie de Sa Sainteté et pour la paix dans le monde sous la direction de Phramedivajrodom V. Vajiramedhi, l’abbé du Centre international de méditation Rai Cherntawan, à Chiang Rai, en Thaïlande, l'un des coorganisateurs de l'événement. Par ailleurs, 14 représentants des organisateurs firent l’offrande du mandala et des représentations du corps, de la parole et de l'esprit du Bouddha.

Le très vénérable Thich Nhat Tu, vice-président du conseil exécutif de la sangha bouddhiste vietnamienne et directeur adjoint du comité central du Vietnam fit la lecture d’une déclaration commune au nom de tous les participants à la cérémonie. Elle reconnaissait que Sa Sainteté était le leader bouddhiste le plus renommé et le plus respecté au monde, incarnant les idéaux de paix, de responsabilité universelle et d'autodiscipline, ainsi que l'harmonie religieuse et sociale. Elle rappela les distinctions qu'il a reçues, notamment le prix Nobel de la paix, la médaille d'or du Congrès américain et le prix Templeton.

La déclaration commune annonçait que Sa Sainteté consacra toute sa vie à renforcer les traditions bouddhistes tout en favorisant le dialogue interreligieux. Son engagement inébranlable en faveur de la non-violence, de la protection de l'environnement et de la préservation de la culture tibétaine a inspiré des générations entières.

C'est pourquoi l'Assemblée des dirigeants et des adeptes bouddhistes asiatiques, réunie à Dharamsala pour célébrer son 90ème anniversaire déclara à l'unanimité Sa Sainteté le Dalaï-Lama Patriarche suprême universel du monde bouddhiste. Ils réaffirmèrent également avec joie leur engagement à construire un monde véritablement harmonieux et pacifique, conformément à sa noble vision et à la compassion sans limite dont il fait preuve.

Puis, sept représentants des organisateurs et sept représentants du Sangharaja et d'autres dirigeants bouddhistes présentèrent divers cadeaux à Sa Sainteté. On récita en anglais des paroles de louange associées à l'offrande du mandala, en commençant par le verset suivant invoquant Avalokitéshvara :

Dans ce paradis entouré de montagnes enneigées,
Vous êtes la source de tout bienfait et de tout le bonheur.
Ô tout puissant Tchènrézi, Tènzin Gyatso,
Veuillez demeurer jusqu’à la fin du samsara.

La prière se termina ainsi :

Puissent tous les précieux enseignements du Bouddha, les enseignements des soutras et des tantras de toutes les traditions bouddhistes, perdurer longtemps. Puissent toutes les excellences spirituelles et temporelles du monde s'épanouir pendant des centaines d'ères cosmiques, conformément aux grandes activités compatissantes et à la vie inébranlable de notre précieux leader, Sa Sainteté le Grand Dalaï-Lama.

Outre le Centre bouddhiste tibétain de Singapour, on nomma les coorganisateurs suivants : Labsum Shédroub Ling, Corée du Sud ; le Centre de retraite Persatuan Lamrim Buddhaksétra de Malaisie ; le Conseil bouddhiste vajrayana de Malaisie ; le Centre international de méditation Rai Cherntawan (Thaïlande) ; Kadam Choeling d’Indonésie ; et le Collège bouddhiste d'état Sriwijaya de Tangerang Banten d’Indonésie.

Entre-temps, un deuxième groupe composé des quatorze principaux bienfaiteurs fit une offrande du mandala et 150 fidèles offrirent des cadeaux à Sa Sainteté.

À ce moment-là, au nom des organisateurs, le président de l'événement fit la requête à Sa Sainteté de s'adresser à l'assemblée, ce qu'il fit.

« Bonjour à toutes et à tous. J'aimerais partager avec vous certaines des expériences que j'ai eues au cours de ma vie. Je suis né à Amdo, dans le nord-est du Tibet. Alors que j'étais encore enfant, j'ai déménagé à Lhassa, dans le centre du Tibet, où j'ai poursuivi mes études bouddhistes en commençant par un manuel d'introduction à la logique intitulé Collection de sujets, qui traite des définitions des couleurs, etc. J'ai ensuite étudié la logique et l'épistémologie, la philosophie de la Voie médiane, le Vinaya, le code de discipline monastique, et l'Abhidharma, même si je portais peu d’intérêt à la façon dont cette tradition présente la cosmologie. J'ai également étudié la Perfection de la Sagesse. Dans le cadre de mes études de philosophie bouddhiste, j'ai également exploré la psychologie et les aspects cognitifs de l'esprit, la façon dont notre esprit interagit avec ses objets.

« J'ai étudié avec beaucoup de ferveur. J'ai prié le Bouddha de la Sagesse, Manjoushri, pour qu'il me soutienne dans mes études. Pendant que j'étudiais les différents traités classiques, j'ai été grandement aidé par mes tuteurs et mes assistants de débat. En plus d'étudier, tout au long de ma vie, j'ai cultivé la méditation sur l'esprit d’éveil de la bodhicitta, l'aspiration à l'éveil.

« Après avoir terminé mes études, j'ai passé des examens, ce qui m'a amené à me rendre dans les trois grands centres monastiques d'apprentissage du Tibet central, les monastères de Séra, Drépoung et Gandèn. J'ai débattu avec un grand nombre d'érudits illustres. Une fois cela achevé, j'ai passé l'examen final au temple Jokhang à Lhassa.

« Je me sentais chanceux d'être originaire d'un village reculé de l'Amdo et d'avoir pu suivre l'intégralité du cursus et finalement passer l'examen final. Pendant cette période, mes assistants de débat m'ont été d'une grande aide. Toutefois, l'un d'entre eux n'était pas très brillant, ce dont j'ai pu tirer parti lors de nos débats.

« Quoi qu'il en soit, j'ai considéré que l'opportunité qui m'avait été donnée de terminer mes études bouddhistes et d'obtenir le diplôme de guéshé fut de la plus haute importance. De plus, je me suis engagé dans la pratique des trois entraînements supérieurs : l'éthique, la concentration et la sagesse.

« Peu après avoir passé mon examen final, j'ai dû fuir le Tibet en raison des troubles qui y régnaient. Avant de quitter Norboulingka, mon palais d'été, je me suis rendu dans la chapelle qui abritait une statue de Mahakala à six bras et j'ai prié devant lui. Puis, c’est avec tristesse que je me suis enfui secrètement de Norboulingka, commençant ainsi mon voyage pour quitter ma patrie. Et en même temps, je me sentais confiant car je me dirigeais vers l'Inde qui est un pays libre.

« Lorsque je suis arrivé en Inde en 1959, j’ai été très chaleureusement accueilli par le gouvernement indien dirigé par Jawaharlal Nehru. Il a fait preuve d’une grande gentillesse à mon égard et à l’égard des personnes qui m'ont suivi. Il nous a beaucoup aidés.

« Après mon exil, j'ai eu la chance de partager les connaissances et l'expérience que j'avais acquises au cours de mes études avec le monde entier. J'avais appris à connaître l'esprit et les émotions ainsi que la matière. Les textes présentent divers degrés de subtilité des différents états d'esprit et de la matière.

« Quoi qu'il en soit, ma pratique principale tout au long de ma vie a été de cultiver l'esprit d’éveil de la bodhicitta, l'aspiration altruiste à l'éveil, et la vue de la vacuité.

« Aujourd'hui, vous vous êtes tous réunis ici pour offrir des prières pour ma longue vie. Je tiens à vous remercier tous, en particulier les moines et les moniales, d'être venus faire ces prières. Nous ne sommes pas réunis pour nous divertir, mais pour des raisons spirituelles. Comme je l'ai déjà dit, je m'efforce de cultiver quotidiennement la bodhicitta et la vue de la vacuité. J'observe et respecte également les vœux du vinaya d'un moine bouddhiste. De plus, je réfléchis à la Perfection de la sagesse et à la philosophie de la Voie médiane que j'ai étudiées pendant tant d'années.

« En 1954, je me suis rendu en Chine où j'ai rencontré le président Mao Tsé Toung. À un moment donné, lorsqu'il m'a dit que la religion était un poison, j'ai éprouvé de la compassion en regard de son ignorance. Depuis que je suis en exil et que j'ai trouvé la liberté en Inde, j'ai partagé mes connaissances, mon expérience et ma pratique du Dharma avec tous ceux qui souhaitaient en savoir plus sur le bouddhisme, en particulier ceux qui s'intéressaient au fonctionnement de notre esprit et de nos émotions. De plus en plus de personnes souhaitent découvrir la tradition tibétaine. J'ai le sentiment d'avoir fait de mon mieux pour les aider.

« Comme je l'ai dit plus tôt, vous vous êtes réunis ici pour des raisons spirituelles et pour célébrer mon 90ème anniversaire. Je tiens à vous remercier pour toutes vos prières et offrandes pour ma longue vie, et pour tout ce que vous faites dans votre pratique du Dharma et au service d’autrui, en particulier les monastiques. Je suis également déterminé à servir autrui par le Dharma. En tant que Dalaï-Lama, j'ai pu créer un état d'esprit positif chez les autres, ce dont je me sens chanceux.

« Merci à tous pour vos prières et pour avoir célébré mon 90ème anniversaire. »

Puis, les huit pays d'Asie du Sud-Est : la Thaïlande, le Vietnam, l'Indonésie, le Laos, le Myanmar, le Cambodge, la Malaisie et Singapour présentèrent de gracieuses performances culturelles. Parmi celles-ci, une danse du paon de Thaïlande, une prière pour une longue vie sous forme de chanson du Vietnam et une danse d'Indonésie pour invoquer la paix et l'harmonie. Deux femmes du Laos exécutèrent une danse représentant la fleur de l'amour. Des danseurs du Myanmar, hommes et femmes s’exécutèrent au son du saung, une harpe ancienne en forme de lyre. Trois femmes du Cambodge, coiffées de couronnes et parées d'ornements dorés, dansèrent avec des fleurs dorées similaires à la main.

Des danseurs et danseuses de Malaisie tournoyaient et virevoltaient en dansant rapidement et avec énergie, pour démontrer l'unité et l'inclusion. Enfin, une équipe de huit danseurs de Singapour se livra à une performance très énergique en incarnant des lions mythiques sur un roulement de tambour rapide. Dans chaque costume de lion, se trouvaient deux danseurs remarquablement coordonnés. Au cours de leur performance, l'un des lions déploya une prière écrite pour la longue vie de Sa Sainteté, qu’on lui offrit.

Ces excellentes performances divertissantes provoquèrent les applaudissements chaleureux du public.

Un représentant de Singapour présenta un bref rapport financier mentionnant les sommes collectées, les dépenses engagées et déclarant que le solde serait reversé au Dalaï-Lama Trust. On adressa des remerciements aux organisateurs et on prononça une prière :

Puisse le mérite de cette offrande contribuer à la longue vie de Sa Sainteté le Dalaï-Lama et à l'établissement d'une paix véritable dans le monde.

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Félicitations au Premier ministre Narendra Modi pour son anniversaire https://fr.dalailama.com/news/félicitations-au-premier-ministre-narendra-modi-pour-son-anniversaire Don Eisenberg https://fr.dalailama.com/news/félicitations-au-premier-ministre-narendra-modi-pour-son-anniversaire Thekchen Tcheuling, Dharamsala, Inde, le 17 septembre 2025 

Sa Sainteté le Dalaï-Lama a écrit aujourd'hui au Premier ministre Modi pour lui adresser ses sincères félicitations à l'occasion de son anniversaire et lui souhaiter une bonne santé.

« En tant qu'invité de longue date en Inde, a-t-il écrit, j'ai été témoin du développement et de la prospérité considérables qui ont eu lieu au fil des ans. Je vous félicite pour la confiance et la force croissantes qui se sont manifestées ces derniers temps. Le succès de l'Inde contribue également au développement mondial.

« Je me considère comme un fier messager de l'Inde et j'exprime régulièrement mon admiration pour ce pays, qui, en plus d’être la démocratie la plus peuplée et la plus grande du monde, fait preuve d’un pluralisme religieux remarquable et profondément enraciné. L'Inde est un exemple d'harmonie et de stabilité pour le monde entier.

« Pour nous, Tibétains, l'Inde n'est pas seulement la source de notre héritage spirituel, mais aussi, depuis plus de soixante-six ans, notre foyer physique. Je tiens à exprimer une fois de plus notre profonde gratitude au gouvernement et au peuple indiens pour leur hospitalité chaleureuse et généreuse. »

Sa Sainteté a conclu en offrant ses prières et ses meilleurs vœux.


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Félicitations à la nouvelle Première ministre du Népal https://fr.dalailama.com/news/félicitations-à-la-nouvelle-première-ministre-du-népal Don Eisenberg https://fr.dalailama.com/news/félicitations-à-la-nouvelle-première-ministre-du-népal Thekchen Tcheuling, Dharamsala, Inde, 13 septembre 2025

Sa Sainteté le Dalaï-Lama a écrit aujourd'hui à Sushila Karki pour la féliciter de sa nomination au poste de Première ministre du Népal.

« Comme vous le savez, les peuples népalais et tibétain ont toujours entretenu des relations étroites », a-t-il écrit. « Je suis très reconnaissant au gouvernement et au peuple népalais d'avoir fourni des moyens matériels pour que les réfugiés tibétains s’établissent au Népal après leur fuite forcée du Tibet après 1959. En effet, bien que la communauté tibétaine soit relativement petite, je pense qu'elle a apporté une contribution notable à la croissance économique du Népal.

Au fil des ans, le Népal a connu un développement important et une prospérité croissante dans tous les domaines de la vie. Ces réalisations sont d'autant plus significatives qu'elles améliorent réellement la vie des personnes pauvres et dans le besoin. »

Sa Sainteté a conclu : « Je vous souhaite plein succès dans la réalisation des espoirs et des aspirations du peuple népalais en ces temps difficiles. Avec mes prières et mes meilleurs vœux. »

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Félicitations au vice-président élu de l'Inde https://fr.dalailama.com/news/félicitations-au-vice-président-élu-de-linde Don Eisenberg https://fr.dalailama.com/news/félicitations-au-vice-président-élu-de-linde Thekchen Tcheuling, Dharamsala, Indie, le 10 septembre 2025 – Sa Sainteté le Dalaï-Lama a écrit à C.P. Radhakrishnan pour lui adresser ses félicitations à la suite de son élection au poste de vice-président de l'Inde.

« Avec de nombreux autres réfugiés tibétains, j'ai bénéficié d'une hospitalité chaleureuse en Inde depuis ma fuite forcée du Tibet en 1959 », a poursuivi Sa Sainteté. « Nous en sommes extrêmement reconnaissants. En tant qu'invité le plus ancien du gouvernement indien, j'ai eu l'occasion de rencontrer des personnes de tous horizons lors de mes voyages à travers le pays. »

« Depuis des milliers d'années, l'Inde défend les principes de « karuna » et « ahimsa ». Aujourd'hui, la compréhension de ces principes s'est largement répandue. Ils ont le potentiel de favoriser la paix au sein des individus et dans le monde entier. De plus, l'Inde est une terre d'harmonie religieuse, où cohabitent de nombreuses communautés différentes. »

« Je me décris souvent comme un « fils de l'Inde », car ma façon de penser a été entièrement façonnée par la formation bouddhique que j'ai reçue, qui fait partie de la pensée indienne ancienne. Comme chacun sait, la culture bouddhique tibétaine est profondément enracinée dans les traditions de raisonnement et d'analyse développées par les érudits de l'université de Nalanda. »

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Offrande de prières pour la longue vie de Sa Sainteté le Dalaï-Lama https://fr.dalailama.com/news/offrande-de-prières-pour-la-longue-vie-de-sa-sainteté-le-dalaï-lama Don Eisenberg https://fr.dalailama.com/news/offrande-de-prières-pour-la-longue-vie-de-sa-sainteté-le-dalaï-lama Thékchèn Tcheuling, Dharamsala, Inde

Aujourd'hui, au Tsouglagkhang, le temple tibétain principal de Dharamsala, l’Association culturelle et sociale Lhokha, l’Institut Namgyal d’Ithaca et les jeunes Tibétains du monde entier offraient des prières pour la longue vie de Sa Sainteté le Dalaï-Lama. Dans le temple et dans la cour, étaient rassemblées environ 4 000 personnes.

Pour les jeunes Tibétains participant à la cérémonie d’offrande de prières pour la longue vie de Sa Sainteté, cet événement précédait le Festival de la Jeunesse tibétaine qui se déroulera lors des trois prochains jours où l’on se concentrera plus particulièrement sur l'engagement (damtshik), la connexion (drelam) et la célébration (gahzom), les jeunes Tibétains réaffirmant leur foi et leur vénération pour Sa Sainteté.

Ce matin, Sa Sainteté arriva à la porte de sa résidence en voiturette de golf, accueillie par les membres des différents comités organisateurs. Dans la cour derrière le portail, les moines de Gongkar Tcheudé battèrent les grands tambours attachés dans leur dos en signe de bienvenue. Après eux, un groupe de femmes tibétaines chantèrent en guise de salutation. Le visage souriant, Sa Sainteté exprima sa gratitude et salua la foule.

À la porte du temple, Sikyong Penpa Tséring s'avança pour saluer Sa Sainteté et Namkhai Nyingpo Rinpoché lui offrit une écharpe en soie. Sa Sainteté prit place. Au premier rang, face à lui, Avikrita Vajra Rinpoché du Sakya Phuntsok Phodrang et Namkhai Nyingpo Rinpoché du monastère de Lhodrak Kharchou présidaient la cérémonie d'aujourd'hui.

Les prières commencèrent, notamment la prière en sept vers à Gourou Rinpoché et une invocation des cinq Dakinis. S’en suivit une invocation des détenteurs de la connaissance, avec son refrain : « Le moment est venu, accordez-nous la réalisation spirituelle d'une vie immortelle ». On offrit le tsog et on fit une longue offrande du mandala avec la requête faite au Lama d'accepter les prières pour sa longue vie.

Une procession de personnes portant des offrandes se mit à défiler dans le temple, pour faire la requête à Sa Sainteté d'accepter leurs prières pour sa longue vie. Namkhai Nyingpo Rinpoché lui offrit des représentations du corps, de la parole et de l'esprit du Bouddha. Le lama étant visualisé comme incarnant les bouddhas des trois temps, on lui offrit un vase de longévité, le nectar de l'immortalité, des pilules de longue vie, des gâteaux rituels associés à la longue vie, les huit symboles auspicieux, les sept emblèmes royaux et les huit substances de bon augure.

On récita la prière pour la longue vie de Sa Sainteté composée par Jamyang Khyentsé Tcheukyi Lodro, suivie de la prière écrite par les deux tuteurs de Sa Sainteté.

Un groupe d'élèves du Village d'enfants tibétains (TCV) chanta : « Nous n'avons personne de plus gentil avec nous que vous, Votre Sainteté. Tènzin Gyatso, puissiez-vous vivre éternellement. Puissiez-vous retourner au Tibet afin que les Tibétains du Tibet et d'ailleurs puissent être à nouveau réunis. » Un groupe d'adultes de Lhoka chanta également. Les deux groupes de chanteurs reçurent un accueil chaleureux.

Sa Sainteté s'adressa ensuite à l'assemblée :

« Aujourd'hui, nous sommes tous réunis ici avec beaucoup de dévouement et une sincérité absolue. Depuis mon enfance, je suis considéré comme Gyalwa Tènzin Gyatso, le Dalaï-Lama. J'ai reçu les enseignements de Tagdrag Rinpoché, Ling Rinpoché et Trijang Rinpoché, et mes assistants de débat m'ont aidé à étudier la philosophie et la logique. J'ai poursuivi la philosophie bouddhiste avec beaucoup d'enthousiasme.

« J'ai finalement dû m'exiler, mais avant de quitter Norboulingka, je suis allé prier devant la statue de Mahakala à six bras. J'étais triste de le quitter, mais je garde encore une forte impression de son apparence.

« Depuis que je suis en exil, j'ai visité de nombreux pays à travers le monde. Aujourd'hui, nous sommes ici à Dharamsala, dans le nord de l'Inde, et vous offrez des prières pour ma longue vie avec un dévouement, un courage et une révérence sans égal. Vous avez offert vos prières avec une grande sincérité et un grand dévouement. En exil, j'ai dirigé l'administration tibétaine et je me suis engagé dans des affaires spirituelles.

« Je suis né dans l'Amdo mais j'ai déménagé au Tibet central où j'ai poursuivi mes études sur la Perfection de la Sagesse, la philosophie de la Voie médiane, etc. En ce qui concerne le Trésor de la connaissance, l'Abhidharmakosha, de Vasoubandhou, je n'avais ni enthousiasme ni grande croyance en sa description de la formation du monde, etc. Mais concernant la Perfection de la Sagesse, la Voie médiane et la logique, j'ai pu en avoir un aperçu en les étudiant.

« J'ai connu beaucoup de hauts et de bas, mais cela n'a affecté ni ma santé ni ma détermination, quoi qu'en disent les Chinois, à aller là où mon karma me mène. En Chine même, de plus en plus de personnes s'intéressent à la tradition bouddhiste. Je suis déterminé à être utile à tous. J'ai une vaste vision et j'essaie toujours de considérer les choses dans une perspective élargie, afin d'être utile à tous sans distinction.

Aujourd'hui, ici en Inde, les jeunes Tibétains du monde entier, l'association culturelle et sociale Lhokha et l'Institut d'études bouddhiques du monastère Namgyal à Ithaca, dans l'État de New York ont organisé ces prières pour ma longue vie. Bien que nous vivions à une époque de déclin et que de nombreux changements aient lieu, le Dalaï-Lama est en même temps largement admiré dans le monde entier. Grâce au karma que j'ai créé et aux prières que j'ai faites dans le passé, je prie pour que le fait de me rencontrer ou d'écouter mes enseignements laisse une empreinte forte et positive dans votre esprit, afin que vous soyez pris en charge et guidés par Tchènrézi dans vos vies futures. Bien sûr, vous devriez également prier pour cela.

« Il est tout à fait naturel que nous nous réunissions pendant un certain temps, puis que nous nous séparions, mais votre foi et votre révérence demeurent inébranlables. Elles se poursuivront vie après vie. Vous avez prié ici aujourd'hui pour que je vive longtemps et j'ai moi-même prié pour pouvoir continuer à remplir mes responsabilités au profit du peuple tibétain, de nos traditions spirituelles et de l'humanité en général.

« Ce ne sont pas seulement les bouddhistes qui admirent ce que j'ai à dire. Les chrétiens, les scientifiques et même les personnes sans croyance religieuse le font également. Conformément aux souhaits que vous avez exprimés, je vivrai longtemps. Je prie pour que, à mesure que le bouddhisme se répand et s'épanouit en Chine, la foi et le respect des personnes connectées au Dalaï-Lama dans de nombreux endroits différents deviennent fermes, stables et profonds.

« Il n'y a pas si longtemps, j'ai eu une vision dans laquelle je me trouvais dans une grande salle avec le Bouddha. Il me faisait signe et semblait très satisfait de moi. J'ai senti que j'étais quelqu'un qui avait servi le Bouddha et ses enseignements. Je suis déterminé à continuer à le faire.

« Il existe dans le monde des dirigeants qui exercent leur pouvoir et leur autorité par le recours aux armes. Le Dalaï-Lama, cependant, guide les gens avec foi et révérence. Sans armes ni couteaux, je cherche à aider le plus grand nombre de personnes possible.

« De grands changements ont eu lieu en Chine. Pendant ce temps, je vis en Inde, où mon nom est devenu respecté et connu dans d'autres parties du monde. Je fais de mon mieux pour servir les autres et vous devriez faire de même.

« À l’égard des prières pour ma longue vie offertes en ce jour, je sens que je vais vivre encore de nombreuses années. Je consacre mon corps, ma parole et mon esprit au service d’autrui. Dès que je me réveille le matin, je renouvelle mon engagement à œuvrer pour le bien de tous les êtres dotés de conscience. Je cultive en moi l'esprit d'éveil de la bodhicitta. Je prie pour atteindre ces objectifs et je vous encourage à faire de même. »

La cérémonie se termina par une prière à Gourou Rinpoché : « Puissions-nous rapidement réaliser tous nos bons souhaits. » On offrit un mandala d'action de grâce. Enfin, la récitation de la Prière pour l'épanouissement du Dharma de Sa Sainteté clôtura la cérémonie.

Après que Sa Sainteté eut regagné sa résidence, souriant et saluant les membres de la foule au passage, l'assemblée continua la célébration de l'événement en chantant et en dansant dans la cour du temple.

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Sa Sainteté exprime sa tristesse face aux dégâts causés par les pluies de mousson dans l'Himachal Pradesh https://fr.dalailama.com/news/sa-sainteté-exprime-sa-tristesse-face-aux-dégâts-causés-par-les-pluies-de-mousson-dans-lhimachal-pradesh Don Eisenberg https://fr.dalailama.com/news/sa-sainteté-exprime-sa-tristesse-face-aux-dégâts-causés-par-les-pluies-de-mousson-dans-lhimachal-pradesh ThekchenThceuling, Dharamsala Inde, 9 septembre 2025

Sa Sainteté le Dalaï-Lama a écrit au ministre en chef de l'Himachal Pradesh, Sukhwinder Singh Sukhu, pour exprimer sa tristesse face aux pertes humaines et aux destructions sans précédent de biens et d'infrastructures dans plusieurs régions de l'État, causées par les pluies de mousson extrêmement abondantes de cette année.

« Je tiens à vous adresser mes prières et mes condoléances, ainsi qu'aux familles qui ont perdu des êtres chers et à toutes les personnes touchées par cette catastrophe naturelle », a-t-il écrit.

« Je sais que le gouvernement de l'État et toutes les agences concernées sont engagés dans des travaux urgents de secours et de reconstruction. En signe de solidarité avec la population de l'État, j'ai demandé au Dalai Lama Trust de faire un don pour contribuer aux efforts de secours et de reconstruction.

Comme vous le savez, Dharamshala est ma maison depuis plus de 65 ans. Je parle souvent du ministre en chef de l'État comme de « notre ministre en chef ». J'apprécie profondément l'amitié et l'hospitalité que les habitants de toutes les couches de la société de l'Himachal Pradesh ont témoignées à mes compatriotes tibétains et à moi-même durant toutes ces années. »

Sa Sainteté a conclu en offrant ses prières et ses meilleurs vœux.

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Déjeuner à Abi-Spang Spituk https://fr.dalailama.com/news/déjeuner-à-abi-spang-spituk Don Eisenberg https://fr.dalailama.com/news/déjeuner-à-abi-spang-spituk Leh, Ladakh, Inde – Aujourd'hui, Sa Sainteté le Dalaï-Lama était invitée à un déjeuner en son honneur à Abi-Spang Spituk par l'Association bouddhiste du Ladakh (LBA) et l'Association Gonpa du Ladakh (LGA). Malgré une pluie persistante et inopportune, Sa Sainteté arriva sur les lieux où l’accueillit le vénérable Dorjé Stanzin, président de la LGA. Ce dernier rendit hommage à Sa Sainteté et la remercia pour sa gentillesse manifestée à l’égard du peuple du Ladakh depuis de nombreuses années. Il souhaita la bienvenue à Thiksé Rinpoché et à tous les autres invités.

Les femmes du village de Spituk, vêtues de leurs plus beaux habits présentèrent le premier des trois spectacles culturels, chantant et dansant avec grâce et joie sur un accompagnement musical traditionnel. S’en suivit les chants et danses d’un grand groupe de la colonie tibétaine de Sonamling sans que la pluie ne tempère leur exubérance. De son côté, le public apprécia le spectacle, abrités de la pluie par des parapluies.

Sa Sainteté fit les remarques suivantes :

« Moines et laïcs, Ladakhis et Tibétains ont organisé cette célébration d’aujourd'hui avec beaucoup de dévouement. Nous autres, Tibétains, parlons des habitants des trois provinces comprenant la région de Dartsedo à l'est jusqu'à la région occidentale de Ngari, adjacente au Ladakh. Nous, Tibétains, avons eu l'occasion de traverser la frontière et nous avons senti que nous étions très proches des habitants du Ladakh, qui partagent notre religion, notre culture et notre langue.

« Je tiens à vous remercier pour l’organisation de cet événement ici aujourd'hui.

« J'ai mentionné les trois provinces du Tibet : dans la partie centrale du Pays des Neiges, le gouvernement tibétain s'occupait principalement de cette partie du pays. Cependant, je parle généralement des trois provinces du Tibet, qui abritent six millions de Tibétains. Nous sommes tous des habitants du Pays des Neiges et partageons la même religion, la même culture et la même langue. Je suis né à Dhomé, dans l'Amdo, l'une de ces trois provinces.

« Lorsque j'ai eu l'occasion de visiter différentes régions du Tibet, j'ai eu le sentiment très fort que nous formions un seul peuple. Je suis né près de Siling, dans l'Amdo. Bien que cet endroit fût éloigné de la région centrale, nous partagions un héritage religieux et culturel commun. Lorsque je parle des trois provinces du Tibet, ce n'est pas tant la politique qui me motive que la reconnaissance du fait que nous, habitants des trois provinces, ne formons qu'un seul peuple.

« L'occupation du Tibet par le régime communiste chinois répond à un programme politique mais tous les Tibétains ont le sentiment d'appartenir à la Terre des Neiges comprenant les trois provinces. Sous le nom de Tibet, la Terre des Neiges, nous avons un fort sentiment d'identité tibétaine. Ceux d'entre nous qui sont originaires du Dhoteu, du Dhomé et de l'U-tsang représentent les six millions de Tibétains. Que nous soyons heureux ou tristes, nous avons tous le même sentiment d'appartenance au peuple tibétain.

« Je me suis rendu dans de nombreuses régions du Tibet et j'ai entendu les différents dialectes qui y sont parlés, mais les gens qui vivent dans ces endroits ont le même sentiment d'appartenir au peuple tibétain. Actuellement, nous vivons dans une région limitrophe du Tibet et, en tant que Tibétains, nous avons un sentiment puissant de former un seul peuple. Cet esprit est fort et clair en nous, et je suis très heureux de le constater.

« Nous avons des monastères et des couvents où nous avons préservé notre tradition spirituelle. Au Tibet central, nous avons les trois grands centres monastiques d'enseignement. Il existe également de grandes institutions monastiques au Kham et en Amdo qui préservent l'essence de notre tradition culturelle.

« Tous les habitants des trois provinces ont un fort sentiment d'appartenance à un même peuple, un peuple avec une seule religion, une seule culture et une seule langue. Il est très important de reconnaître cela.

« Je me trouve ici au Ladakh, à la frontière du Tibet. Comme je l'ai dit, les Tibétains ont un fort sentiment d'appartenance à un même peuple. Ce n'est pas une déclaration politique. Depuis l'époque de Songtsèn Gampo, de grands traducteurs tibétains ont traduit la religion et la culture indiennes en tibétain. Ils nous ont donné les traductions des paroles du Bouddha, le Kangyour, et les traductions des traités commentés, le Tèngyour. Ceux-ci contiennent les enseignements du Bouddha.

« De la partie orientale du Tibet à la frontière avec la Chine, jusqu'au Ladakh, nous avons la même langue, la même culture et la même religion. Ce n'est pas que nous soyons attachés à ces aspects de notre tradition, mais la culture que nous défendons découle des enseignements contenus dans le Kangyour et le Tèngyour. C'est ce que nous avons préservé et que nous continuons d’étudier et de pratiquer.

Nos principales institutions monastiques sont des centres de formation qui font partie intégrante de la préservation des enseignements du Bouddha. Les pays voisins ont également œuvré à la préservation des traditions bouddhistes, mais nous avons adopté une approche différente. Nous nous sommes engagés dans des études rigoureuses, fondées sur la logique et la raison.

« Bien que la Chine soit aujourd'hui le pays puissant qui gouverne le Tibet, les traditions culturelles tibétaines s'y sont même répandues. Les Chinois s'intéressent beaucoup à la tradition bouddhiste tibétaine, qui leur est bénéfique, et l'admirent. La religion et la culture tibétaines sont précieuses. Cette tradition est également préservée depuis mille ans dans les régions frontalières du Tibet.

« Bien que je sois né à Dhomé, j'ai déménagé à Lhassa, où se trouve le trône des Dalaï-Lamas. Grâce à la bonté de mes tuteurs, j'ai étudié les principaux sujets du programme bouddhiste, de la logique à la perfection de la sagesse, en passant par la voie du milieu (Madhyamaka), la connaissance (Abhidharma) et la discipline monastique (Vinaya). Je porte peu d’intérêt à la façon dont l'Abhidharma décrit l'univers, mais mes études des autres matières m'ont été d’une grande utilité.

« Si vous avez une certaine compréhension de la Perfection de la Sagesse, de la Voie du milieu ainsi que de la logique et de l'épistémologie, vous pouvez considérer que vous avez une connaissance approfondie des enseignements du Bouddha. Si vous n'êtes pas familier avec ces sujets, même si vous êtes capable de réciter l'Abhidharma par cœur, votre compréhension ne sera pas très complète.

« Il y a ensuite le tantra. Notre tradition comprend les quatre classes de tantra, ce qui signifie que nous avons une transmission complète des enseignements du Bouddha. L'essence de tous ces enseignements est d'apprendre le fonctionnement de notre esprit et de nos émotions, comment gérer les émotions négatives afin de dompter notre esprit indiscipliné. À travers ce type d'étude et de pratique, nous travaillons à devenir un Bouddha pour le bien de tous les êtres.« D'autres traditions n'incluent pas une étude et une pratique aussi approfondies. Le type de connaissance approfondie du bouddhisme que nous avons ne se trouve nulle part ailleurs. Nous nous concentrons principalement sur la voie du milieu et la logique. Nous étudions les cinq sujets canoniques grâce aux érudits adeptes du passé. C'est une excellente tradition. J'ai étudié les textes de la littérature bouddhiste classique, qui constituent notre tradition culturelle.

« Ici, au Ladakh, qui borde le Tibet, vous manifestez également un grand enthousiasme pour nos traditions bouddhistes communes. Cela me rend très heureux. Dans le cadre de mes efforts pour contribuer à vos propres efforts de préservation de cette tradition bouddhiste, j'ai pu donner des enseignements ici et j'en suis très heureux. Merci. »

Le président de la LBA prononça quelques mots de remerciements. Il exprima sa gratitude à Sa Sainteté et à tous les habitants de Spituk qui ont mis le terrain à disposition et participé à l'organisation de l'événement. Les villageois de Spituk exécutèrent la danse Sheudeul pour conclure les célébrations. Enfin, après le déjeuner, Sa Sainteté s’en retourna à Shéwatsèl Phodrang.


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Déjeuner festif au Sindhu Ghat de Leh https://fr.dalailama.com/news/déjeuner-festif-à-sindhu-ghat Don Eisenberg https://fr.dalailama.com/news/déjeuner-festif-à-sindhu-ghat Shewatsel, Leh, Ladakh, Inde – Les célébrations de la visite en cours de Sa Sainteté le Dalaï-Lama au Ladakh se déroulaient ce matin à Sindhu Ghat, le site dédié au fleuve Indus. Dans son discours de bienvenue, Tséring Angchok, honorable vice-président du Conseil autonome de développement des collines du Ladakh (LAHDC) rendit hommage à Avalokitéshvara, défenseur de la paix dans le monde en la personne de Sa Sainteté, ainsi qu’au Gandèn Tri Rinpoché, aux lamas, aux moines et aux autres invités. Au nom de tout le peuple du Ladakh, il pria pour que Sa Sainteté revienne encore et encore au Ladakh.

Les festivités débutèrent par un chant interprété par Mipham Otsal, célébrant l'engagement de Sa Sainteté en faveur de la non-violence, de la compassion et de l'harmonie, ainsi que sa position en tant que pilier du bouddhisme et de la paix dans le monde. S’en suivit une courte saynète retraçant la vie de Sa Sainteté, célébrant ses visites au Ladakh et réitérant le souhait qu'il puisse revenir encore et encore. Sa Sainteté reçut des souvenirs de la part de l'honorable CEC, Tashi Gyalson, des conseillers exécutifs, du chef de l'opposition et du directeur adjoint, en signe de gratitude de la part du peuple du Ladakh. On l’exhorta ensuite à s'adresser à l'assemblée.

« Je tiens à vous remercier, mes amis, peuple du Ladakh, pour avoir organisé cette célébration. D'ici, je peux voir la statue colossale du Bouddha à Stok. En ce qui me concerne, je suis un disciple du Bouddha, notre bienveillant enseignant. L'essence de son enseignement est la non-violence ; il s’agit de ne causer nul tort aux autres, mais d’être gentil et compatissant à leur égard. Je suis un bhikshou, un disciple du Bouddha. Partout où je vais, je parle à mes auditeurs de l'importance de la non-violence. En tant que moine, pratiquant et disciple du Bouddha, je considère que la non-violence et la compassion représentent l’essentiel de son message.

« Aujourd'hui, dans de nombreuses régions du monde, on s'intéresse de plus en plus à l'enseignement du Bouddha, en particulier en ce qui concerne le fonctionnement de notre esprit et de nos émotions. Bien sûr, nous parlons de paix dans le monde mais la paix dans le monde dépend de la paix intérieure de chaque individu.

« Un jour, alors que je me trouvais dans une grande salle, j'ai eu une vision du Bouddha devant moi. Il m'a fait signe de m'approcher, ce que j'ai fait. Il m'a gentiment tapoté la tête et j'ai été envahi par des sentiments mitigés de bonheur et de tristesse. À ce moment-là, j'ai réaffirmé ma détermination à servir le Dharma du Bouddha avec mon corps, ma parole et mon esprit.

« L'enseignement du Bouddha ne repose pas uniquement sur la foi ; il est fondé sur la logique et la raison. Cela vaut également pour son message de paix et de non-violence. Nous avons besoin de paix dans le monde. Il ne s'agit pas seulement de prendre soin d'une ou de deux familles, mais de prendre soin de tous les êtres. C'est pourquoi je fais de mon mieux pour suivre les conseils de notre enseignant compatissant et bienveillant, le Bouddha. Je considère qu'il est de ma responsabilité de diffuser le message de non-violence du mieux que je peux.

« Les gens sont très chaleureux avec moi ici au Ladakh. Ils m'accueillent bien. Je suis venu ici dans ma robe monastique pour parler de paix, pas seulement de la paix dans le monde, mais aussi de la paix dans notre vie même, dans nos foyers, en nous souvenant de la bonté du Bouddha. Je n'ai pas grand-chose d'autre à dire.

« Comme je vous l'ai dit précédemment, j'ai eu une vision du Bouddha, plein de bonté et de compassion et depuis j'essaie de faire de mon mieux pour le servir par tous les moyens appropriés.

« Quand on regarde le monde aujourd'hui, on constate une tendance à recourir à la force. Nous devons faire davantage d'efforts pour créer un monde sans violence. Dans votre propre vie, faites de votre mieux pour ne pas nuire à autrui. Nous devons œuvrer pour la paix. Cela fait également partie de ma pratique. Si chacun d'entre nous s'efforce de cultiver la paix et la non-violence, où qu'il se trouve, il y a l’espoir que nous puissions parvenir à la paix dans le monde. Je pense qu’en y parvenant, nous réaliserons non seulement la paix intérieure, mais nous créerons également une atmosphère positive dans le monde qui nous entoure.

« Je tiens à remercier toutes les personnes qui ont contribué à l'organisation de ce rassemblement d’aujourd'hui. Je consacre ma vie à la pratique de la non-violence. C'est ce que j'essaie de faire connaître aux autres dans le monde. Il y a une préoccupation croissante pour la paix et la non-violence dans le monde, ce qui est très positif. C'est ce que nous espérons et nous avons le devoir d'œuvrer pour y parvenir. Je prie pour que nous puissions instaurer la paix dans le monde. J'exhorte chacun d'entre vous à faire tout son possible pour y parvenir également. Encore une fois, je vous remercie tous. Tashi Délèk. »

Après une danse joyeuse exécutée par 21 femmes, le conseiller désigné en la personne du Vénérable Kunchok Tséphel prononça quelques mots de remerciement, qu'il conclut en souhaitant une longue vie à Sa Sainteté.

Pour finir, Sa Sainteté se joignit à ses hôtes, aux organisateurs et aux autres invités pour le déjeuner puis s’en retourna à Shewatsel Phodrang.

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Prières pour la longue vie de Sa Sainteté le Dalaï-Lama https://fr.dalailama.com/news/prières-pour-la-longue-vie-de-sa-sainteté-le-dalaï-lama-2 Don Eisenberg https://fr.dalailama.com/news/prières-pour-la-longue-vie-de-sa-sainteté-le-dalaï-lama-2 Shewatsel, Leh, Ladakh, Inde – On estime à environ 50 000, le nombre de personnes rassemblées aujourd'hui pour la deuxième journée consécutive, sous un soleil de plomb, sur le terrain où se déroulent les enseignements du Kalachakra, adjacent au Shewatsel Phodrang. Elles sont venues offrir leurs prières pour la longue vie de Sa Sainteté le Dalaï-Lama. Alors qu'un groupe de percussionnistes et de joueurs de trompes traditionnelles du Ladakh jouaient en signe de bienvenue, Sa Sainteté quitta sa résidence pour se rendre en voiture au pavillon où se déroulent les enseignements, situé à l'autre bout du terrain. La cérémonie était organisée et offerte par l'Association bouddhiste du Ladakh (LBA) et l'Association Gonpa du Ladakh (LGA).

Une fois descendu de la voiturette de golf, après être entré dans le pavillon, Sa Sainteté, rendit tout d’abord hommage à l'image du Bouddha derrière le trône. Thiksé Rinpoché s'avança vers lui pour le saluer. Avant de prendre place, Sa Sainteté se dirigea vers l'avant de l'estrade pour observer la foule et lui faire signe.

Les prières pour la longue vie de Sa Sainteté commencèrent par la Prière des trois continuums. On offrit le rituel du thé et du riz sucré. Ensuite, on invoqua les bouddhas et les bodhisattvas et on leur fit l’offrande des ablutions. Puis on présenta l’offrande du mandala en un verset.

Aujourd'hui, le rituel de prières pour la longue vie de Sa Sainteté se basait sur la Prière aux seize Arhats ou seize Anciens, les disciples libérés du Bouddha qui se sont engagés à protéger son enseignement. Il se poursuivit avec la Prière en sept branches. On offrit le tsog et Sa Sainteté en prit un morceau et le goûta.

Les représentants de la LBA et de la LGA rendirent hommage à Sa Sainteté. Thiksé Rinpoché fit l’offrande du mandala en lui présentant des représentations du corps, de la parole et de l'esprit du Bouddha, des robes monastiques, un bol à aumônes rempli de fruits et un bâton de moine. Sa Sainteté plaça chacun de ces objets à son front en signe de respect. On offrit des plateaux portant des représentations des Huit symboles auspicieux, des Sept emblèmes royaux et des Huit substances de bon augure, avec le souhait que la vie de Sa Sainteté fût prolongée.

On entonna Le chant d'Immortalité - la longue prière pour la longue vie de Sa Sainteté le Dalaï-Lama composée par ses deux tuteurs tandis qu'un important cortège de locaux portant des offrandes défilait devant l'estrade. La prière comprenait le refrain suivant :

Nous offrons nos prières d’une intense dévotion,
Avec le souhait que Tenzin Gyatso, protecteur de la Terre des neiges,
Puisse vivre pendant cent éons.
Répandez sur lui vos bénédictions
Pour la réalisation de toutes ses aspirations.

Sa Sainteté s'adressa alors à l'assemblée :

« Mes frères et sœurs dans le Dharma, ce que je souhaite dire, c'est que les habitants du Ladakh et d'ailleurs, moines et laïcs, se sont rassemblés ici avec une fervente dévotion pour offrir ces prières pour ma longue vie. Les Tibétains et les peuples de la région himalayenne qui suivent la tradition bouddhiste tibétaine se sont réunis ici spécialement pour offrir ces prières afin que je vive longtemps.

En ce qui me concerne, je suis né à Dhomé, dans l'Amdo, et j'ai déménagé au Tibet central. Tous les peuples et toutes les divinités du Tibet m'ont accordé leur confiance et leur foi inébranlable. J'ai donc assumé la responsabilité de servir le peuple et les dieux du Tibet. J'ai vécu ma vie dans des circonstances difficiles et j'ai dû faire face à de nombreux défis. »

À ce moment-là, un vieil homme qui était arrivé à la fin du cortège d'offrandes s'approcha pour recevoir la bénédiction de Sa Sainteté, qui éclata de rire car cet homme portait deux chapeaux l'un sur l'autre. Le vieil homme fut suivi d'un Tibétain portant le drapeau tibétain, qu'il présenta à Sa Sainteté.

« Les divinités protectrices tibétaines telles que Nétchoung Tcheugyal, le Grand Roi du Dharma, qui ont prêté serment, m'ont accompagné tout au long de mon dévouement à la cause tibétaine. Les divinités protectrices du Tibet ont œuvré aux côtés des êtres humains sous la direction de Nétchoung. Au Tibet, j'ai principalement vécu au palais du Potala et à Norboulingka, le palais d'été, d'où j'ai servi le peuple tibétain et la tradition tibétaine. J'ai assumé sincèrement la responsabilité du Tibet et de la religion tibétaine. Au cours de toutes ces années, j'ai également invoqué des divinités supramondaines et mondaines pour soutenir la cause tibétaine, et ces divinités ont fait de leur mieux pour nous venir en aide.

« Pour ma part, j'ai étudié le bouddhisme avec mes tuteurs depuis mon enfance. J'ai commencé par les Thèmes collectés, puis j'ai étudié l'esprit et la conscience, la logique, la Perfection de la sagesse, la Voie du milieu (Madhyamaka) et la Connaissance supérieure (Abhidharma), bien que je sois sceptique sur certains aspects. Quoi qu'il en soit, j'ai étudié la philosophie de la Voie du milieu ainsi que la logique et l'épistémologie, la nature de la connaissance, toutes les matières qui représentent remarquablement notre tradition.

« Et puis, concernant la science intérieure de l'esprit, la compréhension du fonctionnement de notre esprit et de nos émotions, aujourd'hui même les scientifiques modernes sont désireux d'apprendre de notre tradition.

« J'ai vécu au Tibet pendant plus de deux décennies et j'ai dû faire face à de nombreux défis. J'ai rencontré le président Mao Tsé Toung à Pékin, où j'ai appris que nous avions des idéologies et des points de vue philosophiques différents. En raison des bouleversements qui ont eu lieu au Tibet, j'ai dû fuir mon pays natal et je vis depuis lors confortablement en exil en Inde.

« J'ai pu contribuer à la préservation des enseignements du Bouddha et me mettre au service des personnes dans différentes parties du monde qui viennent me demander conseil. Je me suis forgé une réputation de maître spirituel. Qu'elles soient croyantes ou non, beaucoup de personnes admirent ce que j'ai accompli.

« Au cours de ma vie, beaucoup de gens m'ont fait confiance, directement ou indirectement, et j'ai prié pour leur bien-être. Je voudrais donc vous saluer tous avec Tashi délèk.

« Quoi que j'aie pu accomplir dans le cadre de mes activités mondaines ou de mes enseignements spirituels, je vous retrouve tous réunis ici pour offrir ces prières pour ma longue vie. De la même façon que vous avez prié pour que je vive longtemps, je prierai pour que vos souhaits se réalisent. Je tiens à vous remercier tous pour ces prières et ces offrandes, et je prie pour que vos prières puissent être exaucées sans obstacles. Merci et Tashi délèk.

« Il convient de noter l'intérêt croissant pour le bouddhisme en Chine continentale aujourd'hui, l'un des pays les plus peuplés au monde. Dans le passé, on me qualifiait de réactionnaire mais je n'ai jamais nourri de rancune ni de pensées malveillantes à l'égard de quiconque.

« Historiquement, depuis l'époque de Songtsèn Gampo, nous avons toujours entretenu des liens étroits avec la Chine. À mesure que le peuple chinois continuera de s'intéresser au bouddhisme, celui-ci se répandra naturellement et je serai heureux de contribuer autant que possible à ce développement.

« Bien sûr, je cultive quotidiennement l'esprit d’éveil de la bodhichitta. Et pour renforcer cette pratique, je médite également sur la vacuité. À mesure que les enseignements vastes et profonds du Bouddha se répandent dans le monde, et en particulier en Chine, j'ai bon espoir que cela conduira à la paix et à l'harmonie dans le monde entier. J'espère également que les populations pourront vivre en paix dans la région himalayenne et que la paix et le calme régneront à la frontière indo-tibétaine. Je crois cela possible.

« Vous vous êtes rassemblés ici avec une foi et une dévotion, inébranlables pour offrir ces prières pour ma longue vie, et je prierai moi aussi avec la ferme détermination de vivre longtemps. » À ce moment précis, des applaudissements retentirent dans l'assistance.

S’en suivit un intermède musical, avec en premier lieu, un groupe de chanteurs et de musiciens ladakhis, puis un groupe du Village des Enfants Tibétains local (TCV) qui interprétèrent des chants en célébration du 90° anniversaire de Sa Sainteté, priant qu'il vive longtemps. Le groupe du TCV entama sa prestation en s'engageant à cultiver un cœur chaleureux, comme expression de leur gratitude envers Sa Sainteté.

À la fin des prières, on invoqua les Seize Anciens et les Rois des Quatre directions une fois encore pour faire la requête d’une longue vie pour le Lama et de la prospérité de ses enseignements. En signe de gratitude envers Sa Sainteté pour avoir accepté la requête de vivre longtemps, le Gandèn Tripa, Djétsoun Lobsang Dordjé Rinpoché fit une dernière offrande du mandala. On récita plusieurs prières de bon augure se terminant par la prière de longue vie de Sa Sainteté en un seul vers :

Dans ce paradis des montagnes enneigées du Tibet,
Vous êtes la source de tous bienfaits et de tout bonheur.
Ô tout puissant Tchènrézi, Tenzin Gyatso,
Puissiez-vous demeurer jusqu’à la fin du samsara.


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Les Huit versets de l'entraînement de l'esprit et le Chant des Quatre Attentions https://fr.dalailama.com/news/les-huit-versets-de-lentraînement-de-lesprit-et-le-chant-des-quatre-attentions Don Eisenberg https://fr.dalailama.com/news/les-huit-versets-de-lentraînement-de-lesprit-et-le-chant-des-quatre-attentions Leh, Ladakh, Inde  – Ce matin, Sa Sainteté le Dalaï-Lama quittait sa résidence du Shewatsel Phodrang pour se rendre au pavillon situé à l'autre bout du terrain où il a déjà donné deux fois l'initiation de Kalachakra. Le terrain était bondé de monde, avec environ 50 000 personnes. À l’arrivée de Sa Sainteté, des enfants étaient en train de débattre devant la scène.

Après qu'il eut pris place, on récita des prières, notamment la Prière des Trois continuums, le Soutra du cœur et l'aspiration suivante : Par les mérites que je pourrai ainsi créer en écoutant les enseignements, puissé-je devenir Bouddha afin d’être bénéfique à tous les êtres. On distribua du thé et du riz sucré et on offrit une courte offrande du mandala.

Sa Sainteté commença en rappelant qu'il avait perdu son propre pays, le Tibet, et s'était exilé en Inde. Comme il vit depuis lors dans la région himalayenne, c'est un endroit qui lui est cher. Il souligna que les habitants de cette région avaient un lien particulier avec Avalokitéshvara. Il évoqua son départ du palais de Norboulingka, la traversée de la rivière Kyichou et l'ascension du col qui mène au-delà de la vallée. « J'étais triste de partir, mais je me suis dit que nous étions tous les mêmes en tant qu'êtres humains ; nous voulons tous être heureux et ne pas souffrir. J'ai senti que même si je devais m'exiler, je pourrais toujours partager les enseignements avec les autres.

« Partout où je vais dans la région himalayenne, je trouve des gens fidèles et dévoués, consacrant leur vie à la pratique spirituelle. Bien que les Tibétains aient connu de grandes difficultés et que les restrictions chinoises soient devenues de plus en plus strictes, les peuples de la région himalayenne sont restés nos amis.

En tant que personne qui bénéficie des bénédictions d'Avalokitésvara et qui cultive la bodhicitta et la vue supérieure, j'ai pu générer l'esprit d'éveil et la vue de la vacuité. C'est quelque chose que nous pouvons tous faire. Nous pouvons développer ces pratiques avec enthousiasme. Mon principal conseil est de vous rappeler constamment l'esprit d'éveil de la bodhicitta et la vue de la vacuité. Je le fais moi-même chaque matin dès mon réveil et je reste en méditation pendant un certain temps sur ces principes. Nous parlons ici d'atteindre l'éveil, dont le mot tibétain est jang-tchoub. Il se compose de deux syllabes. La première, jang, signifie surmonter tous les fautes et manquements, tandis que « tchoub » signifie s’enrichir de toutes qualités excellentes que l’on peut peuvent développer.

« Les gens souffrent partout dans le monde. Que nous suivions une pratique religieuse ou non, tout le monde veut être heureux et personne ne veut souffrir. La souffrance a deux racines : avoir une attitude égocentrique et égoïste, et considérer à tort que les choses existent de manière indépendante. Quand je me réveille le matin, je génère l'esprit d'éveil, l'aspiration à atteindre l'éveil, et en réfléchissant à certaines lignes de l'Entrée dans la voie médiane de Chandrakirti, je médite sur la vacuité. Ces deux principes, l'esprit d'éveil et la vacuité, sont l’essence de l'enseignement du Bouddha.

« Il n'y a pas si longtemps, j'ai eu une vision du Bouddha devant moi. Il a levé les yeux, m'a vu et m'a fait signe de m'approcher. Il prononça quelques mots qui évoquaient la bodhicitta et la vacuité, ce qui m'a rendu très heureux.

« En tant qu’adeptes du Bouddha, nous devons faire du développement de l'esprit d'éveil et de la vue de la vacuité, le cœur de notre pratique. En tant que disciples dévoués, vous devriez vous en rappeler les jours. »

Sa Sainteté fit remarquer qu'hier, c’était le jour de l'indépendance de l'Inde. Il exprima son admiration pour l'Inde, suggérant que « ceux d'entre nous qui vivent ici devraient se réjouir de la liberté dont nous jouissons. Nous avons la possibilité de donner du sens à notre vie », ajouta-t-il, en faisant tout notre possible pour aider les autres êtres. Il souligna que l'Inde était une terre où fleurissent de nombreuses traditions religieuses. C'est un lieu où règne l'harmonie. L'essence de la pratique religieuse est d'être bienveillant et non violent, de ne faire de mal à personne. C'est pourquoi l'Inde devrait faire tout son possible pour instaurer la paix dans le monde.

« De très nombreuses personnes se sont rassemblées ici aujourd'hui, fit observer Sa Sainteté, et je tiens à vous remercier tous d'être venus. Pour ma part, je suis né près du Kumbum, dans le nord-est du Tibet, mais j'ai déménagé pour Lhassa. J'ai étudié la philosophie bouddhiste avec mes tuteurs, ce qui m'a ouvert les yeux. J'ai appris que tout dans le monde est comme une illusion. Les choses semblent exister d'une certaine manière, mais ce n'est pas ainsi qu'elles existent réellement. J'ai le sentiment d'avoir donné un sens à ma vie et ce que je vous dis est basé sur ma propre expérience. N'oubliez pas qu'il est important d'avoir un cœur chaleureux et d'aider autrui. »

Sa Sainteté se tourna vers les Huit versets sur l'entraînement de l'esprit et lut le quatrième verset :

Quand je vois des êtres d’un naturel méchant,
En proie aux erreurs et à de violentes souffrances,
Je chérirai ces êtres comme
Un trésor précieux si difficile à trouver.

« Le conseil de Guéshé Langri Thangpa est que nous devrions chérir les autres êtres, même s'ils sont malveillants, lorsque nous les voyons souffrir. »

Les versets suivants disent : Quand quelqu'un, par jalousie, me maltraite, m’insulte ou me cause du tort, j’accepterai la défaite et lui offrirai la victoire… Même si quelqu'un que j'ai aidé et en qui j'ai placé beaucoup d’espoir me blesse cruellement et me fait du mal, je le considérerai comme mon précieux maître spirituel. Sa Sainteté précisa : « Quand d'autres personnes vous critiquent, au lieu de vous mettre en colère contre elles, vous devriez vérifier si leurs critiques sont fondées. Vérifiez si vous avez ces défauts ou non. Si c'est le cas, soyez-leur reconnaissant de vous les avoir signalés. Considérez leurs critiques comme des conseils spirituels. »

Le septième verset dit :

Ainsi, j’offrirai directement et indirectement,
Tout bienfait et tout bonheur à tous les êtres, mes mères, 
Et je prendrai secrètement sur moi
Tous leurs malheurs et toutes leurs souffrances.

Le dernier verset :

Puissent toutes ces pratiques rester non souillées
Par les concepts erronés des huit comportements mondains.
Percevant tous les phénomènes comme illusoires,
Je pratiquerai sans attachement pour libérer de l’asservissement 
Des émotions perturbatrices et du karma, tous les êtres et moi-même.

Sa Sainteté commenta : « Les souffrances que nous rencontrons dans notre vie sont le résultat de nos conceptions erronées. Cependant, en voyant toutes choses comme des illusions, nous pouvons imaginer nos illusions se dissoudre dans la vacuité. »

Puis, Sa Sainteté lut le Chant des Quatre Attentions. Il énuméra les quatre attentions : l'attention au maître, l'attention à l'aspiration altruiste à l'éveil suprême, l'attention au corps en tant que corps divin et l'attention à la vue de la vacuité.

En lien avec la deuxième attention, il dit que nous devrions comprendre que nous sommes confrontés à la souffrance à cause de notre propre esprit indiscipliné et des perturbations mentales qu'il fait naître. Nous trouvons un soulagement en nous rappelant que nos pères et nos mères, qui nous ont protégés avec gentillesse, souffrent également et sont privés de bonheur. « Abandonnez le désir et la haine, méditez sur l'affection et la compassion, et, sans laisser votre esprit vagabonder, placez-le dans la compassion. » Sa Sainteté déclara qu'il mettait systématiquement en pratique ce que ce texte conseille.

En ce qui concerne la quatrième attention, l'attention à la vue de la vacuité, il dit que nous devrions comprendre que les choses nous apparaissent comme si elles avaient une existence objective et indépendante alors qu'elles n'existent pas ainsi en réalité.

« Au Tibet, poursuivit Sa Sainteté, nous intégrons la pratique du soutra et du tantra. Dans le tantra, nous méditons sur le yoga de la déité, en visualisant notre corps transformé en celui d'une déité. Nous apprenons également les différents degrés de subtilité de notre esprit. Nous dépassons la perception ordinaire, qui repose sur un niveau de conscience grossier, pour accéder à notre esprit plus subtil – l'esprit lumineux de claire lumière – et le développer. C'est cet esprit que nous utilisons pour faire l'expérience de la vacuité.

« La tradition bouddhiste que nous avons préservée au Tibet était unique d'un point de vue psychologique. Dans la pratique de l’Anuttara-yoga tantra, nous essayons d'identifier et d'utiliser notre conscience subtile. D'autres traditions n'expliquent pas comment faire cela. Comme elles, nous cultivons l'esprit d'éveil et la vue de la vacuité mais seul le tantra nous permet de cultiver l'esprit subtil et inné de claire lumière, en le transformant en chemin vers l'éveil.

« Si nous y parvenons, les niveaux grossiers de l'esprit s'apaisent et nous pouvons utiliser l'esprit subtil pour réaliser la vacuité. C'est quelque chose d'extraordinairement profond.

« Je suis né en Amdo, je suis venu à Lhassa et j'ai reçu les enseignements de mes tuteurs. En plus d'étudier, j'ai médité sur ce que j'avais appris, ce qui m'a permis d'acquérir de l'expérience sur les enseignements.

« J'ai eu la chance de venir dans cette région de l'Himalaya et de partager ces enseignements avec vous qui suivez la même tradition que nous au Tibet. Le Tibet a connu beaucoup de grands maîtres, des adeptes extraordinaires. Pratiquez bien et vous pourrez peut-être devenir comme eux.

« Nous avons ici et maintenant l'occasion de développer l'esprit d'éveil de la bodhicitta, et il serait bon de le faire. Pensez à devenir Bouddha pour le bien de tous les êtres dotés de conscience à travers toute l'étendue de l'espace. Veuillez réciter ces lignes après moi :

Je cherche refuge en les Trois Rares et Sublimes ;
Je confesse toutes mes actions négatives.
Je me réjouis des vertus de tous les êtres.
Je prends à cœur l'état parfait de la bouddhéité.

Je prends refuge jusqu'à l’éveil
En le Bouddha, le Dharma et l’Assemblée Suprême,
Afin d'accomplir mes objectifs et ceux d’autrui,
Je développe l'esprit d'éveil.

Ayant développé l'aspiration à l'éveil suprême,
J'invite tous les êtres sensibles comme mes hôtes,
Je mettrai en œuvre les excellentes pratiques de l'éveil suprême.
Puissé-je devenir Bouddha afin d’être bénéfique à tous les êtres.

Sa Sainteté fit remarquer qu'il avait pu donner des enseignements sur deux textes dont il a reçu la transmission, ainsi que diriger la cérémonie pour cultiver la bodhicitta pour laquelle il a reçu les bénédictions provenant de la lignée des lamas. Il donna ensuite une transmission orale des mantras du Bouddha Shakyamouni, d’Arya Tara, du Bouddha de la Médecine, de Manjoushri, de Vajragourou, de Djé Tsongkhapa et de la louange du Mig-tsé-ma.

L'événement se termina sur l'offrande d’un mandala de gratitude à Sa Sainteté et sur la récitation de la Prière des paroles de vérité et de la Prière royale.

Souriant et faisant un signe de la main en direction de la foule, Sa Sainteté salua l'assemblée et s’en retourna à sa résidence.


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Pose de la première pierre du nouveau Djokhang à Leh et bénédiction du centre du Dharma à Choglamsar https://fr.dalailama.com/news/pose-de-la-première-pierre-du-nouveau-djokhang-à-leh-et-bénédiction-du-centre-du-dharma-à-choglamsar Don Eisenberg https://fr.dalailama.com/news/pose-de-la-première-pierre-du-nouveau-djokhang-à-leh-et-bénédiction-du-centre-du-dharma-à-choglamsar Shewatsel, Leh, Ladakh, Inde – Aujourd'hui, Sa Sainteté le Dalaï Lama s'est rendu en voiture sur le site du temple démoli du Djokhang à Leh. Sous le soleil éclatant du matin, des personnes de tous horizons s’alignèrent le long de la route pour l'accueillir. Sur le site du Djokhang, il fut accueilli par les présidents de l'association bouddhiste du Ladakh et de l'association Gonpa du Ladakh, ainsi que par d'autres dignitaires. Il bénit ensuite le site sur lequel le temple doit être reconstruit.

Après que Sa Sainteté a pris place, les membres du comité de reconstruction lui signalèrent que l'ancien temple présentait des fissures dues aux inondations et aux fortes pluies qui ne pouvaient être réparées. Ils lui montrèrent des plans pour la construction d'un nouveau temple. Des centaines de moines et de laïcs s'étaient rassemblés pour assister à la pose de la première pierre et au dévoilement d'une plaque commémorative sur laquelle on pouvait lire :

Poser les fondations pour la sagesse et la compassion
Reconstruction du Chowkhang (Djokhang) Vihara, Leh, Ladakh

Sous ces deux lignes étaient inscrits le nom complet de Sa Sainteté, Djétsune Djampèl Ngawang Losang Ténzin Gyatso, et la date du jour.

Sa Sainteté s'adressa à l'assemblée :

« Lorsque j'ai entendu parler de l'état de l'ancien temple Djokhang, j'ai pensé que sa reconstruction pourrait offrir des opportunités imprévues. De même, bien que le Tibet ait été dirigé pendant plusieurs siècles par des membres de la lignée des dalaï lamas, ce n'est que de mon vivant que nous avons, confrontés à une telle dévastation, dû nous exiler. Cela nous a également offert des opportunités imprévues dans la mesure où nous sommes venus vivre sur la terre où le bouddhisme est né et où vivaient les huit maîtres bouddhistes indiens, tels qu'Arya Nagarjouna, qui étaient renommés comme les "Six Ornements et les Deux Sublimes".

« Aujourd'hui, nous continuons à préserver la tradition bouddhiste éprouvée par la logique et l’expérience, qui s'était autrefois répandue en Inde. Nous avons préservé cette tradition par l'étude, la méditation et en l'appliquant dans notre propre vie. Je ne veux pas me vanter, mais en ce qui me concerne, les précédents dalaï lamas ont servi l'enseignement du Bouddha, et bien que je sois né dans l'Amdo, la région nord-est du Tibet, je me suis installé à Lhassa où j'ai pu poursuivre ma propre éducation bouddhiste de manière traditionnelle. J'ai pu suivre le triple processus d'étude, de réflexion et de méditation sous la tutelle de mes enseignants.

« Sous leur supervision, j'ai mémorisé les textes fondamentaux et étudié leurs commentaires respectifs. En même temps, j'ai pu combiner mes études avec la pratique des étapes de la voie vers l’éveil (lamrim) et de l'Entraînement de l'esprit (lodjong). J'ai travaillé dur pour intégrer l'étude à la réflexion et à la méditation.

« Au milieu des bouleversements qui ont eu lieu au Tibet en 1959, j'ai décidé de fuir le Norboulingka et de quitter Lhassa. En partant, j'ai pensé au Djokhang de Lhassa et aux peintures qu'il contenait. Lorsque nous avons atteint le col de la vallée, je me suis retourné pour jeter un dernier regard sur la ville, priant pour que mon départ ne soit que temporaire et que je puisse revenir prochainement.

« Depuis que j'ai quitté Lhassa, le nombre de personnes s'intéressant au bouddhisme n'a cessé d'augmenter dans le monde, en particulier en Europe et en Amérique. J'ai fait preuve de diligence dans mes efforts pour les servir. Grâce à mon karma et aux prières que j'ai faites dans le passé, j'ai réussi à contribuer à la renaissance et à la préservation des enseignements du Bouddha, et je continuerai à servir le Dharma du bouddha pendant de nombreuses années encore. Je rends hommage à mon précieux tuteur, Thouptèn Loungtok Namgyal Trinley Ling Rinpoché, qui m'a principalement appris à comprendre les textes philosophiques. Je suis également reconnaissant à mon équipe d'assistants de débat avec lesquels j'ai appris à argumenter et à raisonner.

« J'ai pu présenter le bouddhisme à d'autres personnes, même si mon anglais est médiocre. J'ai comparé la compréhension bouddhiste du fonctionnement de notre esprit et de nos émotions aux approches scientifiques modernes de la psychologie et des neurosciences, ce qui s'est avéré très bénéfique. En effet, j'ai eu de belles discussions avec de nombreux scientifiques sur la psychologie humaine.

« En résumé, je suis né à Dhomey (Amdo), mais j'ai grandi au Tibet central. J'ai reçu mon éducation de mes tuteurs et, après mon arrivée en Inde, j'ai continué à étudier des textes sur la philosophie et la méditation. En d'autres termes, j'ai fait de mon mieux pour partager ma compréhension du bouddhisme avec les autres.

« La façon dont nous étudions les traités bouddhistes classiques est très bonne car elle est basée sur un raisonnement logique. Les rituels tantriques et la vénération des protecteurs du Dharma à l'aide de tambours et de cymbales peuvent être très utiles, mais ce qui est vraiment précieux, c'est l'étude des écritures. Et à ce sujet, nous ne devrions pas simplement nous contenter de l'autorité des citations tirées des écritures ; nous devons utiliser la raison et la logique associées à une compréhension du fonctionnement de l'esprit et des émotions.

« Ayant démoli l'ancien temple, j'apprécie vraiment votre détermination à reconstruire le Djokhang ici. Mais la simple reconstruction du temple n'a rien d'exceptionnel. L'essentiel est qu'il offre à d'autres les moyens d'étudier l'enseignement du Bouddha, comme j'ai pu le faire depuis mon enfance.

« Lorsque vous aurez achevé le temple, vous devrez veiller à ce qu'il devienne un centre d'apprentissage, un endroit où les gens pourront étudier les traités logiques et philosophiques, ce qui leur permettra de s'engager dans un débat dialectique, d'analyser et d'étudier la philosophie bouddhiste. J'espère que vous ferez cela et je prie pour que vous y parveniez. Je vous remercie. »

Depuis le site du Djokhang, Sa Sainteté se rendit à Choglamsar pour consacrer un centre du Dharma construit par l'association Ladakh Gonpa (AGL). Le président de l'AGL l'accueillit à la porte. Sa Sainteté entra dans le hall du centre du Dharma, qui était plein à craquer, et présenta ses respects devant les statues en bois sculpté du Bouddha et d'Avalokitéshvara, et devant une autre statue de Gourou Padmasambhava. Il s'assis ensuite et le président de l'AGL et d'autres personnes lui offrirent un mandala de l'univers ainsi que des représentations du corps, de la parole et de l'esprit du Bouddha. Parmi les prières prononcées, une prière d'un seul verset fut prononcée pour la longue vie de Sa Sainteté :

Dans le royaume pur des chaînes de montagnes enneigées
Vous êtes la source de tout bien-être et de tout bonheur
Tènzin Gyatso, Seigneur Avalokitéshvara,
Puissiez-vous vivre jusqu'à la fin du cycle de l'existence.

Du thé et du riz sucré furent servis avant que Sa Sainteté ne s'adresse à l'assemblée.

« J'ai pu vous rendre visite aujourd'hui parce que cela tombe bien sur le chemin du retour à Shewatsel. Je suis heureux de vous saluer tous, mes amis du Dharma, y compris les abbés, les enseignants et les membres du Sangha.

« Il existe de nombreuses religions dans le monde et, en particulier, de nombreuses traditions religieuses en Inde. Cependant, le bouddhisme attire l'attention des scientifiques, en particulier des psychologues et des neuroscientifiques. Le bouddhisme, tel qu'il a été préservé au Tibet, repose sur une étude rigoureuse faisant appel à la logique et au raisonnement. C'est pourquoi de nombreux scientifiques ont discuté avec moi de notre tradition de logique et d'épistémologie.

« Notre tradition bouddhiste ne se concentre pas sur les prières et les rituels, mais met l'accent sur l'utilisation de la logique (pramana), la perfection de la sagesse (prajnanparamita), la vue de la voie médiane (madhyamaka), etc.

« En ce qui me concerne, j'ai quitté mon lieu de naissance quand j'étais jeune et je me suis rendu au Palais du Potala où j'ai commencé à étudier les Recueils de sujets (dudra) et les Types de raisonnements (tarig) à l'âge de cinq ou six ans.

« Bien que le Tibet ait été en contact avec la Chine et l'Inde depuis l'époque du roi Songtsèn Gampo, c'est le roi Trisong Détsèn qui a invité Shantarakshita à venir au Tibet depuis l'Inde. Par conséquent, notre tradition bouddhiste est authentique. J'ai étudié les textes classiques, bien que je n'aie pas approfondi le Trésor de la connaissance (Abhidharmakosha). J'ai étudié le vinaya, le code de discipline monastique, et la logique.

« Il existait un programme établi pour l'étude du bouddhisme au Tibet et je l'ai suivi. J'ai fini par me présenter aux examens du diplôme de guéshé dans les grands monastères, dont Séra et Drépoung. L'examen s'est terminé par une épreuve finale lors de la Grande Fête des prières (Meunlam Tchènmo), qui s'est tenue au temple Djokhang à Lhassa devant une assemblée de moines-étudiants des trois institutions monastiques de Séra, Drépoung et Gandèn.

« Bien que portant le titre de Dalaï Lama, on ne m’a pas juste placé sur un haut trône : je devais étudier les traités classiques comme n'importe quel autre moine. Le fait de les étudier à fond et de les analyser dans le cadre de débats m'a été d'une grande utilité dans mes discussions avec les scientifiques modernes.

« De Takdrak Rinpoché, j'ai reçu de nombreuses habilitations et autorisations tantriques. Cependant, mon principal professeur de philosophie était Kyabjé Ling Rinpoché. J'étudiais avec lui le matin et l'après-midi, lorsqu'il m'expliquait la philosophie en détail. Il m'a ouvert les yeux sur le riche contenu de notre tradition bouddhiste. Plus tard, lorsque j'ai rencontré des scientifiques, j'ai pu comparer leurs explications avec ce que disent nos textes et j'ai pu apprendre beaucoup d'eux.

« J'ai encouragé non seulement les moines mais aussi les moniales à étudier la philosophie et à apprendre à débattre. Aujourd'hui, la philosophie et le débat sont étudiés dans de nombreux couvents à Dharamsala, Mundgod et ici au Ladakh. L'étude et le débat signifient que nous ne prenons pas l'enseignement pour acquis.

« Quand j'étais jeune, j'avais sept assistants de débat (tsènzhabs), un pour chacun des sept principaux monastères. J'ai pratiqué le débat avec eux. Lorsque j'ai passé mon examen final, j'ai eu le sentiment d'avoir donné un sens à ma vie. Je ne me suis pas contenté de présider des cérémonies en tant que Dalaï Lama, j'ai étudié la philosophie. Quelle que soit la tradition à laquelle ils appartiennent, il est important que tous nos moines et moniales étudient les textes classiques.

« Aujourd'hui, nous voyons des moniales débattre pendant le Grand festival des prières, ce qui est nouveau. L'essentiel est qu'il est très important de préserver le Dharma en l'étudiant et en pratiquant la méditation. C'est pourquoi j'ai encouragé les moniales et les laïcs à étudier.

« Outre l'étude du Dharma, je vous encourage à apprendre l'anglais afin de pouvoir expliquer les enseignements du Bouddha au plus grand nombre de personnes possible. Les moines ne doivent pas se contenter d'étudier, ils doivent être capables de partager leur compréhension avec les autres.

« C'est tout ce que j'avais à dire aujourd'hui, merci. »

Sa Sainteté parcourut ensuite la courte distance qui le séparait de Shewatsel, où il réside.

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