Sa Sainteté le 14e Dalaï-Lama https://fr.dalailama.com/ en-us Félicitations au ministre en chef du Bihar https://fr.dalailama.com/news/félicitations-au-ministre-en-chef-du-bihar Don Eisenberg https://fr.dalailama.com/news/félicitations-au-ministre-en-chef-du-bihar Thekchen Tcheuling, Dharamshala, Inde, le 20 novembre 2025

Sa Sainteté le Dalaï-Lama a écrit à Nitish Kumar pour le féliciter du succès remporté par sa coalition lors des récentes élections législatives régionales.

Sa Sainteté le Dalaï-Lama et Nitish Kumar, ministre en chef de l'État du Bihar, à Bodhgaya, dans l'État du Bihar, Inde, le 21 décembre 2023. Photo : Tenzin Choejor

« J'apprécie profondément votre amitié et la généreuse hospitalité dont vous avez fait preuve à mon égard lors de mes visites au Bihar, en particulier à Bodh Gaya, au fil des ans », a-t-il écrit. « Je tiens également à vous exprimer ma gratitude pour votre soutien et vos encouragements constants à mes efforts visant à promouvoir une plus grande sensibilisation et un intérêt accru pour la pensée indienne ancienne telle qu'elle a été transmise par la tradition historique de Nalanda. Comme vous le savez, la philosophie indienne ancestrale du karuna et la conduite qui en découle, l'ahimsa, constituent un exemple inspirant pour le reste du monde. »

« Au fil des ans, le Bihar a connu un développement significatif et une prospérité croissante dans de nombreux domaines de la vie. Ces réalisations sont d'autant plus significatives qu'elles améliorent véritablement la vie des personnes pauvres et dans le besoin.

Je prie pour que vous continuiez à relever avec succès les défis qui vous attendent et à répondre aux espoirs et aux besoins de la population du Bihar. »

Sa Sainteté a conclu sa lettre en offrant ses prières et ses meilleurs vœux.

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Des moines et moniales taïwanais récitent l'Essence de l'éloquence par cœur https://fr.dalailama.com/news/des-moines-et-moniales-taïwanais-récitent-lessence-de-léloquence-par-cœur Don Eisenberg https://fr.dalailama.com/news/des-moines-et-moniales-taïwanais-récitent-lessence-de-léloquence-par-cœur Thekchèn Tcheuling, Dharamsala, Inde 

Aujourd'hui, dans la salle d'audience de son bureau, Sa Sainteté le Dalaï-Lama rencontrait plus de 180 moines et moniales chinois, de trois monastères taïwanais : le monastère Thoubtèn Tcheuling, le monastère Tsokdrouk Euser Ling et le monastère de Nanhai. Lorsque Sa Sainteté eut pris place, les moines et moniales chinois chantèrent une prière en chinois pour sa longue vie. Cinq moines représentant tous les membres de l'assemblée lui ont ensuite offert un mandala et les trois représentations du corps, de la parole et de l'esprit des êtres éveillés. Puis, les moines et moniales chinois récitèrent de mémoire en tibétain l'Essence de l'éloquence (Drang Nges Legs Shey Nyingpo) de Tsongkhapa.

Sa Sainteté fit alors les remarques suivantes :

« Parmi toutes les différentes traditions bouddhiques du monde, il n'y a peut-être rien d'aussi profond que les enseignements que nous avons préservés au Tibet. Et parmi ces enseignements, l'Essence de l'éloquence est l'un des plus excellents. J'ai moi-même mémorisé l'intégralité du texte, même si aujourd'hui, j'en oublie parfois certains passages. Quoi qu'il en soit, en vous écoutant le réciter de mémoire, je me suis clairement souvenu de sa signification, ce qui m'a procuré une joie particulière. C'était formidable. Je vous remercie tous de l'avoir récité ici aujourd'hui.

« Avec le temps, la situation s'est considérablement détériorée au Tibet. Depuis mon arrivée ici en exil, j'ai continué à étudier les grands textes autant que je le pouvais. Je tiens à remercier les amis du Dharma qui m'ont fourni des conditions favorables et en ont éliminé les obstacles. Comme je l'ai mentionné précédemment, nous avons conservé au Tibet la collection d'enseignements bouddhiques la plus pure au monde.

« De nos jours, en Chine aussi, il y a un fort intérêt pour le bouddhisme. Je pense donc qu'il serait bon que nous puissions progressivement diffuser en Chine continentale en langue chinoise, les enseignements bouddhiques que nous avons étudiés au Tibet. Nous, les Tibétains, avons mangé de délicieux plats chinois. Il est peut-être temps maintenant de partager avec nos amis les enseignements que nous avons étudiés pendant tant d'années, fondés sur la logique et des explications approfondies. De nombreux changements ont lieu en Chine continentale, et l'intérêt pour le bouddhisme ne cesse de croître. Je suis très heureux de voir ici aujourd'hui des personnes venues de Taïwan qui peuvent réciter de mémoire l'Essence de l'éloquence. À terme, il y aura de toute évidence des occasions d'enseigner et d'étudier cet excellent texte en Chine également. Je vous remercie tous. »

Sa Sainteté reçut en audience les 250 fidèles de Taïwan, les moines et moniales qui avaient récité le texte de mémoire et leurs partisans, ainsi qu'un groupe venu s’ajouter de Mongols. Alors qu'ils faisaient leurs adieux à Sa Sainteté, les moines et moniales taïwanais chantèrent la prière à Arya Tara.

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Célébration du 75e anniversaire de l'accession de Sa Sainteté le Dalaï-Lama à la direction spirituelle et temporelle du Tibet https://fr.dalailama.com/news/célébration-du-75e-anniversaire-de-laccession-de-sa-sainteté-le-dalaï-lama-à-la-direction-spirituelle-et-temporelle-du-tibet Don Eisenberg https://fr.dalailama.com/news/célébration-du-75e-anniversaire-de-laccession-de-sa-sainteté-le-dalaï-lama-à-la-direction-spirituelle-et-temporelle-du-tibet Thekchèn Tcheuling, Dharamsala, Inde

Plus de 6 000 personnes s’étaient rassemblées aujourd'hui au temple tibétain principal pour exprimer leur gratitude à Sa Sainteté le Dalaï-Lama pour sa bienveillance, en commençant par son accession à la direction spirituelle et temporelle du Tibet le 17 novembre 1950, il y a 75 ans aujourd'hui.

Lorsque Sa Sainteté atteignit la porte de sa résidence, il fut accueilli par l'invitée d'honneur du jour, le Dr Eliska Zigova, ambassadrice de la République tchèque en Inde, le président de l'administration centrale tibétaine, le Sikyong Pènpa Tséring, le président du Parlement, Khènpo Sonam Tenphel, et la commissaire en chef de la justice, Yéshi Wangmo, ainsi que Tashi Namgyal et des représentants d'anciens élèves de plusieurs écoles tibétaines qui ont contribué à l'organisation de l'événement d'aujourd'hui. Ils l'escortèrent jusqu'à son siège dans la véranda située sous le temple où des artistes tibétains chantaient et dansaient pour l'accueillir.

Au son des clairons, le Sikyong Pènpa Tséring hissa le drapeau tibétain. Des artistes de l'Institut tibétain des arts du spectacle, accompagnés de cornes et de tambours chantèrent ensuite l'hymne national tibétain, suivi de l'hymne national indien. Le commissaire en chef de la justice, le président du Parlement et le Sikyong offrirent à Sa Sainteté un mandala représentant le corps, la parole et l'esprit du Bouddha. Ce rituel fut reproduit par Tashi Namgyal et 24 représentants d'anciens élèves de sept écoles centrales résidentielles pour Tibétains (CST) en Inde, du Village des enfants tibétains de Dharamshala, de la Fondation des foyers tibétains de Mussoorie et des écoles tibétaines de jour en Inde et au Népal, qui présentèrent deux magnifiques statues d'Avalokitéshvara Khasarpani à Sa Sainteté.

Le Sikyong Penpa Tséring lut la déclaration du Kashag marquant l'événement d'aujourd'hui, d'abord en tibétain, puis en anglais. Il évoqua pour commencer que ce jour propice, marquant le 75ème anniversaire de l'accession de Sa Sainteté le Dalaï-Lama à la direction spirituelle et temporelle du Tibet était également célébré dans le cadre de l'Année de la compassion, célèbrant le 90ème anniversaire de Sa Sainteté.

Il rappela qu'un empire politique unifié est apparu pour la première fois au Pays des Neiges à l'époque du premier empereur tibétain Nyatri Tsènpo, au IIIème siècle avant notre ère. Sous le règne des Trois rois du Dharma, l'influence de l'empire tibétain s'étendait à toute l'Asie. Sous le roi Songtsèn Gampo, on créa une écriture tibétaine sur la base de l'écriture indienne Goupta. En temps voulu, les enseignements bouddhiques purs de la tradition de Nalanda furent introduits au Tibet. Au cours de cette période, le Tibet envahit la capitale chinoise Chang'an, aujourd'hui Xi'an.

À partir du IXème siècle, l'empire tibétain se fragmenta, mais depuis l'époque de Drogeun Cheugyal jusqu'à la création du Gadèn Phodrang, une relation de « prêtre-mécène » existait avec les souverains mongols, ming et les mandchous de Chine.

Au début du XXème siècle, le seigneur de guerre musulman Ma Bufang envahit l'Amdo. Le général mandchou Zhao Erfeng envahit Le Kham et les Britanniques, le Tibet central. Après avoir pris le pouvoir en Chine, le Kuomintang (le Parti nationaliste chinois) annexa certaines parties de l'Amdo et du Kham et défia à plusieurs reprises les forces gouvernementales tibétaines à la frontière. Après la création de la République populaire de Chine communiste en 1949, l'Armée populaire de libération occupa certaines parties de l'Amdo et du Kham, ce qui aboutit à la prise de Chamdo et à la défaite de l'armée tibétaine.

C'est dans ces circonstances que le peuple tibétain se tourna vers Sa Sainteté le Dalaï-Lama, le suppliant, bien qu'il n'eût que 15 ans, d'assumer la responsabilité de diriger le Tibet. C'est ainsi que, le 17 novembre 1950, il s’acquitta de cette tâche. Pendant plus de huit ans, il tenta de négocier avec les Chinois, s'efforçant de protéger la vie des Tibétains et de préserver le patrimoine religieux et culturel unique du Tibet, dans le cadre de l'accord en 17 points qui avait été imposé aux Tibétains. Malheureusement, en 1959, face à l'agression incessante de la République populaire de Chine, il fut contraint de s'exiler en Inde.

À son arrivée en terre sainte indienne, Sa Sainteté rejeta l'accord en 17 points, le déclarant nul et non avenu. Dans les années 1970, il proposa la voie médiane pour résoudre le conflit sino-tibétain. C'est la politique que l'administration centrale tibétaine continue de suivre aujourd’hui.

Le Sikyong Penpa Tséring fit l'éloge de Sa Sainteté, le qualifiant de grand bodhisattva, comme en témoignent ses efforts inlassables pour remplir ses quatre engagements : promouvoir les valeurs humaines, l'harmonie interreligieuse, la sagesse indienne ancienne et la préservation de l'écologie et de la culture du Tibet. Il déclara : « En cette heureuse occasion, nous offrons nos prières sincères pour la longue vie de Sa Sainteté le Grand quatorzième Dalaï-Lama et la poursuite de ses activités éclairées pour les ères cosmiques à venir. »

Dans sa déclaration au nom du Parlement tibétain en exil, le président Khenpo Sonam Tenphel mentionna que Sa Sainteté s'était rendue en Chine en 1954 et avait rencontré les dirigeants chinois. En 1956, il était venu en Inde pour participer au 2500ème anniversaire du Bouddha Jayanti. Il y avait rencontré les dirigeants indiens et avait particulièrement apprécié le système démocratique dynamique de l'Inde. De retour au Tibet, en 1959, il passa son examen de guéshé lharampa à l’occasion du Grand Festival de prières. Le 17 mars 1959, alors que la situation à Lhassa devenait de plus en plus dangereuse, il s'échappa du palais de Norbulingka et quitta Lhassa.

Exilé en Inde, Sa Sainteté s'efforça de recréer de toute urgence les conditions permettant aux moines et aux moniales de reprendre leurs études et de mener une vie monastique. Il planifia et mit en place des écoles où les enfants pouvaient recevoir une éducation associant programme moderne et tradition tibétaine. Il prit également des mesures pour établir un Parlement tibétain en exil. Il engagea des discussions fructueuses avec des scientifiques modernes sur la nature de l'esprit et la réalisation de la paix intérieure.

Au début de son exil, Sa Sainteté demanda l'aide des Nations Unies. Plus tard, il envoya des délégations pour enquêter au Tibet afin d’évaluer la situation sur place. Conformément à sa détermination à résoudre les problèmes par le dialogue, ses représentants participèrent à neuf cycles de pourparlers avec les autorités chinoises, mais en vain. Le président appela le gouvernement chinois à résoudre la question du Tibet du vivant de Sa Sainteté. Enfin, il exprima lui-même sa profonde gratitude à Sa Sainteté.

Tashi Namgyal, président du comité d'organisation des anciens élèves prit ensuite la parole pour évoquer la profonde préoccupation de Sa Sainteté pour les Tibétains qui l'ont suivi en exil. Il considérait l'éducation comme tellement importante qu'il encouragea la création de la première école tibétaine en exil à Mussoorie, en la soutenant financièrement sur ses propres fonds. Grâce à la création des écoles centrales pour Tibétains, les enfants tibétains ont pu apprendre leur propre langue, leur histoire et leurs traditions religieuses, tout en suivant un programme scolaire moderne comprenant notamment des cours de mathématiques.

Sa Sainteté encouragea sa sœur Tséring Dolma à créer le Village des Enfants Tibétains à Dharamsala afin de s'occuper des nombreux enfants tibétains orphelins. Le bureau de Sa Sainteté fournit des fonds à de nombreuses écoles qui virent le jour dans les colonies tibétaines. Il se rendait lui-même dans ces écoles pour voir comment les enfants se portaient, leur témoignant l'attention que l'on attend généralement d'un parent.

En résumé, Tashi Namgyal fit remarquer que les enfants tibétains avaient atteint un niveau d'alphabétisation presque complet et qu'ils avaient grandi pour devenir des membres responsables et actifs de la communauté tibétaine.

Sa Sainteté reçut ensuite un cadeau de gratitude en or et en argent représentant une paire de mains soutenant un livre ouvert éclairé par une lampe de la sagesse. Une fois encore, on offrit ce cadeau en signe de profonde gratitude pour la bonté infinie de Sa Sainteté.

Un groupe d'anciens élèves de différentes écoles tibétaines chanta joyeusement une chanson spécialement composée pour exprimer sa gratitude à Sa Sainteté.

L'invitée d'honneur, l'ambassadrice tchèque en Inde, le Dr Eliska Zigova, s'adressa à l'assemblée. « Qu'est-ce que le leadership ? » demanda-t-elle, « je pense que vous serez d'accord avec moi pour dire que nous avons besoin d'un bon leadership. Lorsque nous voyons comment le leadership échoue dans plusieurs régions du monde, cela donne pleinement son sens à cette célébration de la prise de fonction par Sa Sainteté le Dalaï-Lama, il y a 75 ans, du leadership spirituel et temporel du Tibet.

« J’ai été touchée par la façon dont les anciens élèves ont exprimé leur gratitude envers Sa Sainteté. J'ai également pensé à la façon dont le jeune Dalaï-Lama a assumé la responsabilité de la nation et de son peuple dans des circonstances si difficiles, puis qu’il a dû quitter le Tibet près de neuf ans plus tard. Des milliers de Tibétains l'ont suivi. Soucieux de leur bien-être, Sa Sainteté lança en 1960 la création d'écoles. Nous voyons ici non seulement les anciens élèves de ces écoles, mais aussi les enfants qui continuent à y étudier aujourd'hui.

« J'ai visité l'école de la Fondation Tibetan Homes à Mussoorie en avril dernier et j'ai vu des enfants non seulement bien éduqués, mais aussi bien soignés. Et ce qui est étonnant, c'est que ces enfants, la troisième génération en exil, parlent couramment le tibétain. Ainsi, pour l'avenir de la nation tibétaine, je prie pour la longue vie de notre chef spirituel — et je dis « notre » parce qu'il nous guide tous.

En tant qu'ambassadrice tchèque, j'aimerais ajouter une chose. Le 17 novembre est également une date importante dans le calendrier tchèque. C'est en effet ce jour-là, en 1989, que la Révolution de velours a commencé. Après 40 ans de régime communiste, celui-ci a été renversé pacifiquement et Václav Havel est devenu le premier président libre de la Tchécoslovaquie.

Notre président a invité Sa Sainteté le Dalaï-Lama en Tchécoslovaquie car il a estimé que sa présence était importante pour son propre leadership. L'amitié entre Sa Sainteté et Václav Havel a établi un lien très important entre le Tibet et la République tchèque. En souhaitant la paix, la liberté et la prospérité pour tous, je vous remercie beaucoup. »

Puis, le Dr Zigova fut invitée à présenter le livre « L'histoire du Tibet et l'héritage de Sa Sainteté le quatorzième Dalaï-Lama » de Losang Jinpa Nampheltsang.

Le secrétaire du Kashag et président du comité central d'organisation du Ghoton, Tségyal Choukya Dranyi prononça quelques mots de remerciements. Les mains jointes, il exprima sa reconnaissance à Sa Sainteté d'avoir honoré l'événement de sa présence. Il remercia l'invitée d'honneur pour ses observations inspirantes, ainsi que le Sikyong et le président pour leurs remarques encourageantes. Il remercia les invités et toutes les personnes présentes d'être venues, en particulier les anciens élèves des écoles tibétaines en Inde, au Népal et au Bhoutan. Enfin, il exprima sa gratitude aux membres des médias et à tous ceux qui ont contribué à l’évènement en coulisses.

Sa Sainteté se leva pour partir et, souriant aux sympathisants de part et d’autre sur son passage, il traversa la cour. À la porte de sa résidence, il monta dans une voiturette de golf qui le ramena chez lui. Pendant ce temps, dans la cour derrière lui, les célébrations se poursuivaient, les personnes présentes chantant et dansant jusqu'à l'heure du déjeuner.

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Félicitations à la présidente de l'Irlande https://fr.dalailama.com/news/félicitations-à-la-présidente-de-lirlande Don Eisenberg https://fr.dalailama.com/news/félicitations-à-la-présidente-de-lirlande Thekchen Tcheuling, Dharamshala, Inde, le 11 novembre 2025

À la suite de son investiture, Sa Sainteté le Dalaï-Lama a écrit à Catherine Connolly pour la féliciter de son élection à la présidence de l'Irlande.

« Vos nombreuses années d'expérience dans la fonction publique vous seront très utiles en ces temps difficiles où le monde est confronté à d'immenses défis », a-t-il écrit.

« Outre le fait que votre élection couronne vos réalisations personnelles, je suis heureux de constater que votre pays a une fois de plus élu une femme à la présidence. Comme vous le savez peut-être, il existe des preuves scientifiques démontrant que les femmes sont plus sensibles aux sentiments des autres en matière de compassion. Je pense donc que si davantage de nos dirigeants étaient des femmes, le monde serait plus compréhensif et plus pacifique. »

Sa Sainteté a conclu sa lettre en ces termes : « Je vous souhaite plein succès dans la réalisation des défis qui vous attendent pour répondre aux espoirs et aux aspirations du peuple irlandais. »

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Prières pour la longue vie de Sa Sainteté le Dalaï-Lama par les habitants de Meun-Tawang https://fr.dalailama.com/news/prières-pour-la-longue-vie-de-sa-sainteté-le-dalaï-lama-par-les-habitants-de-meun-tawang Don Eisenberg https://fr.dalailama.com/news/prières-pour-la-longue-vie-de-sa-sainteté-le-dalaï-lama-par-les-habitants-de-meun-tawang Thekchèn Tcheuling, Dharamsala, Inde

Aujourd'hui, au Thekchèn Tcheuling Tsuglagkhang, le Temple tibétain principal, on avait décoré la cour de riches guirlandes de fleurs. De la porte de la résidence de Sa Sainteté le Dalaï-Lama à son trône situé sous la véranda du temple, on avait déroulé un tapis rouge orné de symboles de bon augure et parsemé de pétales de fleurs. Environ 550 personnes vêtues de costumes traditionnels meunpa étaient assises dans la cour.

Lorsque Sa Sainteté atteignit la porte, il fut accueilli par les représentants des organisateurs, l'Union des étudiants meunpa et les Jeunes de Meunyoul, dirigés par Lama Ngawang Norbou. Il traversa alors une arche de fleurs à l'entrée de l'allée et se dirigea jusqu’au centre de la cour, tout en souriant et saluant les personnes venues lui souhaiter la bienvenue. La foule chantait doucement pour l'accueillir.

Quand Sa Sainteté eut pris place, on servit du thé. On récita des prières pour sa longue vie, basées sur l'Invocation des seize Arhats. On offrit un tsog à Sa Sainteté, qui en prit une portion et la mangea. Ensuite, le maître de chant offrit un mandala lui faisant la requête de vivre longtemps. Lama Ngawang Norbou, qui est également président de la Société de préservation culturelle Tendheun de Tawang offrit à son tour un mandala avec trois représentations du corps, de la parole et de l'esprit du Bouddha.

Alors que l’on chantait le Chant de l'immortalité - La grande prière pour la longue vie de Sa Sainteté le Dalaï-Lama écrite par ses deux tuteurs, les membres de l'organisation s’approchèrent de Sa Sainteté pour recevoir ses bénédictions, tandis qu’un cortège de personnes porteuses d’offrandes défilait devant lui.

C’est alors que Sa Sainteté s'adressa à l'assemblée :

« J'ai été reconnu comme la réincarnation des précédents dalaï-lamas. J'ai principalement étudié avec Ling Rinpoché et d'autres. C'est dans des circonstances difficiles que je suis arrivé en Inde. Depuis lors, j'ai visité de nombreux pays à travers le monde et les gens sont heureux de me voir. Je suis né à Amdo et j'ai passé la majeure partie de ma vie à essayer d’être bénéfique aux enseignements et aux êtres dotés de conscience. Je me soucie des enseignements et du peuple tibétain. C'est ainsi que les choses se passent depuis mon arrivée en Inde. Je visite des lieux saints en Inde, tels que Bodhgaya, et je peux aider les bouddhistes qui viennent du Tibet. Je pense qu'à terme, je pourrai également aider les bouddhistes en Chine.

« J'ai atteint un âge avancé, mais je suis en bonne santé, ce qui me permet de servir les enseignements. J'ai eu l'occasion de vraiment servir la doctrine bouddhique et ceux qui y croient.

« Lorsque j'ai quitté Norboulingka, j'ai prié en faveur des enseignements et des êtres dotés de conscience, et en particulier en faveur du peuple tibétain. En traversant le fleuve Tsangpo, j'étais triste, mais les bateliers m'ont réconforté. Ils m'ont dit : « Même si vous devez quitter Lhassa pour le moment, ne soyez pas triste, vos bonnes actions en faveur du bien-être religieux et politique du Tibet ne seront pas vaines, où que vous soyez » Quelle gentillesse ! Mon esprit s'est apaisé et j'ai fini par atteindre l'Inde. Après cela, j'ai visité de nombreuses régions du pays ainsi que de nombreuses autres parties du monde, et j'ai toujours gardé une motivation pure. J'ai fait tout ce que j'étais physiquement capable de faire, tout en conservant une motivation pure et centrée. Je n'ai jamais dévié de cette ligne de conduite. Même si j'ai rencontré des difficultés physiques, j'ai toujours fourni des efforts et relevé avec courage les défis auxquels j'étais confronté.

« Grâce à mes voyages, mon nom est devenu assez connu. J'ai pu aider quelque peu de nombreuses personnes par mes explications sur les enseignements bouddhiques. J'ai travaillé dur et je continuerai à le faire. Quand je suis arrivé en Inde, les gens semblaient heureux de me voir. Cela n'a pas changé. Partout où je vais maintenant, les gens sont heureux de me voir.

« Vous, les habitants de Meun-Tawang, êtes venus ici et avez prié sincèrement pour ma longue vie, ainsi que pour Tchènrézi. Vous avez fait ces prières en signe de votre foi et de votre confiance en moi.

« Depuis le moment où je me réveille le matin jusqu'à ce que je me couche le soir, et même pendant mon sommeil, je prie : « Que les bénédictions du Bouddha descendent sur ceux qui ont foi en moi. » Ainsi, je prie sans relâche pour être utile à tous les êtres et aux enseignements.

« Vous vous êtes rassemblés ici aujourd'hui, inspirés par la foi, et je vous en remercie. En plus des prières que nous avons récitées, je vais vous transmettre oralement les mantras de Tchènrézi, de Manjoushri et d’Arya Tara. »

Sa Sainteté récita tout d'abord une prière à Tchènrézi :

Avec ton beau corps blanc immaculé, sans aucun défaut, dont la tête est couronnée par un bouddha pleinement éveillé, d’un esprit de compassion, tu contemples les êtres vivants. Je me prosterne devant toi, ô Tchènrézi.

Soulignant le lien particulier qui unit Tchènrézi au peuple tibétain et à la région himalayenne, Sa Sainteté demanda à l'assemblée de répéter trois fois après lui le Om mani padmé houng, puis de se joindre à lui pour en réciter un mala.

Sa Sainteté récita ensuite une prière à Manjoushri :

Toi qui apparais sous la forme d'un jeune homme et qui allumes la grande lampe de la sagesse dissipant les ténèbres du monde, devant toi, ô Manjoushri, je me prosterne.

« Nous pouvons avoir la pure motivation d'être utiles aux autres, » fit remarquer Sa Sainteté, « mais sans le discernement qui accompagne la sagesse, nous ne saurons pas vraiment ce qui est utile et ce qui ne l'est pas. Avec la sagesse, vous pouvez analyser le sens de la réalité. Lorsque la compassion est associée à la sagesse, il n'y a rien de plus grand, pour vous-même ou pour autrui.

« Dans mon cas, j'attribue ma vivacité d'esprit au fait d'avoir récité le mantra de Manjoushri. Même aujourd'hui, lorsque des enfants viennent me voir, je leur enseigne ce mantra. Sa récitation nous apporte une sagesse analytique, claire, rapide, profonde et discursive. »

Enfin, Sa Sainteté fit observer qu'Arya Tara ne ressemble à aucune autre divinité dans son incarnation de l'activité vertueuse des êtres éclairés et dans sa défense contre les huit peurs. Il sollicita alors l'assemblée pour répéter son mantra trois fois après lui.

L'Union des étudiants meunpa, dirigée par son président offrit un mandala d'action de grâce à Sa Sainteté en remerciement d'avoir accepté leur requête de longue vie. S’en suivit la prière pour sa longue vie en un seul verset et la Prière des paroles de vérité.

Alors que tous les membres de la congrégation pouvaient s'approcher du trône en file d'attente et rencontrer Sa Sainteté, divers chanteurs interprétèrent des chants émouvants pour exprimer leur souhait qu'il vive longtemps. Une fois Sa Sainteté de retour à sa résidence, les membres de la congrégation restèrent dans la cour pour continuer à chanter dans une joyeuse célébration.


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Prières pour la longue vie de Sa Sainteté le Dalaï-Lama https://fr.dalailama.com/news/prières-pour-la-longue-vie-de-sa-sainteté-le-dalaï-lama-4 Don Eisenberg https://fr.dalailama.com/news/prières-pour-la-longue-vie-de-sa-sainteté-le-dalaï-lama-4 Thekchèn Tcheuling, Dharamsala, Inde

Il régnait une fraîcheur automnale dans l'air ce matin, avec un ciel d’un bleu limpide lorsque Sa Sainteté le Dalaï-Lama franchit la porte de sa résidence. Des représentants de la communauté Dhanglob, organisateurs de la cérémonie de longue vie d'aujourd'hui étaient là pour l'accueillir et le conduire au Tsuglagkhang, le Temple tibétain principal. Des danseurs Tashi Sheulpa dansaient tandis qu'un groupe de femmes costumées chantaient pour l'accueillir.

Les prières d'aujourd'hui s'inscrivent dans le cadre du Gourou Boum-Tsog, une offrande de cent mille tsogs à Gourou Padmasambhava, organisée par la communauté Dhanglob. Ce rituel culminera demain, le dixième jour du mois tibétain. En plus de cette série de prières, les organisateurs ont repeint le mur d'enceinte de la résidence de Sa Sainteté, dans les couleurs traditionnelles blanc et marron.

Dans le temple, Sa Sainteté fut accueillie par l'abbé du monastère de Gandèn Shartsé, l'abbé du monastère de Drépoung Gomang, l'abbé du monastère de Gyouteu, le Gandèn Tri Rinpoché, le Sharpa Tcheudjé, l'abbé du monastère de Namgyal, Thomtog Rinpoché, ainsi que la jeune réincarnation de Lhagyala Rinpoché. Aujourd'hui, Thomtog Rinpoché était le maître présidant le rituel de longévité d’Amitayus composé par le Ve Dalaï-Lama, avec le soutien d'environ 3 500 personnes. À sa droite, était assis le Dordjé Leubpeun et à sa gauche l'ancien Dordjé Leubpeun du monastère de Namgyal.

À un certain moment du rituel, Thomtog Rinpoché se saisit de la flèche de longue vie, enveloppée dans de la soie colorée et ornée d'un miroir, et l'agita dans l'espace devant lui pour symboliser la réunion des accomplissements positifs. Il la remit ensuite à Sa Sainteté qui répéta le geste.

Trois moines présentèrent un plateau copieux de « tsog » à Sa Sainteté qui en prit une portion et la mangea avant de tremper son doigt dans le nectar qui lui était offert et d'y goûter.

Thomtog Rinpoché, accompagné des représentants des organisateurs offrit à Sa Sainteté un mandala représentant le corps, la parole et l'esprit du Bouddha, un vase de longue vie dans lequel Sa Sainteté prit une goutte de nectar et un tas de pilules de longue vie, dont il en mangea une. On lui présenta un ensemble de gâteaux rituels de différentes couleurs associés à la longévité. On lui offrit ensuite des plateaux portant les représentations des huit symboles auspicieux, des sept emblèmes royaux et des huit substances de bon augure.

Le détenteur du trône de Gandèn, Djétsun Lobsang Dordjé, le Sharpa Tcheudjé, Djétsun Ngawang Jordèn et les représentants des organisateurs offrirent séparément trois représentations du corps, de la parole et de l'esprit du Bouddha à Sa Sainteté. Pendant ce temps, Jamyang Khyèntsé Tcheukyi Lodreu récitait la Mélodie du nectar d'immortalité, une prière pour la longue vie de Sa Sainteté le XIVe Dalaï-Lama, vainqueur suprême et omniscient.

Une procession composée de membres de la communauté Dhanglob qui s'étendait jusqu'au fond de la cour du temple traversa le temple en portant des offrandes de statues, d'écritures sacrées, etc. Un drapeau tibétain et un homme âgé vêtu de blanc fermait la procession. On récita le Chant d’Immortalité, la prière élaborée pour la longue vie de Sa Sainteté le Dalaï-Lama, composée par ses deux tuteurs.

Trois jeunes hommes debout à l'extrémité du temple interprétèrent une chanson contemporaine exprimant leur souhait de longue vie à Sa Sainteté, en s'accompagnant au dramyen et à la guitare.

Enfin, on offrit un mandala d'action de grâce à Sa Sainteté en remerciement d'avoir accepté la requête de longue vie. Les représentants des organisateurs s’approchèrent du trône pour recevoir sa bénédiction, une kata et un ruban protecteur.

Parmi les prières de clôture, figurait la Prière pour l'épanouissement du Dharma qui apparaît dans les œuvres complètes d'Atisha. On dit toutefois qu'il la trouva dans L’Essence du Soutra de la Lune. S’en suivirent les Paroles de vérité et la prière populaire en un seul verset pour la longue vie de Sa Sainteté :

Dans ce paradis entouré de montagnes enneigées,
Vous êtes la source de tout bienfait et de tout bonheur.
Ô tout Puissant Tchènrézi Tènzin Gyatso,
Veuillez demeurer jusqu’à la fin du samsara.


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Félicitations à la Première ministre du Japon https://fr.dalailama.com/news/félicitations-à-la-première-ministre-du-japon Don Eisenberg https://fr.dalailama.com/news/félicitations-à-la-première-ministre-du-japon Thekchen Tcheuling, Dharamsala, Inde, le 22 octobre 2025

Sa Sainteté le Dalaï-Lama a écrit à Sanae Takaichi pour la féliciter de son élection au poste de Première ministre du Japon.

« Il ne fait aucun doute que votre expérience de plusieurs décennies dans le service public vous seront très utiles pour diriger le Japon à ce moment crucial de l'histoire de votre pays, alors que le monde est confronté à de grands défis », a-t-il écrit. « Ayant connu d'immenses souffrances à la suite d'attaques nucléaires, le Japon a toujours été à l'avant-garde des efforts visant à instaurer la paix dans le monde. Votre pays a été un fervent défenseur du désarmement nucléaire. En particulier dans une période comme celle-ci, marquée par l'incertitude et les bouleversements dans de nombreuses régions du monde, il est essentiel de mener des efforts concertés pour résoudre les problèmes par le dialogue et la diplomatie.

« Outre vos réalisations personnelles, je me réjouis de constater que le Japon a élu sa première femme Première ministre. Je pense que les femmes sont plus compatissantes et sensibles aux sentiments des autres, des qualités que j'ai d'abord apprises de ma propre mère aimante. Il existe également des preuves scientifiques démontrant que les femmes sont plus sensibles à la douleur d’autrui. Je suis donc fermement convaincu que si davantage de femmes occupaient des postes de direction, le monde serait plus compréhensif et plus pacifique.

« Je vous souhaite beaucoup de succès dans les défis et les opportunités qui vous attendent pour renforcer le bonheur au Japon et dans le monde entier. »

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39ème Dialogue « Mind & Life » https://fr.dalailama.com/news/39ème-dialogue-mind-life Don Eisenberg https://fr.dalailama.com/news/39ème-dialogue-mind-life Thekchèn Tcheuling, Dharamsala, Inde

Le trente-neuvième dialogue Mind & Life s’est tenu cette semaine à Dharamsala. Plus de 120 scientifiques, universitaires, praticiens contemplatifs, chefs d'entreprise, décideurs politiques et autres personnalités se sont réunis dans le bâtiment de la bibliothèque et des archives du Dalaï-Lama, situé sous la résidence de Sa Sainteté le Dalaï-Lama, afin d'explorer la nature de l'esprit ainsi que les promesses et les défis de l'Intelligence Artificielle (IA). Ils furent rejoints par des invités issus d'institutions éducatives et culturelles tibétaines.

L’événement était organisé par le Mind & Life Institute, Mind & Life Europe et le Dalaï-Lama Trust. Le secrétaire de la fondation et directeur de la bibliothèque et des archives du Dalaï-Lama, Jamphel Lhundrup, présenta l'événement.

Il déclara que ce dialogue, comme ceux qui l'ont précédé depuis près de quarante ans, s'inspirait de la vision de Sa Sainteté, visant à créer un pont entre les traditions de sagesse orientales et les découvertes occidentales. En 1987, la première réunion de Mind & Life jetait les bases de ce qui est aujourd'hui une plateforme mondiale. Le Mind & Life Institute réunit des érudits bouddhistes et des scientifiques spécialisés dans les neurosciences, la physique, la cosmologie, la biologie et la sagesse contemplative. Au cours de ces recherches, un lien entre le cerveau, l'esprit et l’éthique a été établi. Les travaux de l'institut ont incité les moines et les moniales à inclure l'étude des sciences dans leur programme d'études traditionnel.

Dans son discours d'ouverture, Thupten Jinpa, le président du conseil d'administration de Mind & Life, précisa que ce dialogue avait lieu au cours de la 90ème année de Sa Sainteté le Dalaï-Lama, une période désignée comme l'Année de la compassion. Il suggéra que l’on puisse considérer cela comme une offrande de pratique.

Il rappela que l’organisation du premier dialogue revenait au brillant scientifique chilien Francisco Varela et à l'entrepreneur Adam Engle. Ils ont offert à Sa Sainteté une plateforme sur laquelle il pouvait poursuivre son intérêt pour la science en le mettant en lien avec des scientifiques. Pour les deux traditions de recherche que sont le bouddhisme et la science, ils leur ont créé l’occasion de se rencontrer.

Jinpa mentionna les deux objectifs principaux de Sa Sainteté lorsqu'il s'engage avec des scientifiques. Le premier est d'élargir les horizons de la recherche scientifique elle-même, afin d'aller au-delà du paradigme matérialiste. Il souhaite mettre l'accent sur l'aspect mental, y compris l'expérience contemplative vécue. Parallèlement, la science a développé une technologie sophistiquée permettant l'imagerie cérébrale, qui a permis la reconnaissance de la neuroplasticité. Le Mind & Life Institute a joué un rôle considérable dans l'ouverture de recherches allant au-delà d'une compréhension réductionniste de l'expérience humaine et de la conscience.

Le deuxième objectif de Sa Sainteté est de voir comment la science peut servir l'humanité. Il considère qu'il est essentiel d'avoir une motivation compatissante pour y parvenir.

Thupten Jinpa rapporta être fasciné par la conviction profonde de Sa Sainteté selon laquelle la connaissance pouvait émerger du dialogue — une découverte tout à fait instructive. Le plus souvent en Occident, dit-il, les réunions universitaires ressemblent davantage à des monologues. Un scientifique présente son article, répond à quelques questions et s'assoit. Mind & Life suppose qu'une compréhension claire peut émerger d'un dialogue collectif en créant un espace qui permet aux gens de réfléchir collectivement, de penser ensemble à voix haute. Et la nature de ce dialogue est multidisciplinaire.

Thupten Jinpa révéla qu’il était ravi que le thème du dialogue de cette année soit « Esprits, intelligence artificielle et éthique ». En effet, une question déterminante de notre époque va être comment les êtres humains vont coexister avec l'IA. Il fit remarquer qu’il nous faudra puiser dans les ressources les plus profondes et les plus diverses de la connaissance humaine pour éviter que les termes de la discussion et du débat ne soient dominés par les voix les plus fortes. L'avenir de l'humanité est en jeu.

Il ajouta son impatience à voir comment la « magie » de Mind & Life allait se déployer dans ce contexte. Il reconnut son intérêt pour l'IA, mais, n'ayant pas accès à la recherche, il dit se retrouver dans l'incapacité de distinguer le réel du battage médiatique.

Le dialogue se déroula en six sessions de deux heures. Les panels de quatre intervenants étaient composés des professeurs suivants : Emily M. Bender, de l’université de Washington ; Ani Choyang, du monastère de Djangchoub Tcheuling ; Molly Crockett, de l’université de Princeton ; Robert Cummings, de l’université du Mississippi ; Marc-Henri Deroche, de l’université de Kyoto ; Jason Gabriel, de Google DeepMind ; Shaun Gallagher, de l’université de Memphis ; Peter Hershock, du centre East-West ; Merve Hickok, du Centre pour l’Al et la politique digitale ; Thupten Jinpa, président du conseil d'administration du Mind & Life Institute ; Khangser Rinpoché, du monastère de Gyuto ; Sasha Luccioni, de Hugging Face ; Chiara Mascarello, de l’université de Padoue ; Kate Nave, de l’université d'Édimbourg ; Anat Perry, de l’université hébraïque de Jérusalem ; Guéshé Lodoe Sangpo, du monastère de Gadèn Jangtsé ; Murray Shanahan, de Google DeepMind de l’Imperial College de Londres ; Luc Steels, de l’université de Bruxelles ; Guéshé Thabkhé, du monastère de Sera Djé ; Marieke van Vugt, de l’université de Groningue.

Chaque intervenant disposait de dix minutes pour faire sa présentation. Celle-ci était suivie d'une discussion entre les membres du panel. Puis, après une courte pause, les membres du public pouvaient poser des questions.

Au cours de la dernière session, dans l'après-midi du jeudi 16 octobre, Luc Steels, membre du comité de planification du programme et intervenant, présenta un résumé complet des principaux thèmes abordés lors de la réunion. Il fut tout d'abord question du potentiel de l'IA pour soulager la souffrance, pour promouvoir l'équité et l'harmonie sociale, et pour favoriser l'épanouissement sur terre. Ensuite, on analysa les risques que l'IA faisait peser sur la santé et le bien-être, le travail, l'éducation, la politique et l'action climatique. Enfin, la réunion examina le type de qualité éthique que les êtres humains pourraient et devraient insuffler aux formes d'intelligence artificielle afin d'éviter les effets néfastes et de favoriser le bien-être de tous sur Terre.

On divisa ces thèmes majeurs en cinq sessions. La première porta sur l'esprit d'un point de vue philosophique. La suivante traita du détachement et des relations qui ont du sens. La troisième session porta sur les récits collectifs et les futurs possibles. Ensuite, il y eut une session sur la diversité et l'éthique et pour finir, une session sur l’éducation.

Au cours de toutes ces sessions, on souleva quatre questions : la première fut de savoir ce que l'IA faisait de bien à l'heure actuelle et ce que nous pouvions en faire. La deuxième concerna l'impact de son utilisation sur la société et sur nous-mêmes. Il s'agit là de questions sur l'IA telle qu'elle existe aujourd'hui. Mais les intervenants se sont également intéressés à l'avenir, le sentiment général étant que les êtres humains peuvent le créer et doivent le créer. La réunion fut l'occasion importante de définir l'orientation que pourrait prendre l'IA à l'avenir et la manière d'y parvenir.

Alors, que fait l'IA aujourd'hui ? On présenta divers exemples de chatbots mais la réunion se concentra principalement sur les applications qui nous concernent en tant qu'êtres humains. Nombreuses sont les conférences qui ont abordé ce que l'IA pouvait apporter à la science des données ou à l'analyse des données, etc. L'objectif ici est de se concentrer sur des sujets qui concernent les êtres humains.

On formula plusieurs mises en garde, la première étant que nous ne devrions pas nous laisser emporter par le battage médiatique créé par les services de relations publiques des grandes entreprises. Il convient de garder notre calme et de porter un regard critique sur l'IA.

Shaun Gallagher souligna ce que l'on pourrait appeler le « sophisme du test de Turing », à savoir qu'il existe une grande différence entre simuler quelque chose et être réellement cette chose. Ainsi, si un chatbot dit : « Je ressens de la compassion pour vous », ce ne sont que des mots et nous ne devrions pas nous laisser tromper en croyant que ce système éprouve de la compassion ou la ressent.

Thubten Jinpa conseilla de faire attention à la façon dont nous utilisons le langage. Il y a un risque à commencer à utiliser des mots qui ont un sens dans un contexte humain et à les appliquer à d'autres situations ou entités. Molly Crocket recommanda de ne pas nous laisser piéger par le techno-optimisme ou le pessimisme humain. Nous ne devons pas oublier la primauté des êtres humains dans tout cela. Les êtres humains sont bien au-delà de ce que les machines actuelles peuvent faire et cela restera le cas dans un avenir prévisible.

Emily Bender souligna l’importance de rester prudents lorsque nous anthropomorphisons l'IA, en évitant de trop interpréter ce que nous voyons ou ce qu'on nous dit.

Si nous nous demandons quel est l'impact actuel, il est évident que cet impact est énorme, et qu'il va encore s'amplifier. Jinpa évoqua la création d'une nouvelle réalité, une nouvelle réalité dont nous faisons partie, que cela nous plaise ou non, et qui dépend de notre volonté de jouer le jeu dans le théâtre créé par l'IA. Il souligna que lorsque les destinataires de certains textes ou les utilisateurs de certains chatbots se rendent compte qu'ils ont affaire à l'IA, leur attitude change. Il est important d'être vigilant à ce sujet.

Présentateurs et membres du public se sont particulièrement inquiétés de l'impact de l'IA sur les enfants et les jeunes adultes. L'IA est apparue dans le monde, mais nous ne savons pas quels seront ses effets sur le développement mental. Les recherches à ce sujet sont insuffisantes. Nous sommes tous comme des cobayes. Il faut faire preuve d'une plus grande prudence concernant nos enfants et nos petits-enfants.

Sacha Luccioni attira l'attention sur l'utilisation des ressources, un autre problème majeur. Alors que tout le monde s'efforce d'économiser l'énergie, on développe une technologie qui sape complètement ces efforts.

En ce qui concerne les futurs possibles pour l'IA, Luc Steels fit remarquer qu'un mot qu'il avait beaucoup entendu était « compassion », quelque chose à laquelle il fallait aspirer. Un autre mot clé était « responsabilité » car le pouvoir s'accompagne de responsabilités. Il fut convenu qu'il fallait plus de transparence, plus d'attention aux valeurs et plus d'influence pour les éducateurs. Guéshé Lodoe Sangpo recommanda d'utiliser l'IA pour créer des liens et non pour les éviter. L'IA ne peut pas aimer, dit-il, mais elle peut nous aider à mieux aimer. Il est nécessaire d'utiliser l'IA pour apporter des changements et favoriser la croissance intérieure, et non pour créer des conflits. En gardant cela à l'esprit, nous pouvons cocréer l'avenir, mais pour ce faire, il nous faut agir.

Lorsque les représentants et les invités du Mind & Life Institute et de Mind & Life Europe ont assisté aujourd'hui à une réception privée avec Sa Sainteté, celle-ci leur exprima :

« Si nous arrivons à tenir ce genre de dialogues de temps à autre, ce sera vraiment formidable. D'un point de vue bouddhique également, il est très utile de s'engager dans de tels dialogues plutôt que d'accomplir des rituels, etc. Si les conditions restent stables, Mind & Life à l'avenir pourra continuer.

« Pour ma part, j'ai étudié la tradition philosophique et pratiqué le débat lorsque j'étais à Lhassa, en adoptant à la fois des points de vue stimulants et réactifs. Lorsque nous étudions, nous faisons appel à notre esprit. Dans mon cas, lorsque j'étudiais, j'utilisais moi-même mon esprit. Bien sûr, lorsqu’enfant j'étudiais, il y avait aussi une part de peur car je craignais que mon professeur me punisse.

« Les scientifiques peuvent tirer parti de la logique et de l'épistémologie, de la pensée critique qui font partie de nos traditions bouddhistes. Ils peuvent en tirer profit.

« Ces temps-ci, je cultive l'esprit d'éveil de la bodhichitta chaque matin au réveil, en priant pour que tous ceux qui me font confiance se portent bien. Ma vie est entièrement consacrée au bien-être d’autrui.

« Je suis un chef religieux vêtu d'une robe de moine, mais lorsque je donne une conférence, je fais souvent référence à la science. En effet, la pensée critique que nous pratiquons est comparable à la recherche scientifique.

« Dès l'instant où nous naissons de notre mère, naît l’expérience. Nous avons des sentiments enracinés dans notre conscience. Il est donc important de comprendre comment fonctionne l'esprit, car la vie repose sur l'esprit. »

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Félicitations à la lauréate du prix Nobel de la paix 2025 https://fr.dalailama.com/news/félicitations-à-la-lauréate-du-prix-nobel-de-la-paix-2025 Don Eisenberg https://fr.dalailama.com/news/félicitations-à-la-lauréate-du-prix-nobel-de-la-paix-2025 Thekchen Tcheuling, Inde, le 11 octobre 2025

Sa Sainteté le Dalaï-Lama a écrit aujourd'hui à Maria Corina Machado pour la féliciter d'avoir reçu le prix Nobel de la paix cette année récompensant ses efforts résolus en faveur des droits démocratiques du peuple vénézuélien et sa détermination à instaurer une société pacifique et équitable.

« En vous consacrant au développement démocratique, a-t-il écrit, vous avez fait preuve d'un courage inébranlable au service des autres.

Par votre propre exemple, vous nous avez rappelé la nécessité de nous exprimer pour défendre la démocratie et la liberté.

Dans votre travail visant à rassembler les gens autour d'une cause commune, vous incarnez l'espoir que la paix et l'harmonie peuvent être réalisées. »

En conclusion, Sa Sainteté lui a adressé ses prières et ses meilleurs vœux.


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Prières pour la longue vie de Sa Sainteté le Dalaï-Lama https://fr.dalailama.com/news/prières-pour-la-longue-vie-de-sa-sainteté-le-dalaï-lama-3 Don Eisenberg https://fr.dalailama.com/news/prières-pour-la-longue-vie-de-sa-sainteté-le-dalaï-lama-3 Thekchèn Tcheuling, Dharamsala, Inde 

Après plusieurs jours de pluie incessante, les montagnes enneigées derrière Dharamsala scintillaient ce matin sous les rayons du soleil. Des représentants de diverses organisations offrant des prières pour la longue vie de Sa Sainteté le Dalaï-Lama - l'Association nationale tibétaine d’Australie, les communautés tibétaines d'Europe et le Congrès de la jeunesse tibétaine - l'escortèrent depuis la porte de sa résidence jusqu'au Tsuglagkhang, le Temple tibétain principal. Des danseurs costumés jouant du tambour et des moines jouant de la corne ouvrirent la voie.

Alors que la voiturette de golf dans laquelle se trouvait Sa Sainteté roulait tranquillement dans le couloir traversant la cour, et qu'il marchait de l'ascenseur au temple, Sa Sainteté souriait et faisait signe de la main, échangeant des salutations avec les membres de la foule.

Dans le temple, Sa Sainteté prit place face à Samdhong Rinpoché, le maître de cérémonie, et à la gauche de Rinpoché, Thomtog Rinpoché, abbé du monastère de Namgyal et abbé du monastère de Gyouteu, tandis qu'à la droite de Rinpoché étaient assis Jonang Gyaltsab Rinpoché, le Lobpeun du monastère de Namgyal, Losang Dhargyey et des guéshés du monastère de Namgyal.

Aujourd'hui, le rituel de longévité était basé sur Amitayus et consistait à invoquer les cinq groupes de dakinis et à leur faire des offrandes. Pendant ce temps, on servait du thé et du riz sucré cérémoniel à toutes les personnes présentes.

Samdhong Rinpoché offrit la flèche de longue vie à Sa Sainteté, qu’il accepta. Après la récitation de la prière en sept branches en un seul verset, on présenta un tsog à Sa Sainteté, qui en prit une petite portion. Ensuite, on récita la prière de longue vie en un seul verset composée par Sa Sainteté à la demande de Dilgo Khyenté Rinpoché :

Sauveur des enseignements du Pays des Neiges et des êtres transmigrants,
Qui rend extrêmement claire la voie qui est l’unification de la vacuité
Et de la compassion,
À Celui qui tient le Lotus, Seigneur Tènzin Gyatso, je fais cette requête :
Puissent tous vos souhaits sacrés s’accomplir spontanément !

Samdhong Rinpoché et les représentants des mécènes et des organisateurs des prières d'aujourd'hui offrirent un mandala et des représentations du corps, de la parole et de l'esprit du Bouddha, avec la requête sincère que Sa Sainteté vive pendant cent ères cosmiques. Du vase de longue vie, Sa Sainteté prit une goutte de nectar dans sa main et en plaça une autre dans la main de Samdhong Rinpoché. On offrit des pilules de longévité ainsi que des plateaux portant des représentations des sept emblèmes royaux, des huit symboles auspicieux et des huit substances de bon augure.

Une procession de membres des groupes organisateurs défila dans le temple. Ils présentèrent les offrandes qu'ils portaient, telles que des statues du Bouddha, des robes de moine, etc., et reçurent les bénédictions de Sa Sainteté.

Il y eut la récitation de la Mélodie du nectar de l'immortalité - une prière pour la longue vie de Sa Sainteté le XIVème Dalaï-Lama, vainqueur suprême et omniscient par Jamyang Khyentsé Tcheukyi Lodreu, se terminant par les vers suivants :

Tant que cette Terre, le mont Mérou, le soleil et la lune perdureront,
Puissiez-vous être protégé, invincible, sur votre trône de vajra,
Dans la demeure céleste du Potala, joie d'Avalokitésvara,
Que votre corps, votre parole et votre esprit secrets demeurent à jamais inchangés !

Par la grâce des trois déités suprêmes de longue vie,
Et par le pouvoir de la vérité des maîtres,
Des yidams, des bouddhas et des bodhisattvas,
Que toutes nos prières soient bénies
Et ainsi s’accomplir sans aucun obstacle !

Puis s’éleva le Chant de l'immortalité - La prière extensive pour la longue vie de Sa Sainteté le Dalaï-Lama composée par ses deux tuteurs, qui reprend le verset suivant comme un refrain :

À vous, nous offrons nos prières avec une fervente dévotion :
Que Tènzin Gyatso, protecteur du Pays des Neiges, vive pendant cent ères cosmiques.
Répandez sur lui vos bénédictions
Afin que ses aspirations se réalisent sans entrave.

S'ensuivit une performance émouvante où trois chanteurs laïcs, à l'arrière du temple, entonnèrent une chanson tibétaine rendue populaire par Tséring Gyourmey - Tsawai Lama, mon bien-aimé maître racine. Tout autour du temple et dans la cour en contrebas, l'assemblée se joignit avec enthousiasme :

Ô mon maître racine,
Votre Sainteté, le Victorieux Tènzin Gyatso,
Pour le bien-être du peuple tibétain et de tous les êtres,
Vous avez gracieusement assumé à la fois des responsabilités spirituelles et temporelles.

Dans un an ou deux,
Puisse le soleil radieux du bonheur se lever de nouveau.
Lorsque cette lumière de joie se lèvera,
Puissions-nous retourner dans notre patrie bien-aimée.

À notre retour,
Au palais sacré du Potala,
Nous prierons humblement,
Accordez-nous la bénédiction d'une audience avec vous pour longtemps encore.

La chanson se termina par l'exclamation Beud Gyalo - Victoire pour le Tibet.

On prononça une invocation à Gourou Padmasambhava afin de lui demander son aide pour surmonter le malheur et les forces obscures. On offrit un mandala d'action de grâce en signe de gratitude envers Sa Sainteté qui a accepté de vivre longtemps.

Pour conclure la cérémonie de manière appropriée, l'assemblée récita Le chant harmonieux de la vérité du Sage - une prière pour l'épanouissement des enseignements non sectaires du Bouddha. Cette prière, écrite par Sa Sainteté, se termine par les deux versets suivants :

Que tous ceux qui me voient, entendent ma voix, pensent à moi, ou me font confiance
Connaissent le bonheur et la vertu des plus glorieux !
Et que même ceux qui m'insultent, me punissent, me frappent ou me dénigrent,
Aient la chance de s'engager sur la voie de l'éveil !

En bref, tant que l'espace durera,
Et tant qu'il y aura de la souffrance parmi les êtres,
Puis-je moi aussi demeurer pour leur apporter bienfaits et bonheur,
De toutes les manières possibles, directement et indirectement !

Il y eut la récitation de la Prière des paroles de vérité et de la prière pour l'épanouissement de l'esprit d’éveil :

Puisse le joyau suprême de la bodhicitta
Naître là où il n’est pas né,
Ne pas dégénérer là où il est déjà né,
Mais s’accroître de plus en plus.

Sa Sainteté quitta le temple, se dirigea vers la cour et monta à bord d'une voiturette de golf. Alors que les moines ouvraient la voie en jouant des cornes traditionnelles, Sa Sainteté traversa la cour en souriant et salua la foule qui se mit spontanément et joyeusement à chanter une fois de plus Tsawai Lama.

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Félicitations pour la nomination de l'archevêque de Cantorbéry https://fr.dalailama.com/news/félicitations-pour-la-nomination-de-larchevêque-de-cantorbéry Don Eisenberg https://fr.dalailama.com/news/félicitations-pour-la-nomination-de-larchevêque-de-cantorbéry Thekchen Tcheuling, Dharamsala, Inde, le 5 octobre 2025 

Dans une lettre écrite le 4 octobre, Sa Sainteté le Dalaï-Lama a adressé ses sincères félicitations à Dame Sarah Mullally, actuellement évêque de Londres, pour sa nomination au poste d'archevêque de Cantorbéry.

« Aujourd'hui, le monde est confronté à de nombreuses difficultés », a-t-il écrit. « Nous vivons une époque où les valeurs humaines fondamentales sont remises en question. Je crois qu'en tant que chefs religieux, nous avons la responsabilité particulière de les ramener à l'attention du public. Toutes les religions prônent le pardon, la patience et la compassion, ainsi que les moyens de les cultiver. Ce sont là des qualités pratiques que nous pouvons partager de manière fructueuse avec les autres.

« Je suis très heureux de constater que vous serez la première femme à diriger l'Église anglicane. Comme vous le savez peut-être, il existe des preuves scientifiques démontrant que les femmes sont plus sensibles aux sentiments des autres en matière de compassion. Je suis donc fermement convaincu que si davantage de nos dirigeants étaient des femmes, le monde serait plus compréhensif et plus pacifique. Votre nomination est un signe d'espoir. »

Sa Sainteté a conclu sa lettre en offrant ses prières et ses meilleurs vœux.

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Enseignement à Dharamsala https://fr.dalailama.com/news/enseignement-à-dharamsala Don Eisenberg https://fr.dalailama.com/news/enseignement-à-dharamsala

Thekchèn Tcheuling, Dharamsala, Inde

Les montagnes Dhauladhar se détachaient nettement sur le ciel bleu clair ce matin, alors que Sa Sainteté le Dalaï-Lama se rendait en voiture à la porte inférieure de l'ascenseur du Tsuglagkhang, le Temple tibétain principal. Il prit le temps d'observer les visages des personnes présentes dans la foule, estimée à 5 800 personnes, dont 1 300 venues de Taïwan. Beaucoup lui rendirent son sourire tandis que d'autres avaient les yeux humides, alors qu'il leur souriait et leur faisait signe.

Dès que Sa Sainteté prit place, deux moines taïwanais entonnèrent une récitation du Soutra du cœur en chinois. Ensuite, on fit une offrande du mandala, accompagné de représentations du corps, de la parole et de l'esprit du Bouddha.

« Nous sommes tous égaux, déclara Sa Sainteté, dans la mesure où nous voulons tous être heureux et où aucun d'entre nous ne veut souffrir. Et nous sommes réunis ici pour écouter comment nous pouvons atteindre cet objectif. Il existe de nombreuses voies religieuses dans le monde, mais au Tibet, nous suivons la tradition de Nalanda et étudions les œuvres de maîtres tels que Nagarjuna et Asanga, ainsi que celles de leurs disciples.

« Pour ma part, je suis né dans la région de Kumbum, dans le Dhomé, et après avoir été reconnu comme la réincarnation du Dalaï-Lama, je suis venu à Lhassa où j'ai étudié avec mes tuteurs Ling Rinpoché et Trijang Rinpoché. J'ai mémorisé les textes fondamentaux des cinq grands thèmes, puis j'ai lu et écouté les grands commentaires qui les expliquaient. La tradition du bouddhisme que nous défendons est unique en ce sens qu'elle s’appuie sur la raison et la logique. Elle comprend également des explications complexes sur le fonctionnement de notre esprit et de nos émotions. C'est cette tradition que nous avons préservée dans sa pure authenticité.

« Aujourd'hui, des Occidentaux qui n'ont aucun lien historique avec le Dharma s'intéressent à notre tradition. Parmi eux, il y a même des scientifiques qui souhaitent en particulier en savoir plus sur l'esprit et les émotions. Nous tous ici présents aujourd'hui sommes des disciples du Bouddha et de ses 84 000 enseignements, que je considère comme un trésor.

« Depuis que j'ai commencé mon éducation bouddhique dans mon enfance, j'ai étudié la Perfection de la Sagesse, la philosophie de la Voie médiane, la logique et la théorie de la Connaissance, la connaissance supérieure et la discipline monastique. Dès le début, je me suis engagé dans des débats basés sur ce que j'avais appris dans l'Introduction à la logique. Cette approche, qui fait appel à l'examen minutieux et à l'analyse, est très efficace pour nous permettre de comprendre véritablement ce que le Bouddha enseignait.

« En plus d'une description détaillée du fonctionnement de l'esprit et des émotions, le tantra présente une explication plus approfondie de la conscience, y compris la subtilité variable des différents états d'esprit.

Dans le contexte bouddhiste, nous parlons de préoccupation pour tous les êtres dotés de conscience mais le peuple tibétain est celui avec lequel j'ai un lien particulier. J'ai l'intention de continuer à le servir du mieux de mes capacités. Bien que les communistes chinois continuent de régner au Tibet, un nombre croissant de Chinois s'intéressent au bouddhisme et à la tradition de Nalanda. Historiquement, la Chine était une terre bouddhiste et il semble que le bouddhisme pourrait encore y être rétabli. J'ai fait tout ce que j'ai pu pour encourager cette possibilité et je continuerai à le faire jusqu'à la fin de ma vie. »

Sa Sainteté annonça qu'il allait diriger la cérémonie visant à développer l'esprit d’éveil de la bodhicitta et à prendre les vœux de bodhisattva. Il conseilla à ses auditeurs d'imaginer devant eux le Bouddha, ses sept successeurs, Manjoushri, Maitréya et les grands maîtres de l'Inde et du Tibet. Puis il y eut une récitation de la prière en sept branches, suivie des versets de la prise refuge et de l’aspiration à atteindre l'éveil, qu'il demanda aux disciples de réciter trois fois après lui :

Je prends refuge en les Trois Rares et Sublimes ;
Je confesse, une à une, toutes mes actions négatives ;
Je me réjouis des vertus de tous les êtres ;
Je prends à cœur l'état de la bouddhéité.

Je prends refuge jusqu'à l’éveil
En le Bouddha, le Dharma et la noble Assemblée,
Dans le but d'atteindre mes objectifs et ceux d’autrui,
Je développe l'esprit d'éveil.

Ayant cultivé l'aspiration à l’éveil suprême,
J'invite tous les êtres comme mes hôtes ;
Je mettrai en œuvre les pratiques enchanteresses de l'éveil suprême.
Puissé-je devenir Bouddha afin d’être bénéfique à tous les êtres.

Sa Sainteté déclara à l'auditoire qu'il n'était pas particulièrement enthousiaste à l'égard des enseignements du Bouddha lorsqu'il était très jeune. Cependant, en vieillissant, il apprit à apprécier la valeur des pratiques visant à transformer l'esprit. Il mentionna que pour les bouddhistes du Tibet et de Chine, c'était le refuge en le Bouddha, le Dharma et la Sangha qui était le plus important tandis que les adeptes des traditions théistes plaçaient leur foi en Dieu. Lors de ses visites dans des monastères au Tibet, il se souvint avoir rencontré des pratiquants très dévoués dont la foi, selon lui, était plus forte que la sienne.

Sa Sainteté fit remarquer qu'un autre aspect de la tradition bouddhique était lié au karma, à toutes sortes de karma que nous créons, positif et négatif, ainsi qu'aux différents degrés de subtilité de notre esprit. Il déclara que la tradition bouddhiste maintenue au Tibet était vaste et profonde, une excellente tradition.

« Nous savons tous, poursuivit Sa Sainteté, que nous faisons des distinctions entre les autres et nous-mêmes. Nous considérons notre tradition comme quelque peu différente de la leur. Ce qu’il convient de faire, c'est d’apprécier toutes les traditions religieuses. Il est possible que lorsque nous analysons d'autres traditions, certains aspects ne semblent pas à la hauteur de nos attentes mais ce n'est pas une raison pour les remettre en question.

« La pratique sincère de la religion implique de discipliner l'esprit et de dompter ses émotions. En tant que disciples du Bouddha Shakyamouni, nous devrions respecter toutes les traditions religieuses, car elles ont toutes le potentiel d'apaiser l'esprit de leurs adeptes. C'est pourquoi il est important d’en comprendre la valeur.

« Lorsque je vivais sous le contrôle communiste chinois, de nombreuses situations auraient pu me mettre en colère mais en 1959, j'ai fui le Tibet. J'ai une admiration et une foi sincère dans la tradition bouddhiste qui nous permet de maîtriser nos émotions et de transformer notre esprit.

« Si vous pouvez cultiver un cœur chaleureux, ainsi que la bodhichitta, et partager cette attitude avec vos proches, vous sentirez que vous êtes détendus et à l'aise et les personnes qui vous entourent seront également heureuses.

« Lorsque j'étais à Pékin, j'ai rencontré Mao Tsé Toung à plusieurs reprises et, à une occasion, il m'a dit très sérieusement que la religion était un poison. Je n'ai rien dit, mais j'ai eu de la peine pour lui car il n'avait aucune idée des bienfaits que peut apporter la pratique spirituelle. »

Sa Sainteté suggéra qu'en plus de répéter le verset de la prise de refuge en les Trois Rares et Sublimes, le Bouddha, le Dharma et le Sangha, la récitation de mantras pouvait être une source d'inspiration. Il demanda donc à son auditoire de répéter après lui certains mantras courants, ceux du Bouddha Shakyamouni, d'Arya Tara, d'Avalokitéshvara et de Manjoushri. Concernant le mantra de Manjoushri Om ara patsa na dhi, Sa Sainteté révéla être convaincu que le fait d’avoir récité ce mantra et prié Manjoushri l'avait aidé à améliorer son intelligence et sa sagesse. Il réitéra que réciter les mantras de Manjoushri et d'Avalokitéshvara pouvait vraiment faire la différence.

Après avoir transmis le mantra du Bouddha de la Médecine, il fit remarquer que les gens s'inquiétaient parfois des obstacles qu'ils rencontrent dans la réalisation de leurs projets et recommanda la récitation du mantra de Hayagriva. Il récita ensuite le mantra de Gourou Padmasambhava. Enfin, il nota que la plupart des personnes présentes à la rencontre d'aujourd'hui se considéraient comme des guéloukpas et transmit le verset du Miktséma en l'honneur de Djé Tsongkhapa :

Avalokitéshvara, grand trésor de compassion sans objet,
Manjoushri, tout puissant à la sagesse immaculée,
Vajrapani, destructeur de toutes les hordes de maras,
Tsongkhapa, fleuron des sages du pays des neiges,
À vos pieds, Lobsang Drakpa, j’adresse mes requêtes.

Puis le chantre clôtura la séance en dirigeant une interprétation du Chant d’immortalité - La vaste prière pour la longue vie de Sa Sainteté le Dalaï-Lama écrite par ses deux tuteurs - Ling Rinpoché et Trijang Rinpoché. Sa Sainteté quitta le temple et, tout en se dirigeant vers l'ascenseur, sourit à tous les sympathisants qui se pressaient le long du chemin pour attirer son attention. Arrivé dans la cour du temple, il monta dans une voiturette de golf et s’en retourna à sa résidence.


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Prières pour une longue vie et spectacles culturels https://fr.dalailama.com/news/prières-pour-une-longue-vie-et-performances-culturelles Don Eisenberg https://fr.dalailama.com/news/prières-pour-une-longue-vie-et-performances-culturelles Thekchèn Tcheuling, Dharamsala, Inde

Les fortes pluies qui se sont abattues ces derniers jours sur le nord de l'Inde cessèrent ce matin et le soleil brilla. Plus d'un millier de personnes venues de Corée et de dix pays d'Asie du Sud-Est s'étaient rassemblées dans la cour du temple tibétain principal pour offrir des prières et des spectacles culturels pour la longue vie de Sa Sainteté le Dalaï-Lama.

On avait décoré la cour de tissus colorés, de guirlandes de fleurs, soucis et orchidées. Le sol était recouvert d'un tapis. Lorsque Sa Sainteté arriva à la porte de sa résidence, elle fut accueillie par les représentants des organisateurs de l'événement. L'allée menant à son trône dans la véranda sous le temple était bordée de danseurs déguisés en lions et de certains des artistes qui allaient danser pour lui plus tard. Comme à son habitude, Sa Sainteté rayonnait de joie en saluant les personnes rassemblées à sa gauche et à sa droite. Il s’arrêta pour saluer les moines de la tradition pali qui s’étaient assis en tête de l'allée.

La présidente du Centre bouddhiste tibétain (Singapour), Sœur Winni rendit hommage à Sa Sainteté, aux membres de la sangha monastique et à tous les autres invités. Elle annonça que les personnes présentes offraient leurs prières pour que Sa Sainteté vive longtemps, en bonne santé, et qu’il puisse continuer à faire tourner la roue du Dharma. Elle lui offrit un médaillon représentant cette Année de la Compassion en reconnaissance du bien qu'il a apporté au monde.

Une trentaine de moines théravada chantèrent des prières en pali pour la longue vie de Sa Sainteté et pour la paix dans le monde sous la direction de Phramedivajrodom V. Vajiramedhi, l’abbé du Centre international de méditation Rai Cherntawan, à Chiang Rai, en Thaïlande, l'un des coorganisateurs de l'événement. Par ailleurs, 14 représentants des organisateurs firent l’offrande du mandala et des représentations du corps, de la parole et de l'esprit du Bouddha.

Le très vénérable Thich Nhat Tu, vice-président du conseil exécutif de la sangha bouddhiste vietnamienne et directeur adjoint du comité central du Vietnam fit la lecture d’une déclaration commune au nom de tous les participants à la cérémonie. Elle reconnaissait que Sa Sainteté était le leader bouddhiste le plus renommé et le plus respecté au monde, incarnant les idéaux de paix, de responsabilité universelle et d'autodiscipline, ainsi que l'harmonie religieuse et sociale. Elle rappela les distinctions qu'il a reçues, notamment le prix Nobel de la paix, la médaille d'or du Congrès américain et le prix Templeton.

La déclaration commune annonçait que Sa Sainteté consacra toute sa vie à renforcer les traditions bouddhistes tout en favorisant le dialogue interreligieux. Son engagement inébranlable en faveur de la non-violence, de la protection de l'environnement et de la préservation de la culture tibétaine a inspiré des générations entières.

C'est pourquoi l'Assemblée des dirigeants et des adeptes bouddhistes asiatiques, réunie à Dharamsala pour célébrer son 90ème anniversaire déclara à l'unanimité Sa Sainteté le Dalaï-Lama Patriarche suprême universel du monde bouddhiste. Ils réaffirmèrent également avec joie leur engagement à construire un monde véritablement harmonieux et pacifique, conformément à sa noble vision et à la compassion sans limite dont il fait preuve.

Puis, sept représentants des organisateurs et sept représentants du Sangharaja et d'autres dirigeants bouddhistes présentèrent divers cadeaux à Sa Sainteté. On récita en anglais des paroles de louange associées à l'offrande du mandala, en commençant par le verset suivant invoquant Avalokitéshvara :

Dans ce paradis entouré de montagnes enneigées,
Vous êtes la source de tout bienfait et de tout le bonheur.
Ô tout puissant Tchènrézi, Tènzin Gyatso,
Veuillez demeurer jusqu’à la fin du samsara.

La prière se termina ainsi :

Puissent tous les précieux enseignements du Bouddha, les enseignements des soutras et des tantras de toutes les traditions bouddhistes, perdurer longtemps. Puissent toutes les excellences spirituelles et temporelles du monde s'épanouir pendant des centaines d'ères cosmiques, conformément aux grandes activités compatissantes et à la vie inébranlable de notre précieux leader, Sa Sainteté le Grand Dalaï-Lama.

Outre le Centre bouddhiste tibétain de Singapour, on nomma les coorganisateurs suivants : Labsum Shédroub Ling, Corée du Sud ; le Centre de retraite Persatuan Lamrim Buddhaksétra de Malaisie ; le Conseil bouddhiste vajrayana de Malaisie ; le Centre international de méditation Rai Cherntawan (Thaïlande) ; Kadam Choeling d’Indonésie ; et le Collège bouddhiste d'état Sriwijaya de Tangerang Banten d’Indonésie.

Entre-temps, un deuxième groupe composé des quatorze principaux bienfaiteurs fit une offrande du mandala et 150 fidèles offrirent des cadeaux à Sa Sainteté.

À ce moment-là, au nom des organisateurs, le président de l'événement fit la requête à Sa Sainteté de s'adresser à l'assemblée, ce qu'il fit.

« Bonjour à toutes et à tous. J'aimerais partager avec vous certaines des expériences que j'ai eues au cours de ma vie. Je suis né à Amdo, dans le nord-est du Tibet. Alors que j'étais encore enfant, j'ai déménagé à Lhassa, dans le centre du Tibet, où j'ai poursuivi mes études bouddhistes en commençant par un manuel d'introduction à la logique intitulé Collection de sujets, qui traite des définitions des couleurs, etc. J'ai ensuite étudié la logique et l'épistémologie, la philosophie de la Voie médiane, le Vinaya, le code de discipline monastique, et l'Abhidharma, même si je portais peu d’intérêt à la façon dont cette tradition présente la cosmologie. J'ai également étudié la Perfection de la Sagesse. Dans le cadre de mes études de philosophie bouddhiste, j'ai également exploré la psychologie et les aspects cognitifs de l'esprit, la façon dont notre esprit interagit avec ses objets.

« J'ai étudié avec beaucoup de ferveur. J'ai prié le Bouddha de la Sagesse, Manjoushri, pour qu'il me soutienne dans mes études. Pendant que j'étudiais les différents traités classiques, j'ai été grandement aidé par mes tuteurs et mes assistants de débat. En plus d'étudier, tout au long de ma vie, j'ai cultivé la méditation sur l'esprit d’éveil de la bodhicitta, l'aspiration à l'éveil.

« Après avoir terminé mes études, j'ai passé des examens, ce qui m'a amené à me rendre dans les trois grands centres monastiques d'apprentissage du Tibet central, les monastères de Séra, Drépoung et Gandèn. J'ai débattu avec un grand nombre d'érudits illustres. Une fois cela achevé, j'ai passé l'examen final au temple Jokhang à Lhassa.

« Je me sentais chanceux d'être originaire d'un village reculé de l'Amdo et d'avoir pu suivre l'intégralité du cursus et finalement passer l'examen final. Pendant cette période, mes assistants de débat m'ont été d'une grande aide. Toutefois, l'un d'entre eux n'était pas très brillant, ce dont j'ai pu tirer parti lors de nos débats.

« Quoi qu'il en soit, j'ai considéré que l'opportunité qui m'avait été donnée de terminer mes études bouddhistes et d'obtenir le diplôme de guéshé fut de la plus haute importance. De plus, je me suis engagé dans la pratique des trois entraînements supérieurs : l'éthique, la concentration et la sagesse.

« Peu après avoir passé mon examen final, j'ai dû fuir le Tibet en raison des troubles qui y régnaient. Avant de quitter Norboulingka, mon palais d'été, je me suis rendu dans la chapelle qui abritait une statue de Mahakala à six bras et j'ai prié devant lui. Puis, c’est avec tristesse que je me suis enfui secrètement de Norboulingka, commençant ainsi mon voyage pour quitter ma patrie. Et en même temps, je me sentais confiant car je me dirigeais vers l'Inde qui est un pays libre.

« Lorsque je suis arrivé en Inde en 1959, j’ai été très chaleureusement accueilli par le gouvernement indien dirigé par Jawaharlal Nehru. Il a fait preuve d’une grande gentillesse à mon égard et à l’égard des personnes qui m'ont suivi. Il nous a beaucoup aidés.

« Après mon exil, j'ai eu la chance de partager les connaissances et l'expérience que j'avais acquises au cours de mes études avec le monde entier. J'avais appris à connaître l'esprit et les émotions ainsi que la matière. Les textes présentent divers degrés de subtilité des différents états d'esprit et de la matière.

« Quoi qu'il en soit, ma pratique principale tout au long de ma vie a été de cultiver l'esprit d’éveil de la bodhicitta, l'aspiration altruiste à l'éveil, et la vue de la vacuité.

« Aujourd'hui, vous vous êtes tous réunis ici pour offrir des prières pour ma longue vie. Je tiens à vous remercier tous, en particulier les moines et les moniales, d'être venus faire ces prières. Nous ne sommes pas réunis pour nous divertir, mais pour des raisons spirituelles. Comme je l'ai déjà dit, je m'efforce de cultiver quotidiennement la bodhicitta et la vue de la vacuité. J'observe et respecte également les vœux du vinaya d'un moine bouddhiste. De plus, je réfléchis à la Perfection de la sagesse et à la philosophie de la Voie médiane que j'ai étudiées pendant tant d'années.

« En 1954, je me suis rendu en Chine où j'ai rencontré le président Mao Tsé Toung. À un moment donné, lorsqu'il m'a dit que la religion était un poison, j'ai éprouvé de la compassion en regard de son ignorance. Depuis que je suis en exil et que j'ai trouvé la liberté en Inde, j'ai partagé mes connaissances, mon expérience et ma pratique du Dharma avec tous ceux qui souhaitaient en savoir plus sur le bouddhisme, en particulier ceux qui s'intéressaient au fonctionnement de notre esprit et de nos émotions. De plus en plus de personnes souhaitent découvrir la tradition tibétaine. J'ai le sentiment d'avoir fait de mon mieux pour les aider.

« Comme je l'ai dit plus tôt, vous vous êtes réunis ici pour des raisons spirituelles et pour célébrer mon 90ème anniversaire. Je tiens à vous remercier pour toutes vos prières et offrandes pour ma longue vie, et pour tout ce que vous faites dans votre pratique du Dharma et au service d’autrui, en particulier les monastiques. Je suis également déterminé à servir autrui par le Dharma. En tant que Dalaï-Lama, j'ai pu créer un état d'esprit positif chez les autres, ce dont je me sens chanceux.

« Merci à tous pour vos prières et pour avoir célébré mon 90ème anniversaire. »

Puis, les huit pays d'Asie du Sud-Est : la Thaïlande, le Vietnam, l'Indonésie, le Laos, le Myanmar, le Cambodge, la Malaisie et Singapour présentèrent de gracieuses performances culturelles. Parmi celles-ci, une danse du paon de Thaïlande, une prière pour une longue vie sous forme de chanson du Vietnam et une danse d'Indonésie pour invoquer la paix et l'harmonie. Deux femmes du Laos exécutèrent une danse représentant la fleur de l'amour. Des danseurs du Myanmar, hommes et femmes s’exécutèrent au son du saung, une harpe ancienne en forme de lyre. Trois femmes du Cambodge, coiffées de couronnes et parées d'ornements dorés, dansèrent avec des fleurs dorées similaires à la main.

Des danseurs et danseuses de Malaisie tournoyaient et virevoltaient en dansant rapidement et avec énergie, pour démontrer l'unité et l'inclusion. Enfin, une équipe de huit danseurs de Singapour se livra à une performance très énergique en incarnant des lions mythiques sur un roulement de tambour rapide. Dans chaque costume de lion, se trouvaient deux danseurs remarquablement coordonnés. Au cours de leur performance, l'un des lions déploya une prière écrite pour la longue vie de Sa Sainteté, qu’on lui offrit.

Ces excellentes performances divertissantes provoquèrent les applaudissements chaleureux du public.

Un représentant de Singapour présenta un bref rapport financier mentionnant les sommes collectées, les dépenses engagées et déclarant que le solde serait reversé au Dalaï-Lama Trust. On adressa des remerciements aux organisateurs et on prononça une prière :

Puisse le mérite de cette offrande contribuer à la longue vie de Sa Sainteté le Dalaï-Lama et à l'établissement d'une paix véritable dans le monde.

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Félicitations au Premier ministre Narendra Modi pour son anniversaire https://fr.dalailama.com/news/félicitations-au-premier-ministre-narendra-modi-pour-son-anniversaire Don Eisenberg https://fr.dalailama.com/news/félicitations-au-premier-ministre-narendra-modi-pour-son-anniversaire Thekchen Tcheuling, Dharamsala, Inde, le 17 septembre 2025 

Sa Sainteté le Dalaï-Lama a écrit aujourd'hui au Premier ministre Modi pour lui adresser ses sincères félicitations à l'occasion de son anniversaire et lui souhaiter une bonne santé.

« En tant qu'invité de longue date en Inde, a-t-il écrit, j'ai été témoin du développement et de la prospérité considérables qui ont eu lieu au fil des ans. Je vous félicite pour la confiance et la force croissantes qui se sont manifestées ces derniers temps. Le succès de l'Inde contribue également au développement mondial.

« Je me considère comme un fier messager de l'Inde et j'exprime régulièrement mon admiration pour ce pays, qui, en plus d’être la démocratie la plus peuplée et la plus grande du monde, fait preuve d’un pluralisme religieux remarquable et profondément enraciné. L'Inde est un exemple d'harmonie et de stabilité pour le monde entier.

« Pour nous, Tibétains, l'Inde n'est pas seulement la source de notre héritage spirituel, mais aussi, depuis plus de soixante-six ans, notre foyer physique. Je tiens à exprimer une fois de plus notre profonde gratitude au gouvernement et au peuple indiens pour leur hospitalité chaleureuse et généreuse. »

Sa Sainteté a conclu en offrant ses prières et ses meilleurs vœux.


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Félicitations à la nouvelle Première ministre du Népal https://fr.dalailama.com/news/félicitations-à-la-nouvelle-première-ministre-du-népal Don Eisenberg https://fr.dalailama.com/news/félicitations-à-la-nouvelle-première-ministre-du-népal Thekchen Tcheuling, Dharamsala, Inde, 13 septembre 2025

Sa Sainteté le Dalaï-Lama a écrit aujourd'hui à Sushila Karki pour la féliciter de sa nomination au poste de Première ministre du Népal.

« Comme vous le savez, les peuples népalais et tibétain ont toujours entretenu des relations étroites », a-t-il écrit. « Je suis très reconnaissant au gouvernement et au peuple népalais d'avoir fourni des moyens matériels pour que les réfugiés tibétains s’établissent au Népal après leur fuite forcée du Tibet après 1959. En effet, bien que la communauté tibétaine soit relativement petite, je pense qu'elle a apporté une contribution notable à la croissance économique du Népal.

Au fil des ans, le Népal a connu un développement important et une prospérité croissante dans tous les domaines de la vie. Ces réalisations sont d'autant plus significatives qu'elles améliorent réellement la vie des personnes pauvres et dans le besoin. »

Sa Sainteté a conclu : « Je vous souhaite plein succès dans la réalisation des espoirs et des aspirations du peuple népalais en ces temps difficiles. Avec mes prières et mes meilleurs vœux. »

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